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L'UNIV
ERS.
de vols, de meurtres et autres crimes
et dél its; que, néanmoins, pas un seul
coupable ne
fut
puni, attendu qu'ils
se tiraient tous d'affaire
a
prix d'or.
.Ces quelq1.1esmots penvent donner une
juste idée d.e la société européenne
installée en Amérique sur les débris
de la civilisation indigene.
· Depuis l'époque dont nous avons
parlé dans
le~
paragraphes précéf,irnts,
jusqu'aux ternps 1nodernes, nous n'a–
vons a signaler que quelques faits ·his–
toriques qui, sans etre d'une impor–
tance majl\ure, méritent ci::pendant
ti'etre mentio1mé$ :
-
La prise i!e Truxillo, dans la baie
de Honduras, par les H.ollandais, au
commencement du dix-septieme siecle;
la terreur que ce hardi coup de main
répandit parmi lesEspagnols, et lajoie
.qu'ils éprouverPnt quancl l'ennemi se
1etira
(*),
prouvent cambien leur puis–
$ance en Amérique était précaire et
facile a renverser;
La tentative peu fructueuse faite en
1674,
et pendant les an"nées suivantes,
pour convertir i;t soumettre l¡is sauva'–
ges tribus des Tc\1oles, des Lacandons
et des l\lopans;
·
Une insurrection de
trente - deux
villages de la provinee des Tzendales ,
insurrectioa réprimée en
1712,
sans
grande effusion de sang;
,
Enlln,
l'inva~ion
des Anglais, en
1.780;
invasion motivée par le désir
de s'empare:r de
la communication
d'une mera l'autre, et qui eut de
fu–
nestes résultats pour la Grande-Bre–
tagne.
Parvenus
a
ce point de notre résumé
historique, les limites que nous ·nous
sommes tracées nous font un devoir
d'arrh'rr d'un saut, et sans transition,
aux é1'énernents qui ont changé la foce
de
I'
Amérique, et préparé son indé–
pend ~1
ce.
(")
lis firent des processions publiques
pour ci-léhrer
ccl
heureux événement, qn'ils
considéraietU comme une véritable dél i–
nam·e.
lllS'IORIQUE DE LA RÉ VOLUTION DU
&UA'IEMALA.
Depuis longternps ledespotismeécra–
sant du régime colonial al'ait inspiré
aux créoles du Guatemala des idées de
liberté et d'indépendance. Ces idées se
manifesterent d'une maniere plus me–
nagante lors de l'invasion de l'Espagne
par la France, en
1808.
.Des cette épo–
que, les opinions révolutionnaires se
propagerent avec une rapidité alarman–
te, et ürent irru-ption dans presque tou–
tes les classes de la société espagnole,
et surtout parmi Ja jcunesse. En
1811,
1812
et
1813,
le mouvement se pro–
nom;;a plus énergiquement, et les pro–
jets des mécontents se dessinerent
avec une hardiesse remarquable daos
quelques provinces, entre autres dans
celle de San Salvador. Cependant la
fatale issue de la guerre de la Pénin–
sule, les ctéfaitrs de la France et la
rentrée <le Louis XVIII, cornprimerent
jusqu'en
1820
J'ex¡1losion du ressenti–
ment des colons. l\lais,
i.t
peine l'Es–
pagne se fut-elle donné une constitu–
tion, que le Guatemala, impat.ient de
ser,ouer les traditions de la rnonarchie
absolue, adopta la mtlme charle, Rnns
aucune modi!lcation, faisant ainsi acte
d'alliance awec
la métropole.
Le
15
septembre
1821,
le gouver–
nement espagnol,
i.t
l'instigation de
plusieurs localités
importantes, ef–
fravé, d'ailleurs, de la déclaration
d
1
ii1drpendance du Chiapa, forma une
junte composée de toutes les autorités
s11périe~res
et chargée de délibércr
souverarnement sur les mesures de–
venues indi pensables. Cette junte s'é· .
tant drclarée pour une
separation
compl ete, p11blia un acte général d'in–
dfipendance. I1 se forma alors deux pal'·
tis ennemis : l'un qui de111andait une
absol11e
indépeudance
i.t
l'égard du
l\Iexique et de l'Es¡.iagne, ain i qu'une
union fédérative ele tootes les provin–
ces guatemaliennes; l'autre
q1.11
adop•
tait le plan d'Igua la, leq uel, on fe sait,
propo ait l'étab lissenwntd'une monar·
chie et l' in tallation des Bourbon sur
le trone de l'Amériq ue rentralti. Quant
au vieux parti esp;1gnol , obltge de