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ll04

que\ il s'enaar.eait

a

Jivrer mille fusils

et

a

disper~el:> ) ~ res~e

de ses

band e~.

Mais poussant JUSqu au bout les hab1-

tude~

du sauvage, il n'exécuta qu'une ·

partie d_u traité.

Guzn~an

était, dit-on,

de connivence avec lu1 , ne se doutant

pas du sort cruel qui lui était réservé

entre les mai ns rle Carrera.

La réaction qui avai t porté l\Jorazan

a

la dictature fut de courte durée, car

a

peine le présid en t eut-il quitté Gua–

. temala pour retourner

il

Síln-Salvador,

qu'on

s'empre~sa

de l'accuser encore

d'intentions despo tiqu es envers

ses

1•

co nci toyens;

vuines

cl a111eurs

qui

· n'inspiraie11t au général qu'un senti–

ment de pitié.

Un événement grave viut compli–

quer subitement la situ atio n des af–

faires : J'i nflu ence pernici euse des

écrits du marquis d'Aycinena, ud111 i–

r.ateur hypocrite des

in~ti t utions

des

Etats-Unis, décida les F.tats de Hon–

duras et de Costa-Rica á se déclarer

incl épenda nts du gouvern ement géné–

ral. Profitant de ce nouvel embarra ,

Ca rrera, dans le m9is de nwrs

1839,

se disposa

iJ

faire une llOU\elle teuta–

ti ve contre Gunte111ala.

e 20 uv ril ,

ses hordes indisciplin<'es etaient au x

port es de la ville. La situa tion était

effrayante: l\Jorazan étaLt loin, l'anat>–

chie régnait dans les régions du pou–

voir; les citoyen

riches ava ient pris

la fuite en emportant leurs richesses,

les autres s'enfermerent dans Jeu rs

maisons et s'y barrica<lérent. La ville

était

á

la merci des Indi ens; Carrera

y entra

a

deux heures <lu matin

a

l:i

tete de quinze cr.nts hommes. Salazar,

commandant de la place, avai t aban–

donné son poste; les brigands avaien t

done leurs coudées franches. Pour

étre juste, il fa ut di re que le vain–

queur lit tout son possil>le pour main–

tenir la tranquillité dans la vi lle, et

que, reconnaissa nt son incapacité,

il

confia le soin du gouvernemen t

a

des

gens qui valai 1• nt mieux qu e lui sous

le ra pport de l' intelligence.

1

La restauration du parti centraliste

fut compleLe : aboli ti on des lois dé–

crétées par les libéraux, nomination

d'une cllarnbre législative dévo uée aux

opinions aristocratiq11es, rétablisse–

ment de la législation espagno le, des

anciennes cours de justice, et des

vieilles dénominati ons ofücielles, tout

concourut

a

donner a cette rérnlution

soudaine un caractere séri eux et du–

rable. Q1rnnt

a

Carrera, ne pom•ant res–

ter inactif, il marcha sur San-Salv:id or,

dans le butostensi bled'attaquer

~lora­

zan. Cette démonstration, lo in d'etre

acc11eillie avec joie_par les cent ralistes,

leur inspira de légiti mes appréhensinns.

En effrt, si Carrera étai t battu, l\lora–

zan vienclrait immé<liatrment les punir

de leur trahison. Si, au co ntraire, le

nou1·eau dictateu r

réus~i s

ait dans son

en treprise, il était prol>al>le que les

barbares qui lui obé'issa ient, exaltés

par la victoire, ne ,·oudrnient plus re–

conn aitre aucu n frein ni aucnne auto–

rité. Une circonstance fortuite moutra

a

que! point Carrrra ét:iit redouté. Sa

mere, vieill e femmc

connue pour

avoir exercé le métier de revendeuse,

vint

a

mourir.

11

étai t autrdo1s d' u–

sage, pal'mi les hauLr.s

clas~es,

d'en–

terrer les mor ts d ns le égl ises ; mais

a

l'époguc du cho léra' cl:<ltr cou tume

fut abolie, et l'on établ it hors de la

ville un ci metiere dans lequel les

fa–

mill es opulrntes posséda ient des ca–

veaux particuliers. Carrera déclara

q11e son l>on pfaisir était que sa mere

füt entnrt'e dans la cathédrale. Que

fit

le gouvernement? il se chargea lui–

meme du soin des fun érail les ' et lit

distribuer une immense q11<1J1tité de

billets d' in vitation; le convoi fut tres–

nombreux, et les hab;tants les plus

recommandabl es accornpagnerent l'ex–

revend euse jusqu'a sa der11iere de-.

meurr. De semblables démonstrations

de dévo11ement étaient de nature

a

hu–

manisf'r le terrible chef des Indiens;

mais Carrera n'étai t pas toujours d'hu–

meur

a

se

laisser fai re la cour. II

étai t sujet

a

des acces de colere pen–

dant l<·sq uels il ne se possédait plus;

on dit meme qu'il ª"ait recomman<lé

aux memhres du go uverneme11 t de ne

pns

I"

co ntrarier dans ses moments de

fureur, et de laisse r un libl'e cours

a

ses vio lences. Du re te, pour donner

une idée exncte du caractere et du

phy-