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GUATEMALA.

303

anénntir ce bandit. L'asse111bl ée des

représentants décrétn

a

l'unanimité :

que le siége du gouvernement serait

traRsféré a J' Antigua;

que le prési–

dent, en per onne ou par délégué, gou·

veruerait Je district, conformément

á

.t'article 1716 de la constitution.

Au mllieu de cette agitatien et rle

ces alar11 es toujcur ren<Jis an tes, les

babitants de Guatemala retl'ouver!'nt

1.1ssez de

san~· froi d

pour don ner un bal

des plus brillants au chef de J'État.

On raconte que Ga l

vez,

dont la vi e

av:ii t été &i sérieusement exposée lors

clu triornphe de Carrera,d¡¡ nsa tou te la

nuit, sans avoir

l'ai r de songer le

moi ns d11 monde aux affaire polili–

ques. Les guerres civi les offren t sou–

vent de ces contras tes, qu 'on s'expli·

qu erai t difli ci lement si l'on ne snvai t

pas que les peupl es les plus séri eux

sont sujets , comme les inclividus,

n

des éln11s de folle ga ieté au mili eu des

oirconstnnces les plus graves.

La prli te armée de J\Jorazan conti–

uuait a poursuivveactivement les ban–

J.ies de Carrera . Elle les dispersait a

·chaque rencontre, mais ne pouvait

parvenir

á

s'emparer de leur ch

ef.

Ces

succes ne satistaisa ient point

1.es

ha–

bitants de Guatemala, qui , linés de

nouvea11 aux ins pirations '.deJ'e ;pTitd,_e

parti, et oubliant les services que leur

.,a,·ait rendus l\lorazan , l'accusaient,

.dans dPS écrits incendiaires , de tenir

Ja

ville sous le despotisme des baion–

·nette , et d'Ppuiser le pays pour en–

tretenir d

Ps troup

es ois ives. Tou tefois,

le gén<\ral

iUor.iz¡

¡ n, faisan t peu de cas

.de ces irnputation , et co nsidérant que

la capitale etait, pour le moment,

a

l'a·

bl'i

de tout da11g1·r ex téri eur, retourua

a

Sun -Sli lvador, laissan t le c·o111111an–

dernrnt dr la 1•ille a CarJos Salaz¡¡r, et

celui de l'armée

a

Carvallo. Ce der–

nier debutn par 11ne proclamation qui

offrait une récompense de quinze cents

¡:lollnrs

a

toutcitoyen qui lu i amrnera it

Carrr.ra

111ort ou vif. l\lai s, landis qu'a

&11o

tr111ala on 111e.ttai t sa tele a p11ix,

Carrera surp1·enait, l'un apri>. l'au tre,

les dt\tachemen ts de trou pes fédérales,

ottnqua t A111a til a11,

s'ernpar:iit de

!'Antigua, et, apres aroir dépouillé

cette ville de ses armes et de ses

lllU·

nitions, marchait de nouveau contre

la capitale, proclamant

a

la ronde l'in–

tention ou il était de rasei· toutes les

maisons jusqu'au sol, et de tuer tous

les babitants de race blanche.

La consternation qui se répandit

alors dans la vil le ne peut se décrire.

On supplia J\lorazan de revenir en

toute bate ; il répondit qu' il allait ac–

courir, mais que la capitale devait s.e

défendre d'abord elle-meme et tenir

pend ant quelquesjours. Le danger ét¡¡it

trop imminent pour qu'on püt rester

sur ladéfensive. Salazar,

a

la tete de ces

memes troupes féd érales dont les ser–

vices avaient été déolarés inutiles, s.e

mit en marche

a

deux heures du ma–

tin, et, fovorisé par un brouillard épais,

surprit l'en11emi

a

Villa-~ueva

, lui

tua quatre ce nt cinquante hommes, et

le mit en déroute. Carrera lui-meme

fut griéveme11t lilessé

a

Ja cuisse.

Moraza n entra d:i us Guatemala le

lend emairi de cette victoire. La frayeur

du pénil et la joie du triomphe avaient

opéré t1ne

vi~e

r,éaction en sa faveur,.

JI

étuit redl·venu, aux yeux de tous

le~

partis, l'unique sa uveur de la chose pu·

blique. D' une co1nmune voix, on Jui

déccrna la dictature.

A ce moment, Gu.zman, général de

Qneza ltennngo, ar ri va

il

Ja tete de sept

cents ho111111es, et Morazan put dés

lors p1•encl re ses disposilions pour cer·

ner et écraser les hordcs de bandits

qui déso l11ient encore

la prol'i nce.

Meme ten ta ti ve que précédrmment,

meme résullat. Ca rrera étai t toujours

battu , mais parvenait toujours

á

s'é·

chapper ; ses compagnons étaie¡1t clis–

persPs, ses rneill eurs soldats pris ou

tues, mais lui trouvait toujours moyen

de se soustraire nux poursuites de

l'ennc111i; réru¡;ié su r le

somn~et

d'une

montagne, dont la base éta1t entou–

rée d'un

cordon de soldats , il se

considérait comme insuisissable , et

brava1t en sécuri té les attnques des

troupe

fédeni les. Cependant, <fans

l'espace ele trois 111ois, chas é de ville

en l'il le, poursuil'i de toute part, sans

a i!e rt sans e poir,

il

oonsentit

il

co n·

clu re avec Guzmao un traité pnr le·