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PÉROU ET BOLIVIB.

331

mité du sol n

1

est pas méme variée

par un nuage pas ager qui, rnomenta–

nément, jetterait un peu d'ornbre sur

·1a campagne. Un ciel d'un bleu foncéj

sans la moindre petite tache, s'étend

aussi lt>in que l'horizon... Nous étions

seul , et aucun étre bumain ne s'a.

pero valt dans le

IClintain. On ne

saurniL l!xprimer la sensation que pro–

duisent ce grnnd s olitudes du nou–

veau monde ou l'on e t , des journées

entiere , isolé, perdu eu 111ilieu de plai–

ne

sa ns born

, de forilts vierges ou

de 1110ntagnes déserte ... Bientdt en

marchant sur les trachytes blancs et

sans végétation, j'arrivai aux bords du

Rio· laure, le plus groad des cours

d'eau de la cho1ne. On s'étonne de

trolll:er tout

a

coup

ª!.!

milieu de oes

terra1ns pre que honzontaux, une

vasle feote, profonde de quelques cen–

tai nes de metres, au fond de laquelle

la

riviere

coule majestueusement

comme dans un gouffre. Les bords

en sont coupés presqoe

a

pie et for.

ment comme deux muraille .. Au pre–

mier moment, on se d mande., en la

mesurant de l'reil, comment on pourra

parvenir jusqu'au lit de- la l'1viere;

mais bieutllt le muletiet vou

foit dé–

r.ouvrir

i.m

petit e1itier

ñ

pein de la

targeur d'une muh', et taillé dnns e

tra c.hyte blanchl\tre. Vou

drvet: en–

trer pour ·uivre n uite milla détours

4

su pendu

ur l'11bt111 e,

1111

des u ou

en de ous dr. nrn

es de porphyre et.

de trachyte

uperpo ées,

a

moiti é en

éqnilibre, qui menacent de se déta–

cher sous vos pas ou de vous écra er.

On de ·cend ain i, non ans elre obligé

plusieurs fois d'abandonner In mul¡i

et de se fier

a

ses jambes plutdt t¡u'a

celles de sa monture, et l'on arrive

avec peine ju qu'au fond. Des eaux

maje tueuses' de

trente

a

quara nte

rnetre de larg ur, mai peu profoncles,

y

coulent avec rapidité sur un lit de

gnlet . Qurlque

plantes graminée y

~·iennenl

fol'mer de petit ruban verts

fl ottant au gr de eau, et au 111ilieu

de quels e jouent de ¡ietit poi ons.

" . . . . pres avoir apercu

quel~ues

cabanes d' ymara , continue M. D Or·

bigny, j'arrivai au ommet de la chaiDe

du Delinguil.

U,

j'éprouvai un senti–

ment d'admirotion que déterminai ent

Ja vaste étendue qui se déployait sous

mes yeux et la grande variéte d

1

objets

que la vue pouvait saisir

a

la fois. Il y a

saos doute bien des points plus gracieux

dans les Pyrénées et dens les· Alpes,

mais jamais-un aspeot aussi grandiose

et aussi majestueux ne s'y est offert

a

moi. A mes pieds le plateau boli–

vien, de plus de trente lieues de large,

s'étenclant

a

perte de vue,

a

droite et

a

gauche, montrant seulement au milieu

ele cette vaste plaine quelques petites

choines paralleles mollement oodulées,

comme les houles de la mer, sur ce

bassin gigantesque, dont le lointain,

au nord-ouest et au sud-est, me ca–

chait les limites; tandis qu'au nord,

toujours sur le plateau, je voyais bril–

ler par-dessus les hautes ·collines qui

le

circonscrivent, quelque

parties

des eaux !impides du fameux tac de

Titicaca, berceau mystérieux des fils

du soleil. Au di:la de cet ensemble

imposant,

~n

cadre sé11ere formé par

le vaste rideau des Andes (.1), décou–

pées en pies coniques

représentant

tout

il

fait une Sierra. Au milieu de

ces sommités s'élevent

le Guaina–

Potosi

e~~),

l'Ilimani

(*'*)

avec ses dcux

pt>intes, et l'Aocumani

e••••),

ou

le

(•) On a bien souvent abusé <lu mol

andes,

en l'employanl comme synouyme

de

cordi/leres

et en l'nppliquunt

A

toutes

les chaiucs an¡éricnines. C'est une faute de

géo¡¡raphie aussi grave que·

si

l'on disail les

Pp·énées de

Colombia

011

les

A

/pes

du

Chili. Andes

esl un mol corrompu

dºantis

qui, chez lei Incas, ne signifi,1i1 pns

cor–

dillera,

mais bien les monlagnes boi

~es

située

a

l'esl de la cordillere occidentalc,

1tl–

moin la province

d'Antist'Jºº·

Les anclcns

Esp;•gnols l'ont si bien senil, que, dans les

caries d'Herrera, on lrou\'e la chaiue oc–

cidentale sous le uom de

Cordillera,

et la

chaíne orientale

~011s

celui

d'Andcs.

Je

erois, en conséqnence

¡

que la chaiae orien–

tale doil seule conserver cette deN1iere dé–

nominalioo.

(Note de M.

d'Orbigny.)

(..) Le nouveau

Potosi.

(•..) L'Ilimani e l elevé de 7,3

I

5

me

tres

au-de us dll 11iveau de la mer.

(....) C'est le Sol·ata, derniere dénomlna-