Table of Contents Table of Contents
Previous Page  353 / 678 Next Page
Information
Show Menu
Previous Page 353 / 678 Next Page
Page Background

GUATEMALA.

297

acharnemcnt; les rues fnrent barri·

cadées, et, pendant trois mois entiers,

personne ne put s'aventurer dans les

qua~tiers

ennemis sans risqu er d'etre

i111médiatenwnt mi

a

mort. Les libé–

raux lin irent par l'emporter; le chef

centrali e ut tué , ses soltlats massa–

crés, et, tlans la frénésie qui suivit le

triomphe,. la parti e de la ville occupée

par

le ari tocra tcs fut bralée et rasée

jusqu'au ni vea u du sol.

i\Jcmes cenes de dé olation et d'hor–

reu r

u

Léon,

a

Taguzga lpa et dans

d 'autres localités. Les passions popu–

laires étaient déchainées , et le carac–

tere a moitié barbare des habitants

du Guatemala se développa daos toute

sa sauva¡:e énergie.

Les partis se firent, pendant deux

ans, -une guerre obstinée. En

1829,

les troupes de San-S:Jlvador, sous le

comnwndement du général l\lorazan,

devenu Je chef des Jibéraux, marche–

rcnt de nouveau contre Guatemala, et

apres trois jours de rornbat, entre–

rent triomphalement daos cette capi–

tale. Tous les rneneurs de la faction

centraliste furent exilés ou prirent la

fuite; les couvents furent ouverts et

saccngés; on abolit les ord i::es monas–

tiques; les moin es, emhatq ués sur les

vai ss<laux di ponible , fur(' nt conduits

hor clu territoire de

J¡¡

rPpublique , et

l'archeveque, prévenant la sentence

d'exil qui le

mena~~it,

ou craignant

peut-étre un so rt plus fun es te, alla

chercher un asile dans un pays voisin.

En

1831,

le général l\Jornzan fut

nommé président de la r<'publique. A

l'expirntion de ses fon ct1ons, il fut

réélu, et , pendant huit ans, le parti

librral consrrva un ascend ant incon–

te~ tó.

Toutefoi , vers la fin de cette

périocl fl, ue

~rnves

mécontentemen ts,

occasion n 's par l'énormit<' des impóts

et d· i111pru Je11tes exactions; érla terent

au sein de la répuhliqu e. Les centralis–

tes et 1e clergé

s'n~i

taient ouvertement.

Les vai 11cus, exilcs aux États·Unis, au

l\lexique et sur

In

fro11ti ere, n'avaien t

ce é u'entretf' nir de coupables rela–

tion s avec

l'inl ~rieu r,

et, par leurs

i11trig11es, pou saient les mécon tents

a

l'insurrection. Quelc¡ues-uus, n'ayan t

pu

trouver a1 dehors des moyens

d'existence, se hasarderent

a

rentrer

da ns le pavs, et, comme on ne les

avait pas i11qui<'tés, ils furent bientót

suivi3 par d'autres proscrits. Ce fut

a·cette époque que parut sur Je tbéa–

tre de la guerre civile Carrera, de venu

si fomeux daos

l'Amérique centrale

par son élévation rapide. Nous nous

arreterons quelques instants sur ce

chef de parti, dont la vie rnérite d'étre

racontée, et dont la destinée se líe

d'ai lleurs étroite:nent

a

celle du pays

qui nous occupe.

Carrera est mul!ltre, mais chez lui

le sang indi gene domine

a

te] point,

qu'un écri'vain américain n'hésite pas

a le di re Indi en. En

1829,

il

était tam–

bour dans

le régiment du colonel

Aycinena, fougueux centraliste. Quand

le pnrti libP.ral prit le dessus, et que le

général Morazan entra dans Guate–

mala, i

1

brisa son tambour, et se retira

dans le village de J\latasquintla. La,

il se fit gardeur de pourceaux , et

e;<erca ce triste miltier pendant plu–

sieurs années, sans doute aussi exempt

de reves tle fortune que l'étaient les ani–

rnaux immondes conliés

a

ses soins.

Les exces des partis poli tiques, les

exnotions du gouvernement, la co nfis–

cat.ion des bi ens du cl ergé, de dange–

reuses innovations parmi lesqu rll es on

cite l'ndoption du r.ocle Livings ton,

qui établissait le jugernent par jury,

et faisait du mnriage un simple con–

trat civil, exciterent, comme no11s

l'avo ns dit, un vif mécontenternen t

da ns le pays. Le changernent introduit

dans l'in, titution du mariage heurtait

particulier1-ment les idées et les inté–

rets du

cl er~é,

qui exerc¿ait une in–

lluence illimitée sur l'rs prit des

In–

di ens. En

1837,

le choléra, qui, da ns

sa marche désastreuse

a

travers le

mond e, avaitjusqu'olors épargné cette

partie du con tinen t améri cain, lit in–

vasion dan<>

la république de Guate–

mala, et devint la cause immédiate de

graves <léso rdres politique . Les pré–

tres persuader1mt aux I11di ens que les

étrangers avaient empoisonné l'eau ues

sou rces et des ri vieres. Gal vez, chef

de l'État , s'empressa d'envoyer

dan~

\