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GUATEi\IALA.

299

tendait

a

Atre attaqué, le marquis

d'Aycinena, chef des centralistes, réus–

sit

~

obtenir des Jibéraux la promesse

signée d'une amnistíe générale, pro–

messe qui produisit une vive satisfac–

tion pat¡n i les dissidents, et rendit

quelque \ rttnquillité

a

la ville.

Le calme ne fut pas de lo11gue du–

rée: le joiir n1füne ou l'on al'ait apµris

la retraite des in urgés de

l'Anti~ua ,

les troupes du gouvernement fédéral,

qui con tituaie11t la se\lle force armée

sur laquelle l'autorité µdt s'appuyer,

se ré1

1

olterent brusquement, et vin–

rent, bafonnette en a1·ant et meche

allumée, prendre position sur la pince

publique. Persuadés que la conven–

tion clont nous l'enons de parler sti–

pulait la destitution de Galvez et la

nomination d'une crénture de B1,1run–

dia au commandement de l'a rmée, les

soldats clisaie11t

a

haute voix qu 'ils ne

voulaient pas dP. re changement. Une

proclamation, rédigée par un sergent

nommé Mérino, demandait que

le

général l\lorazan rentrat. <fus itot en

ville, et que Galvez fUt 1 aintel\n au

pouvoir jusqu'au retour du présldent.

On satislit

a

ces exigence , e l'on

ex–

pédía un me

sa~c

a

J\Jorazan pour

l'eugap;er

a

revenir immédfatemr.11t.

En mfüne tem

ps,

on envoya a Anti–

gua des

d~putés

chargés d"expliquer

aux

citoyens de cette

vi

lle le rnotif de

la rupture de la convenLion; les en–

' 'oyés perdirent leut' t rmps et leurs

paroles : la nuit suivante, la cloche

d'alarme annonca aux

lrn bitants de

Guatemala l'app'roche d' u11 corps de .

huit cents homuies qui venait attaquer

la place.

A cinq h!'ures et demie, Galvez réu–

nit les troupe du go uvf'ruem1•nt, et,

acco1npn~11e

ílu colonel Prem, marclre

a

la rrnr.ontrr dt>s insurgés; mais'

avant qu'il rdt franchi les portes de

Ja ville, il voit ses propres so ldats se

tou rner l'ontrr. lui . " Vive Ir. général

Mérino, rriait-o n autour de lui, et

meure Je chef de l'État qui nous a

vendus

!

fe11

sur le trn1tre

! "

A peine

ce cri séíli tieux a1•ait-il retenti aux

oreilles de Galvez, que l'état-nrnjor es–

suya une décharge générale de l'infan·

terie. Une baile traversa 1·e chapeau

du colonel Prení; Gal vez fut jeté abas

de son cheval; mais il put s'echapper,

et alla se réfugiAr derriére l'autel de

l'église de la Goncepcion. Yañez, com–

manctant de

Ja cavalerie , dispersa

bientilt le!l rebelles, en laissan t une

quinzaine de morts sur le pal'é. Quant

a Mérino, a la

t~te

d'environ cent

vingt hommrs;.il s'empara de la piece

d'artillerie qui accompagnait Ir. babail–

lon , et vint se poster sur la placo de

Guadalupe . La nuit se passa en alar–

mes ronti nu elles ; le lendemai n, le

sergent M.érino

fut

pris, jeté en prison

et fusillé.

Le di manche maiin, le bruit du toc–

sin

SI'

fit

encare cntrndre; les insur–

gés d' Antigua étai ent aux portes de la

ville, et tout annoncait une prochaine

collision. Apres

d'iriu~iles

pourpnrlers

entre les rebel les et les soltlats de la

garnison, le commandant Yaii ez at–

taqua lrs gens ele !'Antigua, et les

re–

pou ·sa al'ec perte.

iai

le mercredi,

Carrera se joiµ; nit aux mécontents.

Pendant plusieurs jours, il avait en–

voyé des émissaires dan

les l'illages'

voisins, et IAs

Jnrl iens,

seduits par la

perspective du pillacre, s'étaient

1

1

an~és·

a'Vec Mnpressernen

sous sa banniere

réprouvér..

Lr

jr.udi matin, le chef de

ces bandits so présenta aux portes de–

la capitale

a

la téte d'une multitucle de

SaUWlges

a

deOlÍ

llllS,

d~

femmes et

d'enfants, le tout estimé

a

plus de dix

millA individus. Les Antiguanos re–

gretterent 11lors leur imprudente levée

de boucliers, car ils comprirent qu'elle

ne prolitf'rait qu'aux enn emis- de ia

cause libérale. Co1•rnra exigeait la des–

t1tution de Galvez, l'évacu;itlon de la

place par les troupes fodéra

1

ll's, et sa

libre entrér. da1)s

la ville. Si les ci–

toyens s'étaient spontanément levés

pour repousser !'ennemi, nul doute

qu 'ils n'eussenb

di~persé

ce rassem·

bl Pment de malheureuX? sons disci–

pline

et

presc¡oe sans armes. Mais la

trrreur

gla~a

Jeur coarage, et Carrera

obtint tout ce qu'il désirailí.

Les assiégeants entrerent alors dans

Ja vi lle. Aucune tlescription ne peut

donner une idée de la suene

a

la foi