Table of Contents Table of Contents
Previous Page  354 / 678 Next Page
Information
Show Menu
Previous Page 354 / 678 Next Page
Page Background

Z98

L'UNIVERS.

les

villages environnan ts des médica–

ments qui' administrés mal

a

propos,

amenerent dans la plupart

de~

cas, des

résultats fun estes. Les prétres,

a

l'af–

füt

de tout ce qui pouvait nuire au

partí libéral, ex ploiteren t avec une

crim inelle perfidie ces accidents mal–

heureux, et firent croire aux indige11 es

qne le goavern ement lui-meme chr.r–

chait

á

rlétruire leur race par le poi–

son. Les hab itants des campagnes ma–

nifesterent pnr tout le pays la ¡,¡lus

vive irritation.

A

Matasquintla, le

peuple, obéissant

a

la voix de Carrera,.

courut aux arme , en proférant ce cri

lugul>re:

«

Vive la religion, et mort

aux étrangers

! ,,

On débuta par l'as–

sa~sinat

des juges nornmés sous l'em–

pire du code Livingvton. Le président

Galvez envoya auss ibot dans lt! village

une commissio11 chargée tl 'e11tendre

les doléances des habitants; mais,

pentlant que

les députés s'entrete–

naient avec les ins11rgés, eux et le déta–

chement de cavalerie qui devait les

protégPr furent tout

u

coup rernés et

égorgés. Bi ntót le nonil:¡re des

mé–

contents s'accrut dans 1lne proportion

inquiétante; alors Galvez lit nwr.cher

contre eux six cenrs h mmes <le trou–

pes qui les di. per. ert>11t, 111cendierentr

leu rs villJges

et

saeeagcrentJeurs pro–

priétés. Da11s la melée, 1111e lrnude de

forcenes lit subir le dernicr

ou~rage

á

la femme de Carrera. Enfla1mné de

fureur

il

la nouvclle de cet affront,

Carrera se joignit

a

d'autres chefs

d'insurgils, et jura de ne pas déposer

les armes ta11t qu'un seu l offi cier de

Morazan foulerait le so l de la province.

A la tete dt> quelques l>andits sangu i–

!lílires ,

il batt1t le pays, tuant les

Jllges et le

s agents mi litaires du go u–

vernemP.nt,

se réf11giant dans le.s mon–

tagn

es quand il était poursuivi, deman–

dant des vivres pour ses gens dans

les frrmes qui se trouvaient su r son

1rnssa~e,

et n'epargnant que ceux qui'

luí prétaient ass1sta nce.

A cet,te ép0qu e, Carrera ne savai t

ni Jire ni écrire; mais, sur l'invitation

de quelques pretres, l'Utre autres d' un

rertain pere Lobo, scelérat tleffé, il

pul>lia une proclamation signée de son

nom, dans laquel111, renouvelant l'ah–

surde et odieuse accusation d'empai–

sonnement,

il

demandait la mort de

tous les étran$ers,

a

l'exception des

Espagnols, l'anolition du coite Li–

vingston, le rappel de l'archevéque et

des llloines, l'expu lsi-0n t.les hér1%iques,

enfin le rétablissement des priviléges

du clergé et des anciens usages. Bien–

tot Cairera eut dans tout le pays la

réputation d'un héros de grands che–

mins et d'un me.urtrier. Les routés,

da ns ies

environs de Guatemala,

éta ient infestées de brigands sous ses

ordres;

toutes

les c0rnmunications

étaient interrornpues ; les négociant&

étaie1t consternes par suite de la nou–

velle qu'ils nvaient

re~ue

du pillage

des rnarcbandises envoyées

a

la foire

d'Esquipou la. Enfin on apprit av-ec

terreur que Carrera était devenu assez

fort pou r oser attaquer des villagcs

&t:

meme des villcs.

11 faut se rappcler que tout ceci se

passait dnns l'Etat de Guatemala, et

que le partí libéral avai t encore la pré-·

domi'oance. Une scission fatale dans

les rangs de ce partí favorisa puis-–

sammen t les projets des centralistes.

Bu1•undia, un de ses chefs les pl us in.,

Ouent-, contrarié de n'a,•oir pu faiPe

1

nommer un de ses parents

a

un em–

ploi d'une assez haute irnportance,

donna sa démission avec bruit, et pa–

rut dans la chambre des représentants

a

la téte de l'oppo ition. Cet événe–

ment, coincidant avcc l'élévation de

Carrera, don na des espérañces ame

méeontents. Les citoycns-de 1'Antigua

( l'ancienne Guatemala) demanderent,

par voie de pétition, \me amnistie

pour tou s délits ou crimBs politiques,

le retou r des exilés et le rerlressement

d'autres griefs. Une députation, prise

dans le sein de la chambre des repr.é'–

tants, tenta vainement de ramener les

hal>itants de 1'Antigua

á

d'autres sen–

timents; les pétiti0nnaires ne voulo–

rent rien en tendre, et menacerent

d~

marcher contre Guatemala . .

Une vive alarme regni,t dans

Ja.

capitale pendant la journée du

20

fé–

vrier 1838 et jusqu'au mercredi sui–

vant. l\lais, au moment ou l'on s'at-