PEROU
ET
BOLIVIE.
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des blancs qui , pour justiller ou du
moins pour excuser leur tyrannie, font _
passe1· les hommes d' une autre couleur
pour des créatures stupides et voisines
de la.brute.
l\'C.
Stevenson rappelle que
plusieur lndiens ont paru avec éclatau
barreau de Lima, de Cuzco, de Chuqui–
saca et deQuito ('). On a aussi accusé les
indigenes du nouveau monde d'étre
lllches et t1fféminés ; mais durant la
guene de l'indépendance, les lndiens
de l'Amérique du Sud ont p11yé plus
que leur contingent en
l>ravoure et
en intrépidíté; si
l'infortuné Puma–
cagua de Cuzco avait eu des armes et
des munitions en quantité suffisante,
il
n'aurait certainement pas été vaincu
par füunirez et l\laroto.
En parlant des Indiens de Lima,
nous avons été entrainé
a
parlet des
indigenes en général. Nous n'avons
pourtant pas encare terminé la des–
cription de la capitale.
II
nous reste
a
donner quelques
indications sur le
climat, les maladies qui regnent dans
oette ville et les catasti:opbes natu-
relles auxquelles elle est suje'tte.
Lima, quoique épar née
p
r
les
orages, n'en est pas n1oins exposee
aux pbénomenes physiques
les plus
redoutables. Tous les an on
y
re en t
des ser.ousses de tremqlements de t rre,
particu lierement apres la saisun eles
brouillards, et lorsque le soleil d'été
commence
i.t
échauffer la terre. Ces
secousses se font généralcment sentir
deme o.u trois heures ap res le coucher
du soleil, ou quelques instants avan t
l'aurore. Leur direction ordinaire
a
été, jusqu'fr ce jour, du sud au nord.
Les plus violentes ont eu fi eu
a
des
inten•alles d'environ cinquante ans.
Les tremblements de tel're qui ont
causé le plus de désastres sont ceux
de
1586, 1630, 1687, 1746, 1806
et
(')Munco Yupanqni, le dernier prolecteur
géué1·al des Jndicm du Péron , connnissait
parfaitemcnt i'anglais el le
fran~nis;
il pas–
sail pour
le
111uill ur hellénistc de la capi–
lále.
Uu
autrn
Indien,
don
José lluapago,
vice·recteur
du
coll
'se
del principe, était
un hommc
nussi 1•e111nn¡uable
par son íu–
teltigence que par ses
ta
ents._
1828.
lis paraissent avoir sévi princi–
palement
fJ
Lima et dans les environs,
car Arequipa et Quito ont aussi leurs
époques de tremblements de terre, et
elles different de celles de la oapitale.
La catastrophe de
t
746
fut plus ter–
rible que celle de Lisbonne; on res–
sentit deux cents secousses dans
1
les
premieres vingt-quatre heures. L'o–
céan se retira deux fois, et revint deux
fois avec furie. Une portian de la cote,
pres du Callao, fut convertie en baie.
ainsi que quati·e autres havres.
Sur
vingt-trois vaisseaux mouillés dans le
port, dix-neuf sombrerent, et les au–
tres furent lancés a d'énormes dis–
tances dans l'intérieur des
terres.
Toute la population du Callao fut en–
gloutie. Lima
fu
t
aux trois quarts
détruite. Quatre volcans firent érup–
tion daos les districts dits
Lucanas
et
Convensiones de Caxamarquilla
(*).
" On a remarqué, dit M. Steveoson,
que le monde végétal souffrait parti–
culierement des secousses violentes.
Ain i, la carnpogne voisiue de Ilima et
celle. qui s'étend sur le littoral furent
ravagées par le tremblement de terre
ele
678.
~a
recoltQ de blé, de mai's
et a tres céréales, fut entierement per–
due, et, durant 'plusieurs 11nnées, le sol
resta improd uctif. "
II
est probable
que les sources et les cours d'ea11, ta–
ris ou modiliés par les rnouvements
de la terre, contribuent puissamment
a rendl'e stériles des tenes qui avaient
été jusque - la productives.
II
fau~
remarquer, du reste, que les grands
tremblements de terre de
1687
et
1746
furent su ivis de pluies torren–
ti elles.
A
pres la violente secousse de
1806,
les rues de Lima furent inon–
dées pendant plusieurs jours,
ce
qui
ajouta singulierement
a
la terreur et
aux malheurs des habitants.
" C'est un spectacle curieux, dit
M. Du
Petit Thouars, que celui
de
Lima au moment ou un trcmblement
de terre se déclare. Les.roes, otdinai·
('} Gcorge Juan
él
Anl.
Ullo~,
Yoya3e
hist. de l'A11ulriq11e meridionale, fait par
ordre
1'"
roi d'Espa311e
(daos
Ju
ti'áduclio1i
fran qa1se).