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L'UNIVERS,

les yeu·x du voyageur, tandis que les

inondations, les ruarais, les se1'pents

énormes et d'irttlóml:lral:lles insectes ar–

retent sa marcbe. Cette région peut

s'appeler le

Ptrou

int~ri.eur

..

Les

~om­

munications avec la reg10n mtér1eure

sont plus difficiles qu'avec le bas Pé–

rou

(*). "

Au nord la réptiblique de l'Équateur,

a

l'est l'empire du Brésil et les an–

ciennes provinces de Ja vice-royauté

de Buénos-Avres, au sud le Cbili,

a

J'ouest l'Océa"n pacifique, telles sont

les limites naturelles du Pérou, consi–

déré dans toute son éteudue et <fbs–

traction faite de sa division politique.

Les Andes forment le trait physi–

que le plus remarquable de cette con–

trée, aussi bien que du Chili et du

:M:exique. Quoique cette immense cor•

dillere soit la meme dans ces trois

pays, P.lle offre dans sa charpente ou

sa construction des différences qui lui

donnent un caractere et un aspect par–

ticuliers, suivant qu'on l'observe au

nord ou au sud de l'équateur." Dans

l'hél11isphere au trol

1

dií

M.

'de Hum–

boldt, la cordillere est partout déchi–

r ée et ioterrompue par des crevasses

qui ressembl ent

a

des filoos ouverts et

non renlplis de S-Ubstaoces hétéroge–

nes. S'il y exi$tedes plaines élevées de

2,700

a

il,000

metres, comme daos le

royaume de Quito, et plus au nord

daos la province de Los Pastos, elles

ne sont pas comparables en étendue a

a celles de la Nouvelle-Espagne. Ce

sont plutdt des vallées longitudinales

limitées par deux branches de la grande

cord ill ere des Andes. Au Mexlqne, au

contraire, c'est le dos mfüne des mon–

t11gnes qui foth1 e le platean; c'est la

direction du plateau qui désigne pour

ains i dire celle de toute la cha'loe. Au

Pérou , les cimes les plus élevées cods–

títúent la crfüe

d~s

Andes; au Melri–

que, ces mémes cirnes, moins colos–

sales

il

est vrai, mais toutefois hautes

de

4,900

a

5,400

metres' sont ou dis–

persées sur le plateau ou raogées d'a–

pres des lignes qui n'ont aucun rap-

(*)

Malle-Brun ,

t. VI,

p.

268 ,

édit. de

1841,

port de parallélisme avec l'axe princi–

pal de la cordillere. Le Pérou et le

royaume de laNouvelle-Grenade offrent

des vallées ·transversales dont la pro–

fondeur perpendiculaite est quelque–

fois de

1,400

metres. C'est l'existence

de ces vallées qui empéche les habi–

tants de voyager auh,ament qu'a che–

val' a pied' ou portés sur le dós d'In–

diens appelés

cargadores.

Daos le

royaume de la Nou\l.elle-Espagne, au

contraire, les voitures roulent depuis

la capitale de M.exico jusqu'a Santa–

Fé, daos la province du · Nouvea\,1-

Mexique, sur une longueur de plus de

2,200

kilometres ou

500

lieues .com–

munes. Sur toute cette route, l'art

n'a pas eu a surmonter de difficultés

considérables

(*). "

Pour donner une idée exacfe de la

variété de paysages qu'offre la double

cordiUere du Pérou, nous extrairons

du voyage de M. Alcide d'Orbigoy

queJques passages qui nous parais–

sent reodre aveo bonheur le caractere

de la nature nméricaine dans les mon–

tagoes ele l'hémisphere austral. Les

fragments que l'on va Jire se rappor–

tent exclusivement au haut Pérou ou

république de Bolivie.

• Je traversai, dit le savant voya–

geur, trois petits affluents du Rio

d'Ancomarca, dont les bords escarpés

sont formés de tracbytes, et contre

lesquels s'appuient

c;;ñ

et la quelques

huttes abandonnées, ainsi que des en–

ceintes en pierres seches ou les Indiens

reoferment leurs troupeaux. Rien de

plus triste au ¡¡10nde que cette partie

du plateau; són sol blanchatre, sa–

blonneux, montre

a

peine de distance

en distance ele rares plaques d'une

verdure sombre et grisatre. La na–

ture semble

entierement inanimée;

on n'y voit plus planer -le majestueux

condor; les oiseaux oot fui; le mon–

tagnard avec -ses troupeaux y manque

entieremeñt; un morne silence n'y est

inte

rrorrf~u

que par la marche pesante

des

mut.es

chargées, dont l'écho se ul

répete le bruit. La désolante unifor-

(•) Essai politique sur le royaume de la

Nouvelle-Espagne,

t.

I,

p.

253,

édit. de

1825•