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L'U
IVERS.
détaillé. Les différentes escarmouches
qui eurent aussi lieu dans le Nicaragua
ne méritent pas davantage un compte
rendu circonstancié.
La déchéance imprévue de l'empe–
reur mexicain dé organisa le parti es·
pngnol et impéri aliste. Aucun obstacle
ne s'opposa1 t plus
a
la fusion des opi–
nions di,•ergentes; en conséquence,
l'assemblée nationale se r é11nit le
24
juin
1823.
Le
21
juillet suivant, l' in–
dépendance complete fut déclarée, et,
le
17
décembre ' on fit co nnaítre
a
la
nation les bases de la constitution nou·
velle. En meme t emps, on avait éta·
bli un pouvoir exécutif compasé de
trois membres élus par l'assembl ée, et
le royaume de Guntemaln était devenu
une république sous le nom de
Pro·
vinces-Unies de
r
Amérique centrale.
Depuis cette époqu e , le Guatemala
a joui de la plénitudc de son indépen–
da nce ;
le
6 septembre
1824 ,
le con–
gres réuni
il
Costa-R ica romplét a les
bases de la fédérn ti on ; le 15 du meme
mois, le cong res fédéra l fu t insta ll é ,
et, le 22 novembre, la consti tution
fut
solennellement sig née pal· les députés.
L'ere nouvell e consacrée par ces me–
sures fondamentales
fu t
in nugurée par
un grand acte d' h umanité et de jus–
tice
~ :
l'abolition de l'e clnvage. Cette
souillure des siecles ch ilisés
fut
effa–
cée pa r un décret, Je
17
avril
1824;
une indemnité fut stipulée pour les
propriétaires d'esclaves , mai s ils
la
refu~erent
nobl e.ment, disant qu ' ils ne
voulaient pns etre équitabl es et géné–
reux
il
demi. Ce fut un grand ex emple
donné aux gouvern ements qui ma in–
tienllfmt In servitude des JJ egres . L e
sacrifice fut complet; il n'y manqua
meme pas ce désintéressement qui re ·
hau sse si bi en les bonnes acti ons. Le
corps législatif, ju, tement fi er de son
vote , ordonna qu e le décret d'aboli–
tion fUt g ravé sur l'a irain et placé dans
le lieu de ses séa nces.
Si l'on se rappt- lle que l'Angleterre
n'a émancipé ses esclaves qu 'en
1832,
on reconnaitra que l' initiative pri e
par le Gua tema In éta it digne, sous taus
les rapports, des éloges des amis de
l'humanité.
Nous allons maintenant donn er une
analyse
~e
la constitution décrétée par
le congres.
La confédération fut divisée en cinq
F,tats : Costa-Rica, Nicaragua, Hon–
duras , Salvador et Guatemala ; la
province de Chiapa fut mise en de–
hors, e.t on déclara qu'elle n'entre–
rait dans la fédérntion que lorsque
elle - meme demanderait
a
y etre ad–
mise.
A
ux termes de la constitution, le
gouvernement de la république est po–
pulaire, représentatif et fédéral. Cha–
cun des États qui la composent est
libre et indépendan t da ns son gouver–
nement et son administratlon
inté–
rieurs. Tout pouvoir qui n'appartient
point, en vertu du pacte fondamental,
aux autorités fédera les , appartient
aux États parti culiers .
L a popul ati on des États est divisée
en juntes électorales qui nommeut les
députés.
L e pouvoir lég islatif r és ide en un
cong re.s compasé de r eprésentanls li–
brement élu s, a raison d' un poor trente
mill e habita nts.
11
y
a un suppléant
pour tJrois représentants, et les juntes
qui ne pem·ent nommer qu'tm ou deux
représenta nts ont de droit un sup–
pl éant. te
conrv~s
se renouv elle taus
les a ns par mo1t1 e.
Pour etre représentant, il faut etre
agé de vingt-tro is ans au moins, et
citoyen depuis cinq ans. Point de cens
d'éligibilité , ni de cens él ectoral.
L es attributions d u congres ne sont
pas tout
il
fa it cell es qu' on trouve ins·
crites dans la constitution des États–
Uni s : ell es comprennent des droits
qui sont d'ordinnire l'apanage du pou–
voir exécutif ,
comme
le droit de
guerre et de paix, le droit de grfice
et d'amnistie , et celui de cri·er les
tribuna ux infér ieurs qui connaissent
des affaires particulieres de la con–
féd ération.
Le sénat est compasé de membres
élus par le peuP.l e ,
il
raison de deux
seull' ment par Etat. L es seules condi–
tio ns d'é li gibilité sont d'etre né dans
la république, d'avoir trente ans ac–
complis , ou d'etre citoyen depuis 11ept
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