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L'UNIVERS.

t de ces indigenes : " Les Indiens

qu je vis me parurent

~ort

peu

int~ressants. lis vivent de po1sson, de rna1s

et de ca"l-tnes

a

sucre. Les hornmess'ha–

billent

a

I'espa~nole;

le

ponoho

est

Jeur principal vetement ; les femmes

portent un Jarge jt.pon et un cbale _de

laine de lama. Leur chevelure , no1re

co111me du jais, est soigneusementtres–

sée, et forme derriere la tete une

111111-

titude de petites boucles ou plutot de

petites queues. Ces pauvres gens ne

preunent aucun soin de leur corps, qui

est d'une saleté au-dessus de toute des–

cri ption (*). Peut-etre les

Coyas

et les

vierges du soleil, éomme appartenant

aux familles aristocratiques , étaient–

elles autrefois plus jolies et plus at–

trayaotes; mais si l'on juge les anciens

Indrens par leur postérité, on est tenté

dedéclarer queleur beauté,si longtemps

célébrée en Europe, n'était qu' une fic·

tion poétique. "

l\1.

Stevenson déc'rit ainsi Ja physio–

nomi e de ces hommes: " lis ont le teint

couleur de cuivre rouge, le front bas;

leurs cheveux commencer;it

a

pai:tir de

l'extrémité des ourcils; leurs yeux sont

petits et noirs; leur nez délicat; leurs

narines ne sont pas relevées comme

celles des Africain ; ils n'ont point de

barbe, excepté <1nand ils vieillissent, et

Jeur visage affecte la forme ronde. Ils

out les cheveux. noirs, gros, lisses et

(•) Les gens de la basse clesse quittent

rarement leurs vetemoJnts vour se couoher.

lis se plaisenl

il

répéter un proverhe qui dit

que l'eau eat indigne des mains et que le

savon est un traltre

(el

a~·ua

es indiuno,

r

el jabon traidor).

Peut-etre ces mafi1eu–

reux tiennent-ils

it

conserver les apparenccs

de la rnisere, pour se mettre

a

l'abri des

ex torsions du gouvernement. On peut en–

core sup1ioser qne !'extreme aridite dn

cli–

mat, dans certaines locatités, est une cause

de cclle répugnancoJ pour la propreté; en

cffol, les E\Jropéens nouvellement arrivés

dan celte partie dn Péron ne tardent pas

a

''oit leur visage palir, leurs levres euiler et

se

fendre au poinl d'occasionner de vives

souffrances; or' on suppo!e,

a

tort ou

a

raison, que l'actiou de l'eau sur la pean a

pOnr effet d'augmenter cet état de choses.

(Miller,

t.

11,

p.

227.)

nullément frisés. Leur corps est bien

proportionné et leurs membres sont

généralement bien tournés; ils ont le

pied remarquablement petit. Leurtaille

est peu élevée; ils acquierent un

énorme embonpoint quaud ils me–

nent une vie inactive, ce qui a fait dire

que chez eux une jolie filie devait etre

aussi grosse qu'un cacique. Dans les

localités plus froides, quoique sous la

meme latitude, Je teint de ces lndiens

est plus clair(*). "

Ce qu'il

y

a de singu1ier, c'est que l'é–

crivain

a

qui nous venons d'emprunter

ces qu elques lignes, contrairement aux

assertioos d'autres voyageurs, repré–

sente les Indiens comme aussi propres

de leur personne que dans leurs habi–

tudes, et notamment pour tout ce qui

tient

a

la nourriture ; il assure qu'ils

sont so bres, et que malgré les exces

auxquels ils se livrent en temps de tete,

ils ne sont pas portés

a

l'ivrognerie.

" Ils

culti vent avec soin et industrie

leurs champs et leurs jardins, se Iivreut

avec suoces

a

dlautres occupations, et

Se font Ti!marquer par Jeur fidélité

a

remplir leurs engagements. Ils connais–

ser. t le pri:X de la richesseÍ s'efforcen t

d'y arriver, et sont tres-ja oux de pas- .

ser pour riche . L'infidélité conjugale

est parmi eux tres-rare. lis sont boas

parents, ce qui rend leurs enfants· re–

connaissants et respectueux. ., Parlant

des indigenes en général, le meme voya–

geur combat l'assertion des auteurs es–

pagnols qui se sont plu

a

représenter

cettc race comme dépourvue de facul–

tés intellectuelles

(•*);

éternel mensonge

(•) 11 importe de comparer ce portrait

avec celui que

M.

d'Orbigny a fait de la

nation quichua ou péruvienne dans son

Homme américain.

L'écrivaiu fran'<ais, donl

nous avons reproduit les assertions dans le

tablean spécial des tribus

indi~enes

, est,

sous tous les rapports , plus digne de

foi

que le voyageur auglais.

(..) Ulloa et La Condamine sont au nom–

bre de ces détracteurs des Américains. C'est

avec plaisir que nous voyons le témoigna¡;e

de ces dcux sava.nts du dix-hnitieme siecle,

comballu par

MM.

Slevenson ·et d'Orbiguy.

(Voir dans ce tm1,ail le tablean des tribus

indigimes.)