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PÉROU ET BOLIVIE.

841

"L'es modes francaises sont suil'ies,

a

Lima, par les gens du grand monde.

·n

regne, dans cette capitale, beau–

coup

el~

luxe, ele toilette et de propreté.

Les femmes sont, en général , petites,

grac·eu e et fort spirituelles; presque

tout s ont des traits remarquablement

fin

, 'de fort beaux yeux, de belles

dent bla¡rnhes, qu'ellesconservent long·

temps, et eles cheveux noirs, magnifi–

ques, et

a

profusion, qui tombet1t

SUl'

la terre. Elles ont encare le pied petit

et bien fait, le bas de la jambe fin;

mais elles ont le teint des filies elu so–

leil , d'une nuance blanche , inclinant

un peu sur Ir jaune, et sRns couleurs.

On ne peut di re quel e

t

précisément

le charme de cette complexion; mais

il est tres-grand, et il y a incontesta–

blement de tres-jolies et tres-agréables

femmes

a

Lima. L'éducation autrefois

n'était point aussi répandue qu'elle

l'est aujourd'hui, surtout au Chili, ou

elle est encore plus générale qu'au Pé–

rou; elle

y

a aus i plus d'étendue. Peu

de jeunes persQnnes, a Lim¡i , sa l'ent

d'autre langue que l'espner nol ; p u ont

tres-fortes musiciennes, et inli111ment

peu s'occupent de lecture ou de tra–

vaux d'aiguille. Les femmes ¡\gées,

n'n)•a nt rec;¡u aucune éduc;i ti on , ont,

dnn

leur enfance, pTis, comme pa

e–

temps,. l'habitude de fumer.

.T

eu11es,

elles fumaoent des. cigaritos; en avan–

rant en §ge, les cigares ont, comme

elles, grandi avec le

années

j

j';ii

Vll

des femmes ilgécs qui fu¡naient des

cigares gros comme des bou cries. Les

ci"ares cepenrlant ne se fum nt pas

d'une seule fois; ces clames font dtJrer

le plaisir plusieurs jours, quelquefpis

une sema111e et plus.

" Ln mise des femmes est élégante et

tre -

recherchée; elles sont tou1ours

coi ffées en choveux, avec des fíeurs

naturelle ; ell

ne portent que des

has de soie

t.

eles souliers de satin,

dont elle font une con ommation rui–

n u e.

ne elégnnte ne peut portef

que des bas et des soulier neufs. Lors–

que les dame sortent pour faire des

Yisites ou pour

S!J

promener, elles ne

vont qu'en voiture, lor qu'elles sont

dans le oostume dont nous venons de

parler; mais, quand elles sortent

a

pied ,

a

ce premier costume elles en

ajoutent un autre, qui se met par–

dessus, et n'est pas rnoins singuliet•

que nou'\Ulau pour nous; il n'est en

usage qu'au Pérou, et la, seulement

dans les villes de Lima, d'Aréquipa et

de Truxillo. Ce costume original est

celui que l'on prend pour fairti des vi–

sites le matin. pour aller a l'église

ou pour courir les boutiques; il se

nomnrn la

,wya

ou

saya manto.

Cette

toilette est composée de deux pieces

principales : l'une, qui est

la

jupe

(saya)' prend la taille

a

la ceinture,

et descend jusqu'a la cheville du pied;

cette jupe e t en étoffe de soie, <fune

couleur quelconque, et elle est plissée

depuis le haut jusqu'en bas ; les plis

sont tenus ense111ble par des fils qui

les rnaintiepnent, sans, tontefois, em–

pecher l'élasticité de ce vetement, qui

est tres-étroit, et prenrl si exactement

les formes, que les jambes ont tou–

jours J'air d'etre

attac

hées; elles sont

i serrées, qu'il

fo.ut

faire effort sut·

!ajupe pour avancer le_pied, et marcher.

La

econdti partie de ce costtJme est la

mante

(et

manto);

elle prend ógnlc–

ment

a

la taille, ot1 elle est arn'!tée

ª''C(}

uq oordon, sur lequel elle est

froncée

a

coulisse; elle

1

1

evient par der–

ri ern, au-dessus de la tll te qu'elle cn–

veloppe, ainsi que la partie supérieure

du bra ; rhaque main tient up des

bords de cette partie de la mante qui

sert de l'Oile, et e croi e sur la fi¡¡nre,

de

m ani ere~

ne lai ser l'oir qu'un oojl.

Le

manto

est toujours en soie noire,

quell e que soit la couleur de la saya.

Le¡¡ femme , dans ce co tume, ne p-eu–

vent étre reconnue ; c'est une espece

de mascarade continuelle,

oa1•,

so11s ce

déguisement, on peut leur parler sans

qu'ell es se forrn alisent; elles semblen t

ainsi empaquetées comme les figurines

que l'on trouve dans les tombeaux d'i1:–

gypte; elles ne peuvent marcher qu'a

tre -petits pas, ce qui, lorsqu'elles vont

vite, leur donne une tournure et des

mouvements tres- extraordinaires, et

fort amusants pour les voyageurs qui

arrivent et ne connaissent pas encare

ce singulier accoutfemcnt. Cet usage,