L'UNIVERS.
partements sont de plain-pied, et
quelquefois, dans les pel_les
ma:son~,
ils sont doubles, c'est-a-d1re, qu apres
avoir traversé la cour, on entre pa<
le péristyle dans une immense salle
ou vestibule d'ou l'on passe dans un
grand salon qui n'en est séparé que
par une .cloison
a
jalousies ou
a
fene–
tres, avec barreaux et sans glaces.
Cette disposition est utile pour lais–
ser ci rculer l'air, et elle rend ces ap–
partemenLs fort agréables
a
habiter,
a.
cause de la fraicheur qui y regne. Les
chambres
a
coucher sont ordinaire–
ment placées dans les parties latérales
de Ja maison; elles donnent sur le
patio
ou sur le jardín qui, dans les
grand es maisoas, est toujours situé
derriere le grand corps de logis, en
face de l'entrée principale. Presque
toutes les maisons ont des portes
cocheres ; ces portes sont, comme
celles des salons, toujours ouvertes
pendant le jour, excepté
a
l'heure des
r epas ; de sorte que de la rue on peut
voir ce qui se passe da ns l'intédeur des
salons, et les
pe~soanes
qui s'y trou–
vent.
" Les murs des
patios
sont assez
ordinairement décorés de peintures
a
fresque; elles représentafe11t autrefors
des sujets tirés de
1'
Ancien Testament;
aujourd'hui ces tableaux sont d' une
natu re bien plus profane, et en général .
tres-négligés, car chaque jour la déca–
dence de Lima augmente avec la mi–
sere qui s'accrolt dans une proportion
effrayante. La population diminue
aussi tres-rapid ement. En
1820,
date
du dernier r ecensement, on comptait
pres de 69,000 babitants; il n'y en a
pas aujourd'hui plus de 40,000. Cette
population est composée de gens de
toutes les nuances; les aoirs y sont
tres-nombreux, bien que, depuis long–
te_mps, on n'en importe plus; ces races
africaines se sont mciées avec celles
des Indiens et les descendants des
Espagnols ... .
" Lima est située par
12° 2'
de lati–
tude sud,
a
deux licues de la mer et
a
l' entrée d'une vallée profonde, formée
par les montagnes des Andes, et que
l'on nomme la vallée du Rimac; elle
prend ou elle donne sor! nom
a
une
riviere qui coule au fond du ravin.
Cette riviere, quelquefois, apres une
fonte de neiges, devient un torrent
rapide; le plus ordinairement ell e
n'est qu'un cours d'eau sans impor–
tance. Le llimac coule sur un lit pavé
de cailloux qui est souvent
a
sec; il
est parsemé d'ilots couverts de bou–
quets d'arbustes, de joncs et de plan–
tes aquatiques. Les eaux sont utile–
ment employées pour l'entretien des
fontaines publiques, pour l'arrosement
des rues et des jardins, et pour la
mise en mouvement de douze 11Joulins
a
farine, et des machines de l'hotel de
la monnaie; il
y
a aussi d'autres pri–
ses d'eau qui servent
a
l'irrigation des
sept rues principales. Lima, ancienne
capitale du Pérou, est aussi le siége du
nouveau go uvernement. Le président
de la république y fait sa résidence
habituelle. Cette ville, assise sur les
bords de la riviere, en occupe la rive
gaucbe; sa forme est celle d'un crois–
sant; elle est fermée par une chemise
ou murai lle en tapia, d'environ 7 ou 8
metres de bauteur, et percée de huit
portes en
y
comprenant celle du pont
qui conduit au faubourg de Malambo,
situé au n011d de la ville sur la rive
droite du Rimac.
" La ville est divisée par
quadras,
doat le coté est d'environ
125
metres.
Celte mesure paralt avoir été adoptée
d'une maniere invariable pour toutes
les villes de l'Amérique espagnole. La
quadra sert aussi d'unité de mesure
agraire dans le Pérou comme au Chili.
Les rues ont dix metres de largeur;
celle de M<!lambo seule en a viagt. ·
" Lima n'offre ríen de bien remar–
quable; la place du Palais prend son
nom de cet édifice qui en occupe tout
le coté nord ; elle est la plus grande de
Lima,, et sa surface est celle d'une
quadra, plus la largeur des rues qui
l'environnent; sur le coté de l'est sont
l'archeveché et la
catbédral~;
les cotés
du sud et de l'ouest so"nt ornés de ga–
Jeries sous lesquelles on 'trouve des
boutiques de nouveautés et d'ohjets
de luxe; le milieu de Ja place est dé–
coré par une fontaine en bronze, tres-