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342

L'UNIVERS.

ries différentes. Les cellules étaient de

dimensions diverses; elles servaient

a

appliquer Je degr

é de p

uni_tion qu'on

voulait inOiger. II

Y.en

avmt dans _les–

quelles les prisonmers ne pouva1ent

se coucher de toute leur Jongueur;

dans d'autres, on voyait encore les

anneaux scellés dans les murailles (•).

»

Au sujet de l'inquisition espagnole

a

Lima, et de l'horril.Jle repaire dans

lequel elle enfermait ses victimes, nous

trouvons, dáns le. ter vol ume du Voyage

de M. Stevenson en Amérique, des

détails que nous nous empressons de

rcproduire . . l\L Stevenson arriva

a

Lima en

1811,

pendant la vice-royauté

d'Abascal; et durant son séjour dans

cette capitale, on y requt l'acte des

cortes qui abolissait l'inquisition. Peu

de temps aupat·avant, le touriste an–

glais avait été cité devant Je tenible

tribunal pour s'etre querellé avec un

frere dominicain. 11 put foire une se–

conde visite

a

ces messieurs, mais

dans un but et des circonstances bien

clifférentes.

A

pres la réception du dé–

cret, il obtint la permission d'explorer,

eu compagnie de quelques personnes

de connaissance, J'antre

ténébreux

qu'habitait le mon tre proscrit par le

vote des cortes. M. Stevenson raconte

ainsi sa visite; nous traduisons tex–

tuellement son r écit :

· "Les portes et.e la salle une fois ou–

vertes, plusieurs d'entre nous

y

en–

trerent sans invitation; et, ne voyant

rien qui indiquat un projet de dé–

fense, les premieres victimes de notre

colere furent les tables et les chaises.

Ces meubles furent en un instant bri–

sés en mille pieces; apres quoi , on

souleva les rideaux de velours qui or–

naient le dais; et on les tira si violem–

ment, que dais et crucifix tomberent

avec un bruit horrible. On retira le

crucifix des ruines du tribunal inqui–

sitorial, et l'on découvrit avec surprise

que la tete du Christ était mobile. On

(') Voyage antour du monde sur la frégate

la

Y_é!1r1S ,

pendant les années

1838-1839,

p~b~1e

par ordre du roi sous les auspices du

mm1slre de la marine , par Abe! du Petil–

Thouars. llelation, t. I, p.

287

a

299.

constata qu'une échelle était cachée

derriere le dais; et, des lors,

011

s'ex–

pliqua le mystere: un homme montait

sur l'échelle, caché par les draperies;

et, en introduisant sa main dans une

cavité ménagée tout ex pres, il faisait

mouvoir la téte de maniere

a

Jui faire

dire, par signes, oui ou non. Dans

combien de cas cette imposture n'a–

t-elle pas dti décider un accusé

a

avouer

des crimes auxquels il n'avait jamais

songé

!

Dominé par Ja terreur, et oon–

damné, en apparence, par un miracle,

le mensonge prenait dans sa bouche

Ja place de Ja vérité; et l'innocence, si

elle n'était pas soutenue par Ja force

d'ame, se confessait coupable. A l'as–

pect de ce crucifix frauduleux , chacun

des assistants, trnnsporté de colere ,

s'écria : "JI

y

a-

encore des victimes

dans les cellules ; cherchons , cher–

chons

! "

Et la porte qui conduit

it

l'in–

térieur fut bientdt enfoncée. La pre–

miere chambre que nous rencontrames

s'appelait le

secret;

cette dénomina–

tion excita notre ouriosité, et la porte

fut également forcée. Nous nous trou–

vílmes dans les archives.

La,

nous

vlmes empilé

nr des rayons des pa–

piers concern ant les gens qui avaient

été accusés ou jugés. Je chercl]ai dans

ces papiers, et j'y lus le nom de plus

d'un ami qui était loin de se douter

que sa conduite avait été minutieuse–

ment scrutée et surveillée par le saint

_tribunal , et que son nom avait été

prononcé dans un lieu aussi formida–

ble. Quelques-unes des personnes pré–

sentes se virent inscrites sur les fatales

listes; elles s'empresserent de mettre

dans leurs poches les papiers qui les

concernaient. Quant

a

moi, je mis de

coté quinze dossiers, et les emportai ;

mais

ils

étaient sans

importance.

Quatre de ces dossiers portaient con–

damnation , pour cause de blaspheme,

a

trois mois de séquestration dans un

couvent,

a

une confession générale,

et

a

divers autres cbatiments, tous se–

crets. Les autres papiers . contenaieot

i:es accusations contre des freres

solli–

citantes in confessione;

deux de ces

derniers m'étaient connu ; et, bien

qu'il y eat quelque danger

a

cette

r!-