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GUATE~IALA.

309

qu'on appelle provisoirement

Palen–

qué,

par suite du voisinage d'une pe–

tite bourgade de ce nom.

' Le monument le plus grandiose et

le plus frappant,

a

Palenqué, est celui

que les ex plorateurs nomment le

Pa–

lais.

(l)n l'aperQOÍ t de loin

a

travers

les arl.Jres de la forct, et son aspect

pénetre l'étranger d'un sentiment de

su rpri sr., melé d'adrniration et de cu–

riosité. Il est assis sur une élévation

de forme obl ongue, avan t quarante

pieds angla is(*) de la ba-se au sommet,

trois cent dix pi eds par deva nt et par

derriere, et deux cent soixante de cha–

que cdté. Cette espece de pyramide

etait. autrefois rev(\tue de pierres;

lll íl is la végétation a detruit cette en–

''eloppe soiidc et en a dispersé les ma–

téri aux, qui gisent Qª et la daos une

confusion inexprimable.

La foQade regarde le levant. L'édi –

fice a dcux cent vingt-huit pieds

d e~

long sur cent quatre-vingts de profon–

deur. Sa hauteur n'exce<le pas vingt–

cinq pieds. Tout autour regne une

Jarge corniche en pierre. On compte

sur la faQade quator:lle ouve!tu re de

portes, larges chacune d'env1ron neuf

pieds. Les piliers interiuédiaires-ont de

six

a

sept pieds de largew.

A

gauclie,

huit de ces piliers n'ex i tent plus;

iL

en est de meme de la corniche a

droite; leu rs débri jonchent la ter–

rasse dans une assez grande étendu e.

Mais six pilastres s·ont e11core en tiers,

et ont pu Ctre dessinés par les voya–

geurs.

Le monument est en pierre, et

il

a

été batí avec de la chaux et du sable.

La facade est entierement revetue de

stuc, et ell e était autrefois peinte

1

Je

couleurs écla tantes. Les piliers sont

ornés de bas-reliefs représentant des

personnages diver ement groupés.

L'un d'eux nou s montre une divinité

ou un souverain debout et de profil,

avec un anglr facia l d'environ qua ·

rante-cinq degrés. Le fro11 t semble

avoir été artiliciellement déprimé et

allongé en arri ere, sans doute par le

(•) Toules les mesures dé;ignées dans ce

travail

sur

Palenqué

et

Uxmal

sont

des

mesures anglaises.

meme procédé qu'emploient les

I~di ens Chactaws et quelques autres

tribus amériraines. La foce offre un

type qu'on ne retrouve plus dans ces

contrées; et, en admettant que ces

fi gures sont <les portraits ou des créa–

tion s conformes

a

la beauté physique

tell e qu e la connaissaient et la compre–

naient les artis tes de Palenqu é, on est

conduit

a

cette conclusion, que la race

qui peuplait

au trefoi~

ce pays est com–

plétement éteinte. La coiffure se com–

pose de deux bouquets de pi umes placés,

l'un au sommet de la tete, l'autre plus

bas et en arr iere. Les épaules sont cou–

vertes d'une espece de péleri nc divisée

en

pr.ti

ts carrés etornée d'unegarniture

de grains sphériqu es. La tunique

e.st

fo rmée par une peau de léopard dont

la queu e pend en aniere le long des

jambes. Ces vctements indiquent sans

dou te le costume de ce peuple incon–

nu. Le personnage ti ent dans sa main

un bfiton orné, ou plutdt un sceptre,

Je long duquel on distingue la place de–

trois hi éroglyphes tombés ou arra–

chés.

D e~

1

ant

et derriere sont deux

indi vidus assis

a

la maniere des Turcs,

et dans une attitude sup1liante. Le

tout est encadré d'une bordure dont

Ja richesse se devine aisément, malgré

de nombreuses solutions de conti–

nuité. Dans la pa rtie supérieure du

tableau, et en dehors de la bordure,

on apercoit trois hiéroglyphes qui,

sans doute' étaient destiués a ex pli–

quel' le sujet du bas-relief. Le stuc est

d'une consistance extraordinaire, et

paralt etre aussi dur que la pierre.

11

était entiel'ement peinf", ainsi que l'a t–

testent des traces vis ibles de couleur

rouge, bl eue, jaune, noire et blanche.

Tous les autres pi lastres sont orués

de figures du merne caractcre, mais

ils ont été plus maltraités par le temps.

11 est probable que cette série de ta–

bli·aux

re tra~a it

l'hi stoire allégorique

de qu elque

fo

mi lle ou de quelque grand

événemenl. On peut se faire une id ée

de l'aspect admi rabl e que devait pré–

senter el e loin cette faQade quand les

ornern'en ts et les peintures q11 i l'em–

bellissaient étaient encore dans tout

leur éclat.