PÉROU ET BOLIVIB.
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mité du sol n
1
est pas méme variée
par un nuage pas ager qui, rnomenta–
nément, jetterait un peu d'ornbre sur
·1a campagne. Un ciel d'un bleu foncéj
sans la moindre petite tache, s'étend
aussi lt>in que l'horizon... Nous étions
seul , et aucun étre bumain ne s'a.
pero valt dans le
IClintain. On ne
saurniL l!xprimer la sensation que pro–
duisent ce grnnd s olitudes du nou–
veau monde ou l'on e t , des journées
entiere , isolé, perdu eu 111ilieu de plai–
ne
sa ns born
, de forilts vierges ou
de 1110ntagnes déserte ... Bientdt en
marchant sur les trachytes blancs et
sans végétation, j'arrivai aux bords du
Rio· laure, le plus groad des cours
d'eau de la cho1ne. On s'étonne de
trolll:er tout
a
coup
ª!.!
milieu de oes
terra1ns pre que honzontaux, une
vasle feote, profonde de quelques cen–
tai nes de metres, au fond de laquelle
la
riviere
coule majestueusement
comme dans un gouffre. Les bords
en sont coupés presqoe
a
pie et for.
ment comme deux muraille .. Au pre–
mier moment, on se d mande., en la
mesurant de l'reil, comment on pourra
parvenir jusqu'au lit de- la l'1viere;
mais bieutllt le muletiet vou
foit dé–
r.ouvrir
i.m
petit e1itier
ñ
pein de la
targeur d'une muh', et taillé dnns e
tra c.hyte blanchl\tre. Vou
drvet: en–
trer pour ·uivre n uite milla détours
4
su pendu
ur l'11bt111 e,
1111
des u ou
en de ous dr. nrn
es de porphyre et.
de trachyte
uperpo ées,
a
moiti é en
éqnilibre, qui menacent de se déta–
cher sous vos pas ou de vous écra er.
On de ·cend ain i, non ans elre obligé
plusieurs fois d'abandonner In mul¡i
et de se fier
a
ses jambes plutdt t¡u'a
celles de sa monture, et l'on arrive
avec peine ju qu'au fond. Des eaux
maje tueuses' de
trente
a
quara nte
rnetre de larg ur, mai peu profoncles,
y
coulent avec rapidité sur un lit de
gnlet . Qurlque
plantes graminée y
~·iennenl
fol'mer de petit ruban verts
fl ottant au gr de eau, et au 111ilieu
de quels e jouent de ¡ietit poi ons.
" . . . . pres avoir apercu
quel~ues
cabanes d' ymara , continue M. D Or·
bigny, j'arrivai au ommet de la chaiDe
du Delinguil.
U,
j'éprouvai un senti–
ment d'admirotion que déterminai ent
Ja vaste étendue qui se déployait sous
mes yeux et la grande variéte d
1
objets
que la vue pouvait saisir
a
la fois. Il y a
saos doute bien des points plus gracieux
dans les Pyrénées et dens les· Alpes,
mais jamais-un aspeot aussi grandiose
et aussi majestueux ne s'y est offert
a
moi. A mes pieds le plateau boli–
vien, de plus de trente lieues de large,
s'étenclant
a
perte de vue,
a
droite et
a
gauche, montrant seulement au milieu
ele cette vaste plaine quelques petites
choines paralleles mollement oodulées,
comme les houles de la mer, sur ce
bassin gigantesque, dont le lointain,
au nord-ouest et au sud-est, me ca–
chait les limites; tandis qu'au nord,
toujours sur le plateau, je voyais bril–
ler par-dessus les hautes ·collines qui
le
circonscrivent, quelque
parties
des eaux !impides du fameux tac de
Titicaca, berceau mystérieux des fils
du soleil. Au di:la de cet ensemble
imposant,
~n
cadre sé11ere formé par
le vaste rideau des Andes (.1), décou–
pées en pies coniques
représentant
tout
il
fait une Sierra. Au milieu de
ces sommités s'élevent
le Guaina–
Potosi
e~~),
l'Ilimani
(*'*)
avec ses dcux
pt>intes, et l'Aocumani
e••••),
ou
le
(•) On a bien souvent abusé <lu mol
andes,
en l'employanl comme synouyme
de
cordi/leres
et en l'nppliquunt
A
toutes
les chaiucs an¡éricnines. C'est une faute de
géo¡¡raphie aussi grave que·
si
l'on disail les
Pp·énées de
Colombia
011
les
A
/pes
du
Chili. Andes
esl un mol corrompu
dºantis
qui, chez lei Incas, ne signifi,1i1 pns
cor–
dillera,
mais bien les monlagnes boi
~es
située
a
l'esl de la cordillere occidentalc,
1tl–
moin la province
d'Antist'Jºº·
Les anclcns
Esp;•gnols l'ont si bien senil, que, dans les
caries d'Herrera, on lrou\'e la chaiue oc–
cidentale sous le uom de
Cordillera,
et la
chaíne orientale
~011s
celui
d'Andcs.
Je
erois, en conséqnence
¡
que la chaiae orien–
tale doil seule conserver cette deN1iere dé–
nominalioo.
(Note de M.
d'Orbigny.)
(..) Le nouveau
Potosi.
(•..) L'Ilimani e l elevé de 7,3
I
5
me
tres
au-de us dll 11iveau de la mer.
(....) C'est le Sol·ata, derniere dénomlna-