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314

L'UN

1

VER.S.

1Jne idée du spectacle qui se déploie

sous le regard, en foce de ces étranges

ruines; rí en ne peut rendre la sau–

vage beauté de ce monde de pi enes

confüs ément

ent¡iss~es,

de ce vaste

b5ti ment délabré, encambré de débris

couverts de mousse, pcuplé de figures

bizarres, orné de sculptures extraor–

dinaire's

1

tapissé

d'hiéro~lyphes

dont

le sens est perdu, entoure et couronné

d'a1·bres gigantesques qui luí font

comme une che1•el 11re verdoyaute in–

cessamment agitée par la brise.

Si l'on dégage par la pensée cet édi–

fice ele l'inextricub le végétation qui le

dérobe

iJ

fa l'Ue de l'explornteur, et si

on le restaure sur le papier, d'apres

l'examen de ses vestiges et confor–

mément aux regles de l'art, on aura

un batiment long et bas, posé sur une

pyramide tres-élevée, plus étroit an

sommet qu'a la base , et cou ronné

d'une espece de galeri e. Le monument

a 76 pieds de long sur 25 de profo n–

deu r. Sa faca de offre cinq portes et

six piliers, fe tout encore dans sa po–

sitioa primitive. Toute aette

fa~ade

est revetu'e de stuc, et riohernent or–

née; les piliers eles deux cxtrérni tés

contiennent cbacun un tablea u d'hié–

roglyphes divisé en 76 petits car–

r.és.

Les qua tre autres pi lastres off.–

frent

des

figures h11maines. Le pre–

mier cadre re1irésente une femme de–

bout, tenant un enfant da ns ses bras,

et vétue d'une jupe élégamment bro–

dée en losanges. La tete et la rnain

gauche manquent. Dans le second on

voit"-un personnage coiffé de plumes,

et soutenant sur sa main droite un

o?jet indéfinissable ,_ mais qui semble

i1

etre qu'un ornemant de sculpture;

a

1a ceinture sont suspendues des especes

de rubans qui íl ottent de chaque colé.

Dans le troi<'ieme et le quatrieme ta–

bleau, ce sont enca re des femmes

avec

des

enfants clans les bras.

L'intérieur de l'édiíice est divisé en

deux corridors paralleles, pavés avec

¡Je grandes pierres carrées, et se ter–

minant daos le haut par un plafond

pre qui' en pointe. Le cou loir de <le–

van t a sept pi eds de large; le mur de

séparation est extremement massif

et percé de irois portes, dont

Ufle

grande au milieu, et deux plus étroites

sur les cotés. A droite et a ga11che de

l'ouverture principale, les construc–

teurs ont placé de vastes tableaux u'hi é–

roglyphes ayant treize pieds de long

sur huit de hauteur, et divisés en dcux

cent quarante petits carrés contenant

des caracteres ou des symboles. Cba–

cun de ces tableaux est scellé dans la

muraille et ressort de trois ou quatre

pouces. Les sculptúres sont en bas–

re.lief. Les tableaux se composent de

deux grandes pierres pintes et de plu–

sieurs petites au centre. lis étaient en

assez mauvais état quand

M:.

Stephrns

les examina, et le lieu ou ils se trou,·eni

est tellement obscur, qu'on fut obligé

de se servir de torches enílamrnées

l.lOUI'

les éclairer de

fa~on

a pouvofr

les dessin er.

Le coulo ir de derriere, sombre et

humide, est divisé e.n trois pi eces dont

d1rnx, celles des extrémités, ont cha–

cune ueux étroites ouvertures de trois

pouces de largeur so r un pied de hau–

teur. On 11'y rnlt aucuns resti ges de

sculpture, de peinturc, ni d'ornements

en stuc. Dans la piece du

milie~1,

sur

Je muT uu fond, vis-a-vis la porte prin–

cipale, e

t

un autre tableau u'hifrogly–

phes ayant quatre pieds six pouoes de

large, sm· une hauteur de trois pieds

six pouces. Celui-ci est dans un par–

fait état de conserv;ition., bien que la

pierre soit brisée au centre dans

l!!

sens de la Iongueur.

M. Catherwood, compagnon de

voyage de M. Stephens, est le prcmier

qui ait des ·iné et fait connaltre au pu–

blic ces curieuses tables hi éroglyphi- -

ques. Soit incapacité chez les

<~rtiste~

qui les accompagnaient, soit indiffé–

rence pour ces d cuments archéolo.–

giques, Del Río et Dupaix se sont

contentés d'en parler en tres-peu ele

mots. M. Stephens a done rendu un

vrai service a la science en faisant

copier ces pierres si intéressantes.

Il est une remarque qu'.il ne fauf

pas omettre: c'est que ces hiérpgly–

phes son t absolument sei11blnbles a

ceux découverts

a

Copan et

a

Qu1ri–

gua, autre ville ruin ée de l'Amérique