L'UNIVERS.
titue Ja pointe septentrionale. Le
groupe entier a
30
milles de l'est a
l'ouf)st sur
24
du nord au midi.
11
se
réunit aux Andes par une chaine nom–
mée
Cerro del Sal,
c'est-a-dire
mon–
tagne du sel.
Au nord du Cerro del
Sal s'éléve Ja petite Cordillere qui suit
les rivagiis du Huallaga.
·1
Au pord et .a.u nord-est de ces ré–
,gions
montaaneus.es,entre le Hual–
'Jaga
1
l'Ucaya9e et
I'
Am;izone , s'étend
la gra nde plaine péninsulaire nommée
par les Espagnols du Péroµ
la Pampa
del Sacramento.
Cette plaine a
120
lieues de long sur une largeur qui varíe
entre
20
et
60
lieues; on en a évalué,
par approximation , la superficie to–
tale
a
4,000
lieues carrées.
Un autre trait physique qui, dans le
Pérou , frappe, au premieF aborcl, les
regards du géographe, c'est J'inégale
répartitio1) pes grands cours d'eau en–
tre les deux parties du ,pays qui sépa–
rent les Andes. Tandis que da)ls la
por~ion
con_1prise entre_
l ~,cord illere
et
l'oceari Pacifique, les
n
vieres sont ra·
res et de trop petite di1)1ension ¡wur
etre navigabl es, a l'es't des montagnes,
les grands fleuves abonden t et se croi–
sent da ns tous les- sens, alirnentés par
des affluents , qui eiu-memes roule1tt
des eaux p1:ofonde et
fa
i'orabl es a la
navigation. A11 nord le Lauricocfia
ou le Maragnon du Pere Fritz, le Hual–
laga et l'Apurimac considéré comme
la souche de l'Amazone, et qui
re~oit
l'Ynabari, le Mantnro ou Jauja , le
Perene, le Pachitea. Les rivieres réu–
nies a l'Apurimac forment le Grand–
Para, c'est-a-dire,
la grande eau
ou
Ucaya)e
(c01~fluent
des eaux).
Depuis
le
9°
<legré' de latitude, ce beau
fleuVf~,
libre de toute entrave, débarrassé des
has - fonds et
de~
rochers qui encom–
braient ou resserr¡¡ient son lit, coule
a travers des forets immenses et · des
plaines qu' il inonde parfqis dans une
étendue <le plusieurs licues. Vis-a-vis
de la ville de San Joaquim q'Omaguas,
il
se réunit au Lauricocha ou Tu'ngu–
ragna, ou Faux-Maragnon,
a
qui il
fait changer de direction. Le Hual-
1.aga, qui prend sa source sous le
u•
degré de latitude sud, coule, sous Je,
nom de Huanaoo, entre des précipices
affreux, dont le resserrement double
sa rapidité. Devenu navigable,
il
se
dirige au nord, ayant a droite une
chaine assez éttoite de montagnes es–
carpées, et a gauche, les vallées qui
descendent de la cordillere des An–
des, et qui forment les provinces de
Pastos et de Los-Lamas. A 7 degrés
et demi de Jatitude, il entre dans la
région des plaines , et se joint, deux
degrés plus has, au Faux-1\faragnon.
A ect endroit, sa largéur de
560
me·
tres, et sa profondeur de
56,
en font
une superbe riviere. Ses bords ofüent
les sites les plus pittoresques ; ses
eaux sont peuplées d'innombrables
po,issons, qui servent de nourriture
a
des calmaos' destinés eux - memes
a
tomber sous la dent meurtriere des
jaguars ou tigres d'Amérique. Le
p,aysage est animé par Ja présence
d'un grand nombre de bateaux , les
uns chargés de denrées et matchant
a
la voile
i
les autres attendant au
moullll:lge leur cargaison de cacao et
de cire-.
Indépendamment des rivieres que
nous venons de désigner, on remarque,
a l'est, la Madera , au sud-est le Ma- .
more et la
rivie~e
de Santa-Magdalena;
¡rn sud le Rio Piloomayo et la Tarija;
enfin d'autres cours d'eau, qui n'exis–
tent pas sur la plupart des cartes du
Pérou, ·mais que M. d'Orbigny a dé–
couverts et qui l:igm·ent sur sacarte de
la Bolivie, si hal:)ilement reprnduite
et gtavée par M. Bouffard. Toutes ces -
grandes arteres forment un réseau de
v
0
ies naturelles de communication qui
n'a peut-etre pas son analogue dans Je
monde entier. La diniction de quel–
ques-unes de ces rivieres a meme
donné lieu au projet formulé par M. de
Humboldt, d'établir une jonction en–
tre les deux océans
a
travers le Pé–
rou. En effet, " sous les
10°
de lati–
tud e australe,
a
deux ou trois journées
de Lima, on arrive aux bon ts de la
Guallaga (0u Huallaga), par laquelle,
sans doubler le cap Horn , on peut se ·
rendre aux cotes du Grand-Para dans
le Brésil. Les sources du Río Huana–
co, qui se jette dans le GuaOaga, sont