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·GUATEMALA.

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lesqti~llés

sotttsculptées sur"des pierres

isolées et placées debout comme des

obélisques? 1\1.ais des blocs aussi médio–

cres n'ontjam!lisété employés en

Egyp•

· te que daos la constrUction des mut's

les plus inslgnifiants; les obélisques

qui servent d'ornements aux portes des

grandes villes ontjusqu'a quatre-vingt–

dix pieds de hauteur, et sontd es géants

aupres des pierres de Copan. L'imita–

tion serait done tout a fait ridicule'

et

il

est beaucoup plus naturel de croire

qu'il n'y a aucun rapport entre ces

deux échantillons de l'art américain et

de la sculpture égyptienne. La colonne,

qui forme un trait di stinctif des tem–

ples que baignent les eaux du Nil,

n'existe pas non plus en Amérique.

Ju s~u'a

présent on n'a pas trouvé une

seule colonne proprement dite dans

les ruines du Mexique, du Yucatan et

de l'Amérique centrale. On n'y voit

pas non plus le

drornos ,

·le

pronaos,

et

l'adyturn,

qni caractérisent aussi les

temples égyptiens. Enfin il est impos–

sible de souteniu sérieusement 1 comme

on Fa fait, que la

sculp~ure

américaine

offre de l'analogie avec Ja sculpture

des anciens habitants de l'ltgypte. On

s'en convaincra aisément en comparant

entre eux des bas-relief

des deux

pays. On verra qué 1usage du profil

daos le des in des personnages est le

seul trait de

ressemblance; encere

faut-il observer que le dessin en profil

se retrouve daos. presque toutes

les

bonnes sculptures en bas-relief.

Les monuments américains n'ont

done nulle part leurs analogues. lis

sont d'une originalité complete, sans

modeles, saos tradition ; ils sont le

produit d'unc civilisation isolée, in–

connue du reste du monde, et aJso–

lumen t indigene. M. Waldeck croit

bien avoir recbnnu sur les édi fices

d'Uxmal la trompe de l'éléphant asia–

tique et d'autres détails qui atteste–

raient, suivant ce voyageur, une ori–

gine indienne; mais,

a

en juger par

ses propres dessins,

a

l'exactitude des–

quels nous avons toute raisonde croire,

c'est la une conjecture tres - aventu–

reuse. Nous ne voyons done rien qui

in6rme notre conclusion, et hous peo-

sons, comme M. Stéphens, que l'art

a111éricain est tout

a

fait exception–

nel, saos lien avec

les ceuvres des

autres peuples.

Quelle date faut-il donner

a

ces vieux

monumants du nouveau monde? Doit-

011

en faire remonter !'origine au dela

des siecles historiques, ou les regar–

der comme le produit des derniers

temps de l'Amér!que indépendante?

Cette ténél;Jreuse question a fait naltre

des conjectures fort diverses et fort

opposées, qu'aucune preuve historique

ne vient appuyer. Lord Kingsborough

a rattaché

a

une migration de juifs fa

vieille civilisation de l'Amérique cen–

trale. M. Dupaix suppose

a

ses ,ruines

une origine antédiluvienne,

tandis

que M. Stephens leur assigne une épo–

que comparativement récente. Il

y

a,

entre de tels systemes, l'immense in–

tervall e de quelques milliers d'années.

Nous n'avons garde, eomme on' le

pense bi en, de prendre parti pour !'une

ou l'autre de ces conjectures. Nous

croyons qu'il n'y a nul moyen d'éta–

blir historiquement, ou mllme par

si mple analogie, l'ilge daos Jeque! flo–

rissa it le peuple qui lit ces grands tra–

vaux .M. Waldeck penseque la dynastie

et la civilisation valenqveennes étaient

éteintes longtemps avant l'établisse–

ment des Azteques rlans

I'

Anahuac.

Nous le croyons aussi, et tout tend

a

établir que les monuments de cons–

truction azteque, tels qu' ils existaient

au moment de la conqullte, ne furent

que des copies fort altérées des grands

et anciens édifices civils <.:el'Amérique

centrale. Les conquérants, gens peu

versés daos les <létails de l'art, purent

tres-qien les confondre daos leurs des–

criptions, sans que la ressemblance

filt parfaite; mais, par leurs récits

mllme et par les traditions mexicaines,

il

reste constant qu'il y avait alors des

temples, des pyrami<les et des palais en

ruine, et qu'on regardait comme l'mu–

vre d'un peuple qui n'existait plus.

Toutefois, quel que soit le point

de vue sous lequel on envisage ces

questions , le nom de ce peuple, sa

pat rie , ses

lois , ses mmurs , son

culte religieux primitifrestent un pro·