PÉROU
ET
BOLIVIE.
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500,000 piastres; elle est done la mieux
partagée sous ce rapport, comme elle
l
'e.stsous celui des productions.
Quand la tranquillité regne au Pé–
rou, le commerce des deux parties de
la rép\lblique dorme les chiffres sui–
vants: importations 7,000,000 de pias–
tres, dont 800,000 en importations de
France; exportations 1,200,000 pias–
tres. Le
commerce
d'exportatio~
consiste principalement en
laines ,
cotons, quinquina, salpetre. La dif–
férence entre le chiffre des importa–
tions et celui des exportations se paye
en argent monnayé, en lingots d'or et
d'ar¡:?;ent. La llolivie cortsomme pour
.2,000,000 de piastres de marcbandi–
ses européennes. Ceux de nos lecteurs
qui désireraient de plus amples détails
sur le cornmerce de ces republiques,
et notamment sur celui de la Bolivie,
devront consulter une longue et tres–
cudeuse note communiquée
a
l'amiral
Du Petit-Thouavs, par un négociant
franQais, et insérée p. 273 et suiv. du
tome
l°'
du voyage de
la f/énus.
· Nous allons maintenant pas er
a
Ja
description topographique du Pérou
et de la Bolivie, sans acception de di–
vision politique ni de Jimil:es. En pre–
·~ant
chaque ville itnporlante
i~olé
men
L,
et en disan
t
tou t <'e qu elle
comporte d'intéres ant, nous trouve–
rons le moyen de parler des antiquités,
des mrours, du c.ostume, et en géné·
ral de tout oe qui n'était pas de nature
il
cntrer dans le tableau de l'anoienne
civilisalion péruvienne.
DESClllPTION ])B LIMA..
La description la plus complete et
la plus récente de
la capitale du
Pérou, est celle que nous a donnée
M. Du Petit-Thouars. Nous croyons
en conséquence foire une chose utile
et en mfüne temps agréable
a
nos lec–
teurs, en reproduisant les passages les
plus intéressa11ts de cette <lescription.
Nous mettrons d'autres voyageu1·s
a
contribution pour rendre le
tableau
anssi lldéle que possible.
En allnnt du port de Callao
a
Lima,
on se trouve, aprcs un certain trajet,
au point ou commence la belle avenuc
qui mene
a
la capitale. " Cette ave–
nue cst formée, de chaque coté, par un
rideau de tres-beaux peupliers d'Ita–
lie melés de saules pleureurs, et par
des jardins plantés d'orangers d'uue
grande beauté; ces arbres sont aussi
grands que les chéncs de toute venue;
ils sont toujours couverts de fleurs
et de fruits, et rendent les abords de
Lima fort agréables. Ce chemin est
encare orné ·de contre-allées garnies
de bancs et bordées de chaque coté par
des acequias qui conduisent une eau
rapide et claire, dont le murmure et la
fra1cheur ajoutent un grand charme
a
cette promenade. Des qu'on arrive
dans les environs de la ville, on se
figure aisément qu'au temps de sa
splendeur, elle devait etre un
s~jour
délicieux; cette entrée de la capitale
est pleine de magnificence, et digne
de Ja
ville
d6s
rois
(*) .•.
La pente de
Lima au Callao est si bien ménagée
que la route parait etre
a
peu pres.
de plain-pied , bien que le niveau
moyen de )a ville soit élevé au-dessus
de celui de l'océan d'environ 1
j6
me–
tres 50 centirnetres; celui du Rimac,
prÍS
<,IU
pont, ne J'est que de 99 metres
45
centime res.
" La porte de Lima, par laquelle on
entre en venant du Callao, est d'une
belle architecture et répond aux idées
de grandeur que l'on conQOit en ap–
prochant de cette capitale. :Mais aus–
sitot que l'enceinte est passée, on est
bi en désagréablemcnt surpris en se
trouvant dans une rue bordée de mai–
sons inachevées, sans étages ou en
ruine. Le sol de Ja rue est couvert
d'une poussiere épaisse, tres-fine et de
mauvaise odeur. l':n
avan~nt,
cepen–
dant, ' les maisons deviennent plus
belles et plus soignées, mais de la rue
l'aspect en est toujours triste. Les
maisons, situées entre cour et jardín,
ou tout simplement autour d'un
patio
qui existe daos presqne toutes , pour
servir de refuge aux habitants pen–
dant les tremblemenls de terre, sont
en général sans étages. Tous les
ap-
(•)
Los Rayrs.
Cette ville, fondi:c le
j,our de l'Épiphauie, a longlemps porté ce
nom.
22.