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l'ÉBOU ET
.BOLIVIE.
P AR
M. FREDÉRIC LACROIX.
COUP
1
)>'00IL GÉNÉRAL SUR ·LB
PÉ·
nou. ,-DIVISION GÉOGRAPHlQUB.
-
PRODUCT'IONS. -
DlVISION PO·
LlTIQUB.
Considérée au point de vue pure–
m~nt
géogr·aphique, l'immense con–
trre connue. autrefois sous le nom gé·
néral de
Pero·u
forme trois divisions
natu rell es :
bas Pérou, haut·Pérou
et
Pérott intérieur .
u
Les Andes
qui
traversent le Pérou du sud au
~ord
fornient généra lement deux cha!nes
~
peu
pr~s
paralleles; l'une, la grande
Cord 1llere des Ancl es , constitue le
noyau central du Pérou; l'autre, beau–
coup plus basse, est appelée Cor<l illere
de la cote. Entre celle-ci et la mcr se
prolonge le has Pérou, fo rmant' un
plan incliné large de dix
a
vi ngt lieues,
et connu dans le pays sous le nom de
Y_alles.
I1 est
compo~é
en partie de
deserts sablonneux , depourvus de vé–
gétati on et d'babitants. Cette stérilité
provient del'arid1t6 naturelle du ol et
du·.manque absolu .<le pluies; car ja–
ma1s, en aucune saison, il ne pleut lli
ñe tonne dans cette oarti e du Pérou ·
il
n'y a de ferti le que ie bord des ri vie:
res et les terrains susceptibles d'etre
arrosés artificiellemeot, ou bien les
endroi s humectés parkl es eaux sou–
terrain es
(*),
résultat des brouil lards
et des fortes rosées . Dans ces li eux
privi"légiés, la terre ne cesse de se re–
vetir de In parure réuni e du printempa
et de l'autonme. Le climat se fait en–
care remarquer par la douceur cons–
tante de Ja température. Jamnis
a
Lima, on n'a observé le
therrnom~tre
de .Fahrenheit,
ii
micli , au-dessous de
60
degrés
('*),
et rarement il' s'éleve
dans l'été, au-dessus de
86º
(***) .
L~
plus grande chaleur qu'on ait jamais
• (•)
Yiagero 1111ivP/'sal,
XIV,
106.
(..)
15°56 centigracles.
('..) 3oº centigrndes.
.
.
éprouvée
a
Lima
fit
montcr Je ther–
mometre
a
96
degrés
(*).
La frai–
cheur qui regne presque toute l'année
le long de la cote du Pérou , sous le
tropique, n'est nullement un effet du
vo!sinage des montagnes couvertes de
11e1ge ; elle est due plutot
a
ce brouil–
la~d
(gama)
qui voile le disque du so–
le1l, et
a
ce courant tres-froid d'eau
de mer, qui porte avec impétuosité
vers le nor<l, depuis le détroit de Ma–
gell an jusqu'au cap Parinna. Sur la
cote de Limá ,
la
température du
grand Océa n est
a
12°5,
tandis que
sous le meme parallele' mais hors du
courant , elle est
a
21
º(u).
" Le pays compris entre les deux
cordilleres est appelé
la Sierra.
Ce ne
sont qu e des montagnes et des rochers
nus , entrecoupés de quelques vallées
fertile et cu ltivées. Mais ces monta–
gnes renferment les plus riches mines
d'argent que l'on connaisse, et les vei–
nes les plus abondantes se trouvent
ordinairement dans les montagnes les
plus arides. Le climat de la Sierra est
l'un des plus salubres qui existent, si
l'on
pe~t
en juger par la longévité de
ses hab1 tants. Quelques écrivains dis–
tinguent de la Sierra la plus haute
chalne des Andes, ou la régi-0n des nei–
ge.s éternell es; 1¡ous pensons qu'il vaut
m1eux les comprendre l' une et l'autre
sous le
110111
de
haut
Pérou.
• Derriere la chalne principale des
Andes s'étend, vers les bords de l'U–
cayale et du :Marañan, une immense
plaine inclinée
a
l'est ' traversée par
plusieurs chain es .de montagnes déta–
chées, qu'on appelle au Pérou la
Mon–
tana rea
t.
Sous un ciel pluvieux, sou·
vent sillonué d'éclairs,
l'éternelle
verdure des forets primordiales charme
(') 35°56 centigrades.
(") Humboldt, Tableaux de la nalure,
1'
126•