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PEROU

ET

BOLIVIE.

861

des blancs qui , pour justiller ou du

moins pour excuser leur tyrannie, font _

passe1· les hommes d' une autre couleur

pour des créatures stupides et voisines

de la.brute.

l\'C.

Stevenson rappelle que

plusieur lndiens ont paru avec éclatau

barreau de Lima, de Cuzco, de Chuqui–

saca et deQuito ('). On a aussi accusé les

indigenes du nouveau monde d'étre

lllches et t1fféminés ; mais durant la

guene de l'indépendance, les lndiens

de l'Amérique du Sud ont p11yé plus

que leur contingent en

l>ravoure et

en intrépidíté; si

l'infortuné Puma–

cagua de Cuzco avait eu des armes et

des munitions en quantité suffisante,

il

n'aurait certainement pas été vaincu

par füunirez et l\laroto.

En parlant des Indiens de Lima,

nous avons été entrainé

a

parlet des

indigenes en général. Nous n'avons

pourtant pas encare terminé la des–

cription de la capitale.

II

nous reste

a

donner quelques

indications sur le

climat, les maladies qui regnent dans

oette ville et les catasti:opbes natu-

relles auxquelles elle est suje'tte.

Lima, quoique épar née

p

r

les

orages, n'en est pas n1oins exposee

aux pbénomenes physiques

les plus

redoutables. Tous les an on

y

re en t

des ser.ousses de tremqlements de t rre,

particu lierement apres la saisun eles

brouillards, et lorsque le soleil d'été

commence

i.t

échauffer la terre. Ces

secousses se font généralcment sentir

deme o.u trois heures ap res le coucher

du soleil, ou quelques instants avan t

l'aurore. Leur direction ordinaire

a

été, jusqu'fr ce jour, du sud au nord.

Les plus violentes ont eu fi eu

a

des

inten•alles d'environ cinquante ans.

Les tremblements de tel're qui ont

causé le plus de désastres sont ceux

de

1586, 1630, 1687, 1746, 1806

et

(')Munco Yupanqni, le dernier prolecteur

géué1·al des Jndicm du Péron , connnissait

parfaitemcnt i'anglais el le

fran~nis;

il pas–

sail pour

le

111uill ur hellénistc de la capi–

lále.

Uu

autrn

Indien,

don

José lluapago,

vice·recteur

du

coll

'se

del principe, était

un hommc

nussi 1•e111nn¡uable

par son íu–

teltigence que par ses

ta

ents._

1828.

lis paraissent avoir sévi princi–

palement

fJ

Lima et dans les environs,

car Arequipa et Quito ont aussi leurs

époques de tremblements de terre, et

elles different de celles de la oapitale.

La catastrophe de

t

746

fut plus ter–

rible que celle de Lisbonne; on res–

sentit deux cents secousses dans

1

les

premieres vingt-quatre heures. L'o–

céan se retira deux fois, et revint deux

fois avec furie. Une portian de la cote,

pres du Callao, fut convertie en baie.

ainsi que quati·e autres havres.

Sur

vingt-trois vaisseaux mouillés dans le

port, dix-neuf sombrerent, et les au–

tres furent lancés a d'énormes dis–

tances dans l'intérieur des

terres.

Toute la population du Callao fut en–

gloutie. Lima

fu

t

aux trois quarts

détruite. Quatre volcans firent érup–

tion daos les districts dits

Lucanas

et

Convensiones de Caxamarquilla

(*).

" On a remarqué, dit M. Steveoson,

que le monde végétal souffrait parti–

culierement des secousses violentes.

Ain i, la carnpogne voisiue de Ilima et

celle. qui s'étend sur le littoral furent

ravagées par le tremblement de terre

ele

678.

~a

recoltQ de blé, de mai's

et a tres céréales, fut entierement per–

due, et, durant 'plusieurs 11nnées, le sol

resta improd uctif. "

II

est probable

que les sources et les cours d'ea11, ta–

ris ou modiliés par les rnouvements

de la terre, contribuent puissamment

a rendl'e stériles des tenes qui avaient

été jusque - la productives.

II

fau~

remarquer, du reste, que les grands

tremblements de terre de

1687

et

1746

furent su ivis de pluies torren–

ti elles.

A

pres la violente secousse de

1806,

les rues de Lima furent inon–

dées pendant plusieurs jours,

ce

qui

ajouta singulierement

a

la terreur et

aux malheurs des habitants.

" C'est un spectacle curieux, dit

M. Du

Petit Thouars, que celui

de

Lima au moment ou un trcmblement

de terre se déclare. Les.roes, otdinai·

('} Gcorge Juan

él

Anl.

Ullo~,

Yoya3e

hist. de l'A11ulriq11e meridionale, fait par

ordre

1'"

roi d'Espa311e

(daos

Ju

ti'áduclio1i

fran qa1se).