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L

1

UN1VERS.

rement assez solitaires, excepté dans

le quartier du Palais, se remplissent

tout a coup d'une foule de gens qui

se présentent dans le costume, sou–

vent plus que négligé, qu'ils avaient

avant l'événement. Les uns se jettent

a genoux, la figure prosternée contre

terre, les autres se frappent la poi trine

en disa11t des

meá culpá;

les plus

timorés font quelquefois la confession

publique de leurs fautes secretes; tan–

dis que des filous, plus aguerrís, pro–

fitent de ces instants de trouble pour

pénétrer dans

les maisons et pour

voler. Cet ensemble présente uu ta–

bleau tres-animé et tres-varié; tout

alors est mouvement, bruit et confu–

sion. Lima offre aussi au voyagem·

un tableau qui est tout l'opposé de

celui-ci; c'est dans les jours de féte

qu e l'effet peut en étrc le rnieux saisi,

et qu' il devient le plus frappant, par

la plus grande opposition qu'il pré–

sente. II est d'usage a Lima, toutes

les fois que

l'Angelus

sonne, que les

personnes qui sont daos les rues s'ar–

rétent et se découvrent au premier

tintement de la cloch

L'habitude en

est tellement prise, que si, un jour de

féte, vers le soir, on se trouve. sur la

place du Pal¡iis

a

examiner les équipa–

ges, les cavalcades, les promeneurs,

les

saya~

qui rentrent en ville µar le

pont, au milieu d'un brnit confus de

clievaux , de voitures, de cris et de

conversations, on est frappé, lorsque

vient

l'Angelus,

de voir tout ce mou–

vement, tout ce bruit cesser subite–

ment comme par un seul coup de

baguette. Aussitot l'immobilité suc–

cede au mouvement, le silence a la

confusion des voix et a.u bruit; mais

le uernier son de

l'Angelus

esta peine

sonné, que tout recommence de plus

bel le, agitation et tapage. Pendant le

moment de recueillement, chacun est

oensé faire une priere et un retour sur

soi-méme; le bruit reprend par un

souhait pieux que chacun adresse

a

son voisin. ,,

Lima jouit du plus délicieux climat

tlu monde. En été, l'ardeur du soleil

est modérée par un rideau de nuages

constamment étendu sut· la ville. Pen-

dant les mois d'hiver, c'est-a-dire

1

depuis avril ou mai jusíJu'en novcm–

bre,

il

regne des brouillards épais qui

refroidissent la température et humec–

tent le sol ; pendant les autres saisons,

ces brumes apparais ent aux change–

ments de lune. Tandis que le soleil

d'hil'er est voilé au-dessus de Lima

par des

nuage~

qui donnent l'humi–

dité et la fertilité a la vallée du

ni–

mac, la pluie inonde les montagnes

voisines, au bruit du vent et du ton–

nerre. Ce phénomene est particulier

aux parties du bas Pérou dans les–

quelles les montagnes s'approchent de

l'océan Pacifique. Tout au contraire,

a

Guayaquil, ou la distance entre la

Cordillere et la mer est considérable,

les pluies sont abondantes et les bru–

mes assez rares.

Pendant les mois de mars et d'avril,

et au commencement de l'automne,

les fievres intermittentes sévissent a

Lima. C'est peut-étre

a

cette cause

qu'il faut attribuer l'air languissant et

Ja maigreur d'un a sez grand nombre

d'habitants de cette vil le.

Nous allons maintenant décrire les

villes les plus importantes apres Lima,

et celles qui se recommandent

a

l'at–

tention du l'oyageur par quelque par–

ticularité importante au point de vue

géographique ou archéologique.

LE CALLAO. .Dans le cours de notre

résuméde l'histoire moderne du Pérou,

nous nommerons souvent le port du

Callao. La petite vi lle qui porte ce nom,

située

a

six milles de Lima, ne se com–

pose plus que de deux ou trois cents

pauvres maisons dont l'apparence est

aussi pitoyable que l'aspect pbysique de

leurs habitants. L'ancienne vi lle était

a

quelque distance au sud du bourg ac–

tuel; elle fut entierement détruite par

le terrible tremblement de terre de

1'746. Lamer la couvrit par deux fois,

et, sur quatre mili e habitants, n'en

épargna, dit-on, qu'un seul pour porter

a

la capitale la nouvelle de cette catas–

trophe. II parait que par un temps

calme, on peut' apercevoir les .ruines de

l'ancien Callao ·au fond de la roer.

dans cette partie de la baie qu'on ap–

pelle

rnar braba.

La bourgade ac-