GtJA1'BMAtA.
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siecle
li
une é1lerg1e mel ée
a
une sim–
plicité qui rend la pensée ou l' image
dnns toute sa vérité et dans toute sa
force.
" En cette maniere, dit Je pieux
m1ssionnaire , l'on vend les In–
dien , cllaque semaioe, comme des
esclaves, pou r tl eux sous six deniers
char.un,sans qu'ou leur permette le
soir rl'all rr voir leurs fe111111 es, quoi–
que leur OUITage ne oit paS
a
111i1Je
pas du vill age ou ils demeurent; mais
ll y en a d'autrns qu'on mene
a
trois
ou qu ntre lieue au dela, et n'oseraient
s'en rrt nurner qu e le samrdi au soir,
apres avo ir exé.euté tout ce qu 'i l aura
plu
a
leur rna1Lre de leur COllllllan–
der... ..
11
n'y a pas de bon chréti en
qui ne
füt
toucl1é de doul eur de voir
comme ces pauvres mi sérables sont
mal traitez par certílins espagnols ,
pendnnt la semaine qu 'ils sont
a
leur
service. 11 y en a qui vont abu ser de
leurs fe111mes, lorsqur leurs pnuvres
nrnris sont occupez
a
1;11.Jourer la terre;
d'autres qui leur clonnent le fou et,
pare¡: qu 'ils leur semhlent trop papes
seux
il
travailler, ou qui leur clonnl'n t
des coups d'épée, ou leur cas ent la
tete pour s'etre vouh1 ex u er Gontre
lenrs reproches, ou leurd érobe11t leu rs
outil~,
ou les pri veni ct'un partje ou
clu total de leurs gages. J'en connais–
sais qu elques- uns qui a1•aii'ot ac 'OU–
turné lorsqu'ils ava ient semé leur fro–
rnent , ei qu' ils n'avaient presque plus
affaire dPs lnrliens, de reten ir chez eux
tous r·eux qui leur ava ient été donnés
pour lt'urs fe l'mes , et sachant bien l'af–
fection qu e ces pauvres gens avaient
de retuurner r n leurs fa milles, apres
-leu r amir fa it couper du bo is, le
Jundi et le mardí , lem demandairnt,
le mercredi , ce qu' ils leur vo ulaient
donner pour les laisser aller, et ainsi
en ex1geaient des uns un e réa le, et des
nutres deux ou trois, de sorte qu' ils
se fesaient non-srulement fo urnir de
bois pou1· leu rs ma isons, ma is ils en
tiraient auss i assez d'arp;ent pour
acheter de la viande et du chocolat
pendant q11in:te jours, vivant de la
sorte oi sivement aux dépens de ces
pauvres Indiens..... lis fo nt porter
a
19º
Livraíson.
(G UATEMAU .•)
ces pauvres misér;ibles, un jour ou
deux, sur le dos, rles malles qui pesent
cent livres, en les attachant avec des
cordes de chaque coté
a
la ceinture.
et passant liur le front une large cour–
roie de cuir attachée
a
la malle' qi1i
fait que toute la pesanteur de ce far–
deau tombe sur leur front, au-dessus
des sourcils", qu'ils ont la plupart
du ..
temps trllement marqués, qu'ils rnnt
aisés
a
d1stinguer des autres habitants
des villages, et parce aussi que cette
ceinture de cuir leur mange tout le
poil et les rend cha uves sur le devant
dr la tete... .. J'en ai connu qu elques-
. un q11 i, apres etre revenus du service
des Espagnols, dont 1ls n'avaient rei:u
pour tout salaire que des coups et des
blessures, venaient se mettre au lit,
résolus de mourir plutot que de mener
plus longtemps une vie si pl eine de
mi seres , et rerusaient tous les aliments
que leur femme leur présentait., ai–
mant mieux se laisser mourir de faim.
qu e de mener une vie si malheu–
rense. "
ous n'ajouterons rien
a
cette pein–
ture si na"i ve. et si vr-aie.
Voila ce qufl les Espagnols al'aient
fait des A111éricai ns un siecle seulement
a,pres la conquete
!
ll parait qu'ils ne traitaient guere
mieux les créoles. Quant
ií
eux-memes,
ils sembl aient se soucier peu de ce qui
pou vait don ner
a
leur domin ation la
force et la du rée. lis se li vra ient avec
fureur aux vices les plus honteux. Le
libertinage le plus éhonté
ré~n a it
dans
toutes les villes de la capita1nerie. La
co rru pti on cliez les homrnes et chez
les femmes était
a
son comble. Le vol
ét11 it app!audi et honoré; la j ustice
n'était qu'un vain mot, et la vénalité
des magistrnts mettait aux encheres
la culpabil ité ou l'innocence des ac–
cusés. Au di re du voyae:eur dont nous
avous rappo rtt• le tf.11101gna12;e, les ju–
ges trouvaient le moyen d'augmenter,
cl ans un e proport ion consid érable, par
les pré ents q11 'on leur fa1sait et par
leurs rapines , le traitement qu'ils re–
cevoient du
~ou vernement.
Thomas
Gage dit que, durant son séjour
il
Gua–
temala il y eut un nombre prodigieux
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