PÉROU ET BOLIVIE.
nes d'argent étaient abandonnées.
Depuis le commencement de l'année
1780
jusqu'i.t
la fin de
1789,
c'est·a–
dire, dnns un int.ervalle de dix ans, les
mines ·qu'on vient de mentionner pro–
duisiren ~
35,359
mares d'or
a
22 ca–
rats, et
~,739,763
mares d'argent. Le
prix du mure d'or étan t de
J
25 piastres,
et celui dh marc d'argen t étant de 8
piastres, tout le produit de ces mines
s'éleva, pendant les di x ans en ques–
ti on,
il
plus de
184,000,000
de francs.
En
1790,
les mines d'argcnt pro–
duisirenl.
412,
117 mares, ce qui don ne
un excédant de 38, 147 mares, au dela·
dr. la rn oyenn e des années ¡irécédentes.
En énonca11t ces résultats, nous rap·
pellerons ée que nous avons fait ob·
server tout d'abord , savoir: qu'on n'a
compris dans ces chiffres ni les mines
de Buénos-Ayres, ni celles de Quito,
ni meme celles de Potosi . Les mines
de ce dernier départernent produi–
sirent, de
11>74
a
1637'
malgré l'ex–
ploitation la plus défectueuse, plus de
450
rnillions d'écus espagnols , ou
2,457,000,000
de franc .
«
Oette som–
rne, ajoute Alanzo Barba, suffirait
pour couvrir
60
mill es espagnols car–
rés, en comptant
25
écus par aune,
et
500
aunes par mi ll c
(~.
"
il y a quatre-
vi 11~ts
ans, dit
111.
Helms (..), une montagne
1
peu éloi–
gnée de la vi lle de la Paz, s'écroula
en partie. 11 s'y trouva
a
découvert
des morceaux d'or massif de
50
livres
pesant. Encare en 1787, les pluies
y
mettaient souvent
a
découvert des
morceaux de 2 onces, et au dela. Le
metne statísticien pense que les cor–
dilleres fournirnien t
a
des mineurs,
meme médiocrement instruitS, U'.le
masse de ;11étaux qui, mise en circu–
lation, bouleverserait tout notre sys–
teme industrie! et commercial, en
rendant !'argent aussi commun que le
caivre et le fer.
On peut se faire une idée, d'apres
cela, du parti que pourrait tirer d'un
pareil pays un gouvernement bien or–
ganisé et intelligent. Et cependant la
situation des mines du l'érou est loin
de favoriser l'extraction des métaux.
• Les mines d'argent les plus consi–
dérabl es , celles de Potosi , de Paseo
et de Chota, se trouvent a d'immen–
ses élévations, tres-pres de la limite
des nei ges éternelles. Pour les ex–
ploiter,
il faut amener de loin les
honrn1es, les vivres et les bestiaux.
Des villes si tuées sur des pl ateaux ou
l'eau gele pendant toute l'année, et
ou
les arbres ne peuvent végéter, ne sont
pas faites pour offrir un séjour at–
trayant. Il n'y a que l'espoir de s'enri–
chir qui peut déterminer l'homme li–
bre
a
abandonner le climat délicieux
des vallées, pour s'isoler sur le dos des
Andes du
.Pérou. Au l\'Iexique , au
contraire, les filons d'argent les plus
riches, ceux de Guanaxuato, de Zaca–
tecas, de Tasco et de Real del Monte,
se trouven t
i:t
des hau teurs moyennes
de
t
,700
a
2,000
metres. Les mines y
sr;>nt entourées de cbam ps labourés,
de yilles et de villages; des forets cou·
ronnent les cimes \•oisines; tout
y
fa.
CÍl ite l'exploítation des richesses sou–
terraines (•).
»
Malgré les désavanta·
ges départis par la nature au Pérou,
pour l'extrar.tion des minéraux, !'in–
dustrie hu maine en a tiré des trésors
incalculables; elle en tirerait encore
des masses d'argent et d'or capables
de faire envie a tous les Crésus de la
terre.
Du temps des Incas, les émeraudes
étaient commu nes sur le littoral de
l\lonta et dans la province d'Atacama;
on assure que dans ce derni er district
il
y
a des mines dont les Indiens ca·
chent avec soin le gisement , de peur
d'etre employés
a
des travaux qu 'ils
considerent avec raison comme funes–
tes
a
leur santé et meme
a
leur exis–
tence. Enfin, parmi les minéraux uti–
les que renferme le sol péruvien,
il
faut citer, outre le.sel , la pierre de
Galinazo,
espece de verre volcanique
(') Pour de ·¡,lus amples détails sur Po·
tosi,
llOllS
renrnyons le lecleur
a
la des·
criplion de la capitale de ce déparlemenl.
(~•)
Jo11mald'1m vo¡-agedeB11é110J·Arres
(*)
Humboldt, Essai politique sur la
a
Potosi,
par Helms.
Nouvelle-Espague,
t.
I, p. 276, 277.
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