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L'UNIVERS.

Palenqué, découvertes etexplorée.s bien

longtemps auparavant,

r~nfermént

une

multitude de choses qui sont encore

des mysteres pour nous. Ces débris

d'une civilisation éteinte ont si peu

occupé I'attention des hommes com–

pétents, qu'on peut di re que le champ

des antiquités américames est enoore

a

défricher.

On s'est Iivré aux oonjectures les

plus basardées sur !'origine des ruines

de l'Amérique septentrionale et oen–

trale ; on a fait des rapprocbements

plus ou moins ingénieux entre les mo–

numents du nouveau monde et ceux

de l'ancien. Qu'y a-t-il de fondé dans

ces hypotheses si péniblement élabo–

rées

P 11

est d'abord certain que les

ruines américai-nes n'ont ni le carac–

tere cyclopéen, ni aucune analogie avec

les monuments grecs et romains; ríen

en un mot ne peut leur etre comparé

en Europe. Quant áux

monument~

an–

tiques de la Chine et du Japon, qu'on

a voulu faire entrer comme éléments

dans l'examei1 du proble¡ne, ils sont

assurément trop peu connus pour pou–

voir fournir matiere

a

une discussion

sérieuse. On a parlé de l'Inde. Mais on

ne trouve pas dans toute la partie de

J'

Amérique que nous venons de par–

courir, une seuTe de ces cavernes dans

Jesquelles les Hindous aimaient tant

a

placer Je sanctuaiTe de leurs idoles.

Les América ins, loin de profiter des

119mbreux accidents de terrains , qui

au raient si I?Uissamment favorisé les

travaux d'excavations, placaient leurs

édifices sur des élévations ·artrucielles

construites

a

grands frais. Si les ruines

de Palenqué étai ent d'origine indien–

ne, comment pourrait-on supposer que

leurs constructeurs eussent brusque–

ment renoncé

a

Jeurs habitudes et aux

príncipes de l'art national? Les sculp–

t~res

ne

d~fferent

pas moins. En Amé–

nque, pomt de ces figures hideuses

contournées, difforrnes, décapitées

0 ~

a

plusieurs tetes, comme celles qu'on

remarque sur les monuments de l'an–

tiquité hindoue. L'analogie observée

dans Ja pose des personnages, élont

quelques-uns sont assis

a

la maniere

des Asiatiques, ne suffit pas pour ser-

vir de base

íl

un systeme de rapptoche–

ment.

Quant

a

l'Égypte, la ressemblance ne

paralt pas mieux établie. On a benucoup

insisté sur le systeme pyramidal adopté

dans les deux pays. Mais l'idée de la py–

ramide est naturelle 8 tous les peuples

et ne pent prouver la communauté d'ori·

gine. D'ailleurs les pyramides égyp–

tierines different essentiellement des

pyramides d'Amérique. Les premieres

ont un caractere particulier, uniforme,

et furent toutes construites dans un

meme but

j

elles sont carrées

a

la base,

et leurs faces offrent desdegrés qui vont

en diminuant jusqu'au sommet, qui

est toujours .en pointe. Les pyramides

américaioes sont

toutes oblongues,

·arrondies aux quatre coi ns, et tapis–

sées d'un revetement de pi erres unies:

en fait de degrés, elles n'en ont qu'au

cent're et quelquefois derriere.

11

en

est qui sont coupées par de Jarges ter–

rasses ou plates-formes superposées,

communiquant les unes aux nutres par

des escaliers. En second lieu, les py–

ramides de l'Égypte so11t creuscs, elles

ont

de~

chnmbres intérieures, et, indé–

pendamment des autres usages

aux~

quels elles pouvaient servir,elles étaient

des lieux de sépulture. Les pyramides

américaines, au contraire, sont des

solides parfaitement pleins, sans ou–

vertures ni excavations. Mais ce qui

constitue la différence la plus frap–

pante, c'est que les pyramides d'E–

gypte sont completes en elles-memes, '

tandis que celles d'Amérique n'ont été

élevées que pour servir de fondements

.a

des édifices.

11

n'existe pas en Égypte

une seule pyramide supportant un

temple ou un palais; il n'en est pas ·

une seule en Amérique au sommet de

laquelle on n'aperftoive un monument.

Ajoutons que les Egyptiens se servaient,

dans la construction de Jeurs édifices,

de pierres de dimensions colossales; en

Amérique, il n'en a pas été de meme; .

taus les édifices sont bfitis de pierres

de grosseur tres-ordinaire, on n'en

trouverait pas une qui füt digne de

figurer dans un m'ur égyptien., Com–

parera-t-on les obélisques de l'Egypte

aux idoles de Copan et de Quirigua,