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L'UNIVERS.
· L'ouverture principale de. la
fa~ade
n'est indiquée ni par des d11nens1ons
plus grandes, ni par de plus riches
détails de sculpturc. Seulement on la
reconnaH aux
lar~es
drgrés de pierre
qui y donnent acces de la terrasse.
Les ouvertures sont dépou rvues de
portes, et l'on n'en a pas trou\·é de
vestiges. Toutefoi , il existe
a
l'inté–
rieur des trous dans la muraille, dont
quelques-uns sont encore garnis de
.pierres en forme de gonds. Le long
de Ja corniclrn qui en toure l'l\difice et
qui fait une saillie d'environ un pied,
on remarque aussi des trous creusés
dans la pierre. M. Stéphens suppose
que le long de cette co rniche était
attaohé un i111mense ridea u de coton
qu e les botes du palais levaient ou
baissaient
il
volonté. II parnit que ces
rideaux, servant de porte, sont encore
usités dans quelques
haciendas
ou
formes du Yucatan. Le baut des ou–
verturrs a du iltre carré, et, au-dessus
de chaque porte, on voit, des deux co–
tés, des cavitrs évidemment eonsa–
crées
a
recevoir les lint ea11x . Ces lin–
teaux sont tous tombés, et l'on n'en
trom•e pas de traces, ce qui prouverait
4u'ils t\ti1ient en bois. Cette conjecture
est suffis11m111en! jastillee par la dé–
couverte de línteaux en bois dans les
ruines d'Ocozingo et d'Uxmal.
L'édifice offre deux corridors paral–
leles qui regnent sur ses quatre cotés.
Ces corridors, larges d'environ neuf
pieds, suivent
la longueur du pa–
l;1is dans un espace de plus de deux
cents pieds. La muraille qui les di–
vise n'e t percée que d'une porte si–
luée en foce de l'entrée principa le, et
d'une autl'e ouverture pratiquée dans
la
fa~ade
postérieure. Le plancher est
en ciment aussi dur que celui des rui–
nes romaines.
Les
murs, hauts rl'en–
viron dix pieds, sont enduits de platre,
et, de chaque coté de la porte princi–
pale, ornés de médaillons dont il ne
res te que les encadrements, circons–
tance regrettable , car
ils offraient
peut-étre les buste de la famille roya le.
Le mur de séparation présente des ou–
l'ertures dont qu elques-unes sont en
forme de croix , d'autres en forme de
tau
égyptien ou de croix grecqne, par–
ticularité qui a exercé, sans profit pour
Ja vérité, la science et la sagacité des
archéo logues. Les corridors se termi–
nent, tlans ltmr partie supérieure, en
forme de carré irrégul ier ayant un coté
oblic¡ue et déprimé au sommet,
/'I
ce qui prouve que les constructeurs
ignoraient lfart de la voüte. Une cou–
che de pierres plates occupe le haut du
couloir, et les cotés étant recouverts
de plfitre, présentent une surface unie.
En foce de la porte centrale du cor–
ridor de devant, une rangée de degrés
en pierre, occ11pant en hauteur un es–
pace de trente pieds' conduit
a
une
cour rectangulaire, longue de quatre–
vingts pieds et large de soixante et dix.
De chaque coté de l'esca lier, on re·
marque des figure gigantesques et hi–
deuses, creusées dans la pierre en bas–
relief, ayant neuf ou dix pieds de
haut, et da ns une position légerement
incli11ée, de la base des degrés au ni–
veau du corridor. Ces figures sont or–
nees de riches coiff11res et de colliers ;
leur attitude est celle de l'inquiétude
et de la douleur. Le dessin et les pro–
portions anatomiques sont fautifs;
mais la puissance et la justesse de l'ex–
pression prouvent que l'artiste n'était
pas dépourvu d'imagination et de ta–
lent. Presque tous ces personnages
ont un brns ou tous les deux croisés
sur la poitrine. Leur visage reproduit
le type que nous. avons indiqué : nez.
arqué, front fuyant, et levre inférieure
remarquablement épaisse. Tous sont
assis les jambes ployées sous eux,
a
la
maniere orientale.
De chaque coté de la cour, le palais
est divi sé en apparlements, sans doute
destinés
a
servir de chambres
iJ
COU•
clrnr. A droite, les pilastres sont dé.
tr11its;
il
gauche, ils sont encore de–
bout et orntis de figures en stuc. Dans
la cha111bre tlu milieu, et dans un des
trous dont nous •avons parlé, on voit
les restes d'une longue perche de bois.