30~
L'UNIVERS.
riva de San-Salvador,
a
la tete de cinq
cents hommes. Apres des .pourparlers,
danslesquels
l'es~~it
defaction ,se ma–
nifesta de :la maniere la plus deplora–
ble, ce g.énéral fut
in~esti
de :rl11ins
pouvoirs pour
re~dre.
a,
I~
p11ovmce et
a la capitale la
sec~r1te
a laquelle as–
piraient les bons c1toyens. Morazan,
voulant éviter l'effusion du sang, char–
gea le chanoine Castillo ot le traltre
Barundia d'aller négocier avec les
soldats de Carrera la remise de leurs
armes' le.s autorisant
a
offrir jusqu'a
quinze dollars pour chaque fusil rendu.
Les commissaires trouverent Carrera
dans une de ses retraites favorites, au
milieu des montagnes de Matasquintla,
.vivant, comme les bordes d'Indiens qui
l'entouraient, de ga lettes de mais. Ba–
rundia avait été accueilli dans le camp
de Morazan par ·le murmures des sol–
dats; son pauvre cheval, partageant
la responsabil ité de sa foute, était
resté pendant trente·six heures sans
nourriture; un autre r.hil.timeot de sa
trahi son l'attendait chez son '-\ncien
allié. Carrera r fü:<a
~e
se rencontrer
avec lui rlans un lieu couvert, disant
qu'il nepourr its'emper.her dele:tuer,
et que cependant il ne voulait pas plon–
ger
sn
lancii.) 11ré.:ieuse offrande dlun
ecclésiastique, dans la poitrine d'un
Barundia. 'L'entre,•ue eut done lieu en
plei n air, et sur le sommet d'u ne mon–
tagne. Carrera décl ara qu'il ne drpo–
serait les armes qu'aprea que toutes
ses demandes auraient
l'e~u
satisfoc–
tion;
¡¡
~xigea
que la ca pi tntion a la–
qu el le les lnui ens étaient soumis filt
~éduite
des deme ti ers; quant aux
etrangers, contre lesquels il avait ma–
nifesté une haine si furieuse, il se
borna
a
tipulf\r que ceux-l a eulement
qui
~'étaient p~s
mariés dans le pays
sera1ent expulses.
Da
ns le cours de la
discussion, le chanoine Castil lo ayant
cherché
a
justilier le gou1ternement de
l'accusation d'1•mpoisonnenwnt sur les
Jndi ens, Cal'fera l'interrompit bru -
quement en affirmant, avec son au–
dace ordinai re, que le gouve1,ne111ent
lui avait offert
a
lui-meme vinot dol–
lars pour chnque I ndien
qu'il
~rnpoi
sonnerait. L'entrevue n'al la pas plus
loin, ei tout espoir d'accom.modenwnt
fut
des
lors perdu.
Le général Morazan m;ircha aussi–
tót sur Matasquintla; mais il apprit
en route que les bandes de Carrera
avaient quittéJeurs montagnes, et s'é–
taient transportées dans une nutre lo–
ralité, ou elfos mettélient tout
a
feu et
a
sang.
11
se dirigea vers l'endroit in·
diqué; mais, avant que sestl'm¡pes pus–
sent atteindre ces
bri~ands,
les I1:uliens
avaient
d~ja
regagné leurs montagnes,
ou, apri>.s avoir caché leurs armes, ils
se livraient hypocritement a1,1x paisi–
bles travaux de l'agriculture. On ap–
prit que dans cette nouvelle excursion
de
Carrera , plu ieurs sujets an,glais,
établis
a
Salama, avaient été particu–
lierement mallraités par ses troupes.
Dans ces tri tes conjonctures, i\Io–
razan devi nt, malgré l'animosité
de~
partis, le seul protecteur vers lequel
les hommes de toutes les opinions
touroassent leurs regards. Sur l'invi·
tation pressante d'une
rommis~ion
nommée t:out exp1·es,
il
se décida a re–
pa1'ailre .dans Guatemala.
JI
y
lit
SOi}
eoti·ée, ala tete ()edeux cents hommes,
au bruit des cloches, du canon, et des
acclamations du peuple.
A
peine ins–
tallé
a
on poste
de
prés~dent
' il
fut
assailli par les exigences contrarlic–
toi~es
des factions. La position était
des plus difliciles; mais lP général se
montra
a
la hauteur de son role, et se
conduisit, :iu milieu de ce conflit d'o–
pinions, avec une droiture et un res–
pect
de
la
légali.téqui lui conc.ilierent
I'
e
ti me générnle.Les centralistes firent
des efforts désespérés pour l'attirrr
a
leur partí, mai.s il refusa constamment
les offres perfides et les services
hy- ·
pocrite.s de ces hommes qu 'il avait
toujours ren.contrés , jusque-liJ , dans
les ¡angs de ses plus fougueux enne–
mis.
Cependant, Carreta gagnait du ter–
rain.
11
avn it mis en dérnute plusieurs
détachements de troupes fé,dérales,
augmenté son m:itériel de guerre, et
adjoint au noyau primifü d.e sa petite
armée des renforts qui le rendaient
plus
pui s~ant
que jatnais . Enfin , on
reconuut la nécessité de s'unir pour