GUATEMALA.
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le général victorieux qui, un an aupa–
rav<int, étnit accouru aux c·ris de dé–
tresse <le ces míltnes babi ar:ts pom·
les soustraire atlx fureurs ""
1
e meme
Carrera, marchait captif derriere son
vainqueur, les pieds lié , sous sa mu le,
le visage si meurtri, si lariéré par les
rou ps de pi erres et de massue, que
ses ani.:iens amis eux-mérnes avaient
peine
a
le reconnaitre. Le malheureux,
au mili eu des événements dont no11s
allons parler, recouvra so liberté; mais
il avait suhi de si cruels traitements,
il
avait éprouvé 1111e si horrible agonie
morale, qu'il était complétemeut fou
quand il sortit de prison .
A partir de la victoire de Carrera
sur Guzman, Ja cap itale ne jouit rfue
d'une tran ¡uillité llevreuse, par suite
des craint<'S qu'inspiraient les i11te11-
tions de i\I orazan. Le 14 murs, on
apprit que ce chef libéral avait tra–
''ersé le Rio Paz, et s'avanQait cen tre
Guatemala. En effet, le 18, l\lornzan,
profitant de l'ab ence de Carrera, qui
était alié
a
sa rencontre , entra brus–
quement dans Ja ville. i\fais ce füt un
succes passager : Carrt:>ra revint sur
ses pas, et alors un coh1bat des p us
sanglants eut li eu dans Je rues et
sur les hauteurs voisines. Le d ux
chefs se rencontrerent d1ms la rn ie_e,
et Carrera se ¡¡laisuit, quelques jours
apres,
a
raconter
a
~r.
Stephens,
qu'apres ovoir ess11yé. le feu d11 pisto–
let úe i\Joruzon,
il
ª''ait coupé en
deux, d'un coup de sabre, le pommeou
de Ja selle de on ad1•e1·saire. La vic–
toire resta aux ccntrui"istes.
~lorazan,
apres a1•oit· perdu ses meillems ofli–
ciers, quatre cents so ldats et tous ses
bagae,es,
fut
réduit
a
prendre Ja fuite,
poursuivi , l'épee dans les reins, par les
troupes de Carrern. Des flots tic sa11g
inonderrnt l<'s pi nces publiques et les
ru es de G1ratemulu, et le r.ornage ne
cessn q11e lursq u'o11 s'aperqut que la
poudre manq11ait. l\lais ulo1•s com–
menco Je nws aere des prisonniers;
une ioule de malheureux fure nt saisis
dans les asiles ou ils s'étaient. réfugiés,
et i111111édiale111ent égorgés. Le co lonel
Arias, qui était reste sur· Je pavé, g1·ie–
vement blessé n l'reil, fut tué
íl
coups
de ba'ionnette. Pérnz subit le meme \
sort. Marescal, qui s'était caché dons
lo
cothédrale, en fut anaché, et ex–
piro sous le colltenu de ses ennemis.
Padilla, trouvé parmi les bl essés, au
moment oü il s11ppliait urt ce11trnliste,
qu'il connais ait, de le sauver, fut
uchevé
a
coups de sabre. Les fu gilifs
étaient amenés sur la grande place
deux par deux, trois par tl'ois, et
111e111e
dix par dix. ·Carrera désignait les vic–
times; et les prisonniers qu'il avai
t
dé–
voués
a
Ja mort par un seul
~igne
de
son doigt étai ent exécutés su r· le–
champ
fJ
quelques pas de lui. Le ma–
jor José Viera fut enlevé des bras de
ses amis, qui l'avaien t accueilli rb ns
le11r mai 011 , et conduit au supplice
par ordre du sanguinaire dictateu r.
Aa 111ilie11 de cette effroyable bouche –
rie, on vit un hurnble pretre exposer
se jour pour sauver les captifs qu i
n'avai en t pas enca re été immol és.
" lis sont chrétiens comme 11ous,"
s
'éc.ria- t-il en se précipitant at1x ge–
noux de Carrera, et se prie1·es arra–
cherent ou farouche vainquell.1· u11 par–
don ctu'au fond du creor il regrettait
peut-etre,
CarI'eM s'aoharna
a
la poursuit.e de
l\Iorazan. Apprenant c¡u13 les li abitants
de Quezil ltenango s'etaient insurgés
en fahur de son eflne111i, il se dé–
tourna de son chemir1 , se rendit en
toute hfite dons cette ville, et, pour la
punir de son dévouement
a
la cause
libérale, fit mettre
fJ
mol't, suns au–
cune forme de preces, dix huit de ses
officiers rnunicipaux.
-
Pmdant que ceci se passait, un
corps d'anme centraliste, so11s les or–
dres du génr ral Fiaoroa, prenait µos–
session, sans eo up 1·Pril', de la 1•ille de
Sa11-Salvador. l\lais 1\Jorazan, de re–
tour avec qu clqu es cen taines d'hom–
rnes de sa désasti·euse e11treprise; par–
vint facilrment
iJ
expu lser de Ja piare
les centt·alistes triomphahts. Ce fut
la
Je dernier exploit ele ce gé11éral. Aban–
donn é de la plupart de ses so ldats,
iJ
se rendit, avcc qu elques ho111mes qui
lui étaient restés fideles,
a
la ville de
Zonzonate, dont la population, ja–
dis dévouée
a
sa fot'tUne qUand il etait
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