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GUATE~IALA.

~01

prorriétés. Parrni les étrangers, un

lieU

osa fai re téte

a

J'orage : c'élait

M. Charles Savage, consul des États–

Unis; on 1·it ce courageux vieillard

s'élancer, au mili u d'une¡?réltJ de bal-

. les, dé111

les rangs pressé de ces mi é–

rables, :iu moment ou il

lh•raient as–

liautil la mai on d'un

ot·j¡mt, bravl.'r

les baionnettes et le po ignarcls, trai–

ter le

lndiens de 1·oleurs et

el e•

meur–

tricrs, lcur impo er par son audace et

les d1spcr cr 1>u r l'ef fet ma ' ique de

sa parolc. 11 ne s'en tint pas a cet acle

d'i11trépi1lité : pcndant plu irurs heu–

rcs, il parcourut les grou pes les plus

mena~a11ts,

et partout l'éloquenre de

ses disrnurs, aussi bien que sa hnr–

die e, l'emport::a sur la cupidité et les

oppétits sanguinuires des farouchr.s

compagnons de Carrera.

LPs

autorités de Guatemala acquies–

cerent

i.i

toutes les exigt'nces de Car–

rera; la peur siéaeait

a

leurs clités r.t

dicta leur der.i ion. On accorda

a

ret

homme le brevet de colonel, un millier

de fusils, et onze mille dollars en ar–

gent, dont dix mi lle pour e subor–

donnés et mille pour tui. Certcs, la

ranQOll n'était pas con idérable ,

1·u

la

gr:mdeur du danger que ouraient les

habitant ; rnais onze oiiJlc <loTiars

étai.ent une somme enorn1e

p

ur un

homme tel que Crirrrra,

rt

pout· des

malhr11reux tcls que le hancl1t qu'd

tra1nait

ii

sa uit . Quant

n

l'¡¡bamlon

de

mill • armes

i.i

feu, et

a

la conces–

sion du brevrt de colonel, on ne peu t

s' xpliqut'r cesdeuxnclcsd foliequ' n

le

attribu nn t

o

un sentimr nt de ter–

reur po11

SP

ju qu'au cl élire.

Dnns l'npre ·n11di clu troi iemejour,

l'a r~cn t

ful comple les

fo

il delil'rés,

et Carrero irwesti du <'omma ndement

de la provinre de Mita, di lri cl voisin

d Guat 11rnln.

A In

11ou11elle du pro-

hain drpart

ilu

lll'l'O ·

de

gra11ds l'l1e–

min -, le hnbitanl ' se livrert'nt

a

une

joie i111111odcrél'; toutcfois, la crain te

du p1llngo ne les quilla puint ju

qu'ü

ce que

1

dcrnicr lud ien

lll lruncl1i

les porte ·

dt'

la

'ill C'.

La delh ronce d In rapi tale n'amrna

point, co111111e on nurail pu l'r perl'r,

le rap¡.irochemenL des part1s politu¡ue¡¡.

Valenzuela

fut

nommé président; la

chambre des représentants reprit sa

session interron1pue; Barundia, chef

de la noU\•rlle coleric ministérielle,

proposa d'abolir tou

le décrets 'ma–

nés de l't'x - gouverneur Gah·ez; on

manquait cl 'argent, et, comme d'h¡¡hi–

tude, on cut recours

i.i

l'imprudent

sy teme des emprunts forcés et des

contributions de guerre, ce qui exas–

pérn les ri ches.

Au milie11 de la confu ion et

du

malai. e qui

ré~naient

dans la capitale,

on apprit que le déparleruent de Que–

zalten¡¡ngo

'étaitdeclaré indépendant.

I

resqu'en meme temps, le gou1•erne–

ment

re~ut

de Carrera une lettre daus

laquelle le nouveau colonel

m e on~ait.

d'aller punir Je

hahitants de Glwte–

mala des propos impertinents qu'ifs se

permettaient sur son compte. De nou–

velles

111

naces, adressres aux autori–

tés de Guatemala, renouvelere11t les

terreurs de · habitants , qui se répan–

dirent en foule dans les campagnrs,

cherchant un refuge contre les agres–

sion

de

1

ur farouche ennemi. Car–

rera s·apercevant de l'effet de ses mes–

sa~~s,

¡¡e Cit un jeu q1el de ré1•eiller

périodiqllement les li ppréhen io11s des

cito t'n de la capi tale.

ll

entrett•riait

a

vec le

~ou

vcrnement cen tral une cor–

re pQnda11ce aussi

trange qu'inso–

lente; c'étnit tantlit un e demande de

canon', tanllit un ordre L>rutalement

formule; un jour il exiaeai t le licen–

ciement des troupe ; un autre jour il

annoncai t solc11nell ement aux magis–

trats su prcmes Je bonhel1T singul1er

qu'il a\'ait eu d'échapper

iJ

l'assa

innt.

En effet, son acolyte lonréal,

ii

qui les

fumers de l'a111b1tio11 a1•aient troublé

le cer11ea u, se sai ·it de la perso1111e de

. on patron , le lit lier

a

un arbrr, et

était au moment de le fo ire

fu

iller,

lorsque le frere de arrera parut et tua

lon real

cl ' un coup de baionnette.

L

oudace t't l'ou trecuidnnce du colon el

u'a aient foit que s'accroltre apre cet

l'l'rnement, et tout

anno n~a it

qu'il

¡¡J.

lail e11fin mettre

iJ

e~hu lion

ies me–

naces con tre Guatemala.

Sur crs

enlrefaite~,

le général Mo–

raz:i n , pré..ident de In républ ique, ar-