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L'UNIVERS.
ries différentes. Les cellules étaient de
dimensions diverses; elles servaient
a
appliquer Je degr
é de puni_tion qu'on
voulait inOiger. II
Y.enavmt dans _les–
quelles les prisonmers ne pouva1ent
se coucher de toute leur Jongueur;
dans d'autres, on voyait encore les
anneaux scellés dans les murailles (•).
»
Au sujet de l'inquisition espagnole
a
Lima, et de l'horril.Jle repaire dans
lequel elle enfermait ses victimes, nous
trouvons, dáns le. ter vol ume du Voyage
de M. Stevenson en Amérique, des
détails que nous nous empressons de
rcproduire . . l\L Stevenson arriva
a
Lima en
1811,
pendant la vice-royauté
d'Abascal; et durant son séjour dans
cette capitale, on y requt l'acte des
cortes qui abolissait l'inquisition. Peu
de temps aupat·avant, le touriste an–
glais avait été cité devant Je tenible
tribunal pour s'etre querellé avec un
frere dominicain. 11 put foire une se–
conde visite
a
ces messieurs, mais
dans un but et des circonstances bien
clifférentes.
A
pres la réception du dé–
cret, il obtint la permission d'explorer,
eu compagnie de quelques personnes
de connaissance, J'antre
ténébreux
qu'habitait le mon tre proscrit par le
vote des cortes. M. Stevenson raconte
ainsi sa visite; nous traduisons tex–
tuellement son r écit :
· "Les portes et.e la salle une fois ou–
vertes, plusieurs d'entre nous
y
en–
trerent sans invitation; et, ne voyant
rien qui indiquat un projet de dé–
fense, les premieres victimes de notre
colere furent les tables et les chaises.
Ces meubles furent en un instant bri–
sés en mille pieces; apres quoi , on
souleva les rideaux de velours qui or–
naient le dais; et on les tira si violem–
ment, que dais et crucifix tomberent
avec un bruit horrible. On retira le
crucifix des ruines du tribunal inqui–
sitorial, et l'on découvrit avec surprise
que la tete du Christ était mobile. On
(') Voyage antour du monde sur la frégate
la
Y_é!1r1S ,
pendant les années
1838-1839,
p~b~1e
par ordre du roi sous les auspices du
mm1slre de la marine , par Abe! du Petil–
Thouars. llelation, t. I, p.
287
a
299.
constata qu'une échelle était cachée
derriere le dais; et, des lors,
011
s'ex–
pliqua le mystere: un homme montait
sur l'échelle, caché par les draperies;
et, en introduisant sa main dans une
cavité ménagée tout ex pres, il faisait
mouvoir la téte de maniere
a
Jui faire
dire, par signes, oui ou non. Dans
combien de cas cette imposture n'a–
t-elle pas dti décider un accusé
a
avouer
des crimes auxquels il n'avait jamais
songé
!
Dominé par Ja terreur, et oon–
damné, en apparence, par un miracle,
le mensonge prenait dans sa bouche
Ja place de Ja vérité; et l'innocence, si
elle n'était pas soutenue par Ja force
d'ame, se confessait coupable. A l'as–
pect de ce crucifix frauduleux , chacun
des assistants, trnnsporté de colere ,
s'écria : "JI
y
a-
encore des victimes
dans les cellules ; cherchons , cher–
chons
! "
Et la porte qui conduit
it
l'in–
térieur fut bientdt enfoncée. La pre–
miere chambre que nous rencontrames
s'appelait le
secret;
cette dénomina–
tion excita notre ouriosité, et la porte
fut également forcée. Nous nous trou–
vílmes dans les archives.
La,
nous
vlmes empilé
nr des rayons des pa–
piers concern ant les gens qui avaient
été accusés ou jugés. Je chercl]ai dans
ces papiers, et j'y lus le nom de plus
d'un ami qui était loin de se douter
que sa conduite avait été minutieuse–
ment scrutée et surveillée par le saint
_tribunal , et que son nom avait été
prononcé dans un lieu aussi formida–
ble. Quelques-unes des personnes pré–
sentes se virent inscrites sur les fatales
listes; elles s'empresserent de mettre
dans leurs poches les papiers qui les
concernaient. Quant
a
moi, je mis de
coté quinze dossiers, et les emportai ;
mais
ils
étaient sans
importance.
Quatre de ces dossiers portaient con–
damnation , pour cause de blaspheme,
a
trois mois de séquestration dans un
couvent,
a
une confession générale,
et
a
divers autres cbatiments, tous se–
crets. Les autres papiers . contenaieot
i:es accusations contre des freres
solli–
citantes in confessione;
deux de ces
derniers m'étaient connu ; et, bien
qu'il y eat quelque danger
a
cette
r!-