GUATEMALA.
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C'est le seul morceau de bois trouvé
a
Palenqué; il était dévoré par les four–
mis , et devait, au bout de guelques
années, étre réduit en poussihe. De
l'autre coté de la cour, on apergoit
une autre rangée de degrés en pierre ,
correspondant
a
celle de la face prin–
cipale. Cet escalier est également ílan–
qué de ligures gigantesques, et les in–
tervalles planes qui existent entre ell(ls
sont occupés par des cartouches d'hie–
roglyphas.
1
"Toute cette cour, <lit
M.
Ste–
phens
(*),
était couverte d'arb1·es et
encombrée de ruines de grandes di–
mension , mais si confusément épar–
ses , qu'on n'en pouvait déterminer
l'arrangement architectural. Comme
nos lits étaient tendus dans le corri–
dor arljacent , tous les matins en nous
éveillant, et le so ir, quand nous avions
fini le travail de la journée, nous avions
ces ruines sou
les veux. Toutes les
fois que nous desce1idion
les degrés,
les hideuses et mystérieuses figures
dont j'ai parlé semblaient nou
recrar–
der au visage, et cettíl localité du pa–
lais devint pour nous une de plus in–
téressantes.
ous désirlons
d
l'ement
faire des fouilles, écarter la m:isse des
buis ons et débarras er en tierem nt
la plate-forme; mai c'était cho e im–
possiblc. La
cou~
était probablement
pavée de pierres ou revetue de ciment.
D'a pres
la profusion d'ornements
gu'on remarque daos les autres par–
ties du palais ,
il
y h lieu de croire
qu'on trouveroit dans cet endroit plus
d'un morceau digne d'attention. Cette
découverte est réservée aux voyageurs
füturs; et, suivant moi, s'ils ne trou–
vent ici ríen de nouveau , le seul spec–
tacle de !'ensemble de cette
r.0111·
les
dédommagern de la fatigue et des frais
qu'aurn occnsioonés le travail de dé–
blaiernenl.
»
La parlie de l'éclilice qui forme le
·fond de In cour, et qui y communique
par les del-(rés, cons1 te en deux corri–
dors se111blables
iJ
celui de de1ant, pa–
vés, revlltus de pldtre, et decorés d'or-
(•)
/11 oide11ts
o/
trnvel
in
cc11/rnl
m11Mi·
ca, Chiapas a11d Y11cata11,
l.
II
1
p.
3
15.
nements en stuc. Le plancher du couloit·
qui regne sur la fagade de la cour étai t
retentissant, et l'on y apercevait un
trou qui semblait conduíre
a
des ap–
partements soutel'l'ains; mais
il
a été
constaté que ce n'était qu'une excava–
tion faite dans la terre, et compléte–
ment privée de rnm·s.
Dans le corridor situé plus loiu, les
murailles sont détruites
a
certains en–
droils, et sont recouvertes de plusieurs
couches superposées de plfitre peint;
dans un endroit, on a cornpté jusqu'a
six couches offrant chacune des traces
de couleur. Ailleurs, on a cru décou–
vrir une ligne de caracteres tracés avec
ele l'encre noire. Ce cou loir s'ouvre
sur une seconde cour, longue de qua–
tre-vingts pieds, sur trente seulement
de largeur; elle s'étend
iJ
dix pieds au–
dessousdu ni
1
1
e:iu du corridor, et le mur
qui l'en sépare est couvert de pi erres car–
rées chargées
d 'hiérogl~· phes.
Les pi -
liers sont occupés par des figures
m
stuc, malheureu ement en trés-mau–
vaí
étnt.
De l'autre cdté de cette derniere
cour re!-lnent deux rorridors qui ter–
mineot l'edi lice dans celte dirtlction.
Le premier est di1 isé en trois cham–
bres, dont les portes s'ouvrent, aux
extrémités, sur le couloir occidental.
Tous les pi lastres sont deliout,
á
l'ex–
ception de ceux du có té nord-ouest.
Tous sout couvert
d'or11 e111ents en
stuc; un senl porte des hiéroglyphes.
Le re te présente des bas-reliefs dans
lesquels, rnalgré les rava¡:(es d11 temps,
on di lingue le meme type de ligu re,
le meme costume, la meme coiffure
et le meme encadrement que ceux dont
notre rlescriptiou a déja donné une
idée. D:rns un de ces tableaux, on voit
une femme assise sur un monceau d'ob–
jets indéfi11i sables, parmi lesquels
01¡
reco11nait aisément le
tau
égyptien,
une íleur rnmblable
a11
lotus, une tete
probahlement symbolique, et une vo–
lute a sez artistement con tournée. En
face de cette femme, -est un person–
nage qui se111ble occupé
a
la coiffer,
car il lu i releve de la main gau('he une
tolllfo de cl1e1·eux, ou prut-etre un
bouquet de plumes. Le troisieme bas-