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L'U IV ERS.
qui a été général ju qu'a 'l'émancipa–
tion du Perou , tend chaque jour da–
vantage
a
se pcrdre. Les Anglais et
les autres étranger , mariés
a
Lima,
.ont prié leu rs fcmmes d'abandonner
cette mode;
il
paralt que leurs prieres
ne sont pas restées sans effet,
pui~que
quelques femmes y ont renoncé entie–
rement; cependant d'autres n'ont fait,
a
ce qu'il paralt , que des demi - con–
cessions, comme le prouvent les sayas
dépli sées depuis les genoux jusqu'en
bas. Cette mode paralt d'abord aux
étrangers pas ablement inconvellante
par son indécence; elle choque moins
ensuite; et, apres
quel~ue
temps de
séjour,
011
ne remarque plus que Ja
grace déployée par quelques femmes
sous ce eostume (•). "
Les Péruviennes, dit un voyageur
anglais, aiment les Oeurs avec passion,
ef les payent quelquefois
:i
des prix
extravagants. Un Jjs blanc, 1u1 peu
hors de saison, s'est ve1\du huit dol–
lars, ou quarante francs; des hyacin–
thes ont été achetée trois dollars, ou
quinze frarlcs pí ece. On a O)). erl'é'
a
ce propos, que la plupatt des fl<>.úrs
particulieres aux enviran de Lima
éta ient jaunes , ce qui a donné lieu
a
ce dioton populab·e :
Oro en
la;
costa,
plata en la
sierra
(or sur la cote, ar–
gent dans les montagnes), les fleurs
des montagnes étant généralement
blanches. Le
floripondio
est admiré
pour son parforn; cette fleur a de l'ana–
Jogie avec le lis; l'arbre qui la produit
est tres-touffu, et atteint une hauteur
de dix
pied~.
Les fleurs sont blanches, ·
et ont huit pouces de long; elles sont
faites en forlne de clocl1es, r.t grou–
pées en bouquets. Un seul arbre suffit
pour parfumer tout un grand jardín;
, s'il y en a un plus gra1id nombre,
l'odeur est trop forte' et donne mal
a
la tete. Le
suche
est un grand arbre
a
branches étendues, et qui se couvre
de grappe de íleurs; ces fleurs ont
é"aiement en forme de cloches tantdt
blanches, tantdt ja unes, quelquefois
meme cramoi
i.
Elles répandent un
parfum délicieux.
L'arome
est aus
i
(") Voyage de
la Vifnu.
tre -estimé des Péruviennes pour ses
fl eu rs ronde , jaune , abondantes, et
doucement aromatiques.
La capitale du Pérou est peuplée
d'un grand nombre de races diffé–
rentes ou mélangées. Nous esquisse–
rons la physionomie des types princi–
paux.
Le
m·éole
de Lima offre, sous le
rapport du caractere, beaucoup de
points de ressemblance avec l'Anda·
lou : il est vif, généreux, peu sou–
cieux du lendemain, amoureux de la
parure, lent 3 venger ses injures, ou
plutot disposé au pardon. De tous ses
pencbants, la dissipation est le plus
irrésistible. Sa conve1·sation est rapide
et épigrammatique; celle dr.s femmes
est singulierement gaie et spirituelle,
empreinte d'une franchise qu'on pren–
drait volontiers pour de la légereté ,
et méme peut-étre pour une coquette–
rie fri ant la
1
icence.
Le
rnétis
(fils d' un blanc et d'une In–
dienntJ) est généralenient robuste, ba–
sané, ma,is glabre. Doux, affable,
gé–
néreux etserviable, il aime
a
s'introdu1re
daos la société des blaqcs. Dans cer–
taines loca lités de l'intérieur, on trouve
un grand nombre de
1~1étis;
la,
leur
teint est plus blauc; 1ls ont les yeux
bleus et les cheveux blonds pendant
Jeur enfance; mais les uns et les au–
tres bruni&sent
a
mesure qu'ils avan–
cent en i\ge.
· Le
rnuláf1·e
se
foit
généralemeut re–
marquer par une con titution délicate,
par son amour de la toilette et du faste,
pa1· l'activité de son imagination , sa
facilité de parole, son éloquence natu–
relle et ses instincts poétic¡ues. Beau–
coup de mulfitres'
a
Lima' re((Oivent
une bonne éducation en accompagnant
leu rs jeunes maltres a l'école , quand
ils sont encare enfant ; et en les sui–
vant au collége, quand ils sónt d'fige a
y aller. Parmi les médecins et les chi–
rurgiens de la capitale, on compte un
grand nombre de mulfitres '.et
il·
est
a
remarquer que presque tous font hon–
neur
ii
leur profession. Comme des
lois absurdes leur intPrdisent l'acces
du barreau et de l'état ecclésiastique,
ils se livrent
a
la médecine' et plu-