GUATEdAJ,A.
267
autour. Perriere , on remarqu ait un
grand nombre d'idoles.
Sur le
templ e augural du grnnd
pretre , il n'r avait qu'une idole de
l'.or~1e effray~n tr.;
cettegrossiere image
eta1t consultee par le pontife dans les
circonstatices cri tiques. JI parnlt , dit
un voyageur, que, lorsq'u e le dien ne
répondait pas dans le sens désiré, l'in–
trrroga teul' le chftliait
a
coups de bfi –
ton, ce qui eut li eu le jour de la pri se
de l'llc par les
~:spa¡¡nol s .
Les mitres
cues
etaien t
iJ
l' usage
du pnbli c. On n'y faisait poin t de sa–
crifices; on
y
bn11ait seulement du
copa! en
l' honneur de
l'immense
quanti té cl' ido les de toutes les
for–
mes eL de toutes
les gra nd eurs qui
y
étairnt réunies. Pour donnel' une
1dée du npp1bre de ces hideuses figu..
res , il suffira de dire qu e les offi–
ciers et soldats espagnols furent oc–
cupés depuis neuf heures du mati 11
jusqu'i:i
ci11q de l'apres-mi di
a
les dé–
truire.
Le thode de saorifice usité 1'11ez les
Indi ens de Péte11 était sembl1.1
hle ii ce–
lui des anciens Mex icains: 011 ouvr.ii t
l'estomac de la victime, on lui arra –
chait le creur, on Ir. prii eptait
a
l'i–
dole, puis 011 dévorait
)e
cadavre r ti
ou bouilli. TI parait , a11
urp us, que
ces
lnd iens n'onl pas toujours mangé
le cor ps des suppl iciés;
ii
une certaine
époc¡u e, ils ava ien t coutu rne de tuer
les patients
a
coups dr. fleches. " 11
11'e t pas prouvé, di t l\L de Waldeck,
qu'ils aient nwngé leurs pri on11iers
avant la conc¡uele; ce 11'est qu'apres
le con1mrncement de la lulte que le
dé esµoi r et une honible soif de ven–
geance leur en inspirerent la µensée.
»
Cela 11'en1pl1ché pas que les Itzas ne
fussnnt le peu ple le plus cruel et le
plus sangui naire de ces rontrées.
Uans
l"État de Honduras, nous
mruti onnerons Comayagua et Teguz–
ga lga, importantes pat' lrut· popu la–
tion; Corpus, par sa mine d'or, la
plus riehe de toute la rt'pub lique; Co–
pan, célebre par les ant1c¡ués qu i exis–
tent dan ses environs. Cetle dern iere
a eté une des villes les plus populeu–
ses et les plus riches du Guatema la,
antérieurement
a
la conquete. Le
~rnnd
cirque, la grotte nommée Ti–
bulca par les anciens historiens, et
d'autres édifices grantlioses dont les
vestiges sont encare visibl es, témoi–
gnent de la magnilice11ce de cette an–
tique cité , aujourd'hui complétement
déserte. Le grand cirque était, suivnnt
Fuentes, un espace circulaire entouré
de pyramides hautes de six metres '
sur les bases desquelles on voyait, dit le
meme auteur, des personnages des
de11x
sexes
parfaitement soulptés ,
peints' et
habillés
a
la rnode espa–
gnole.
Ce dernier détail est trop fan–
tastique pour qu'on le prenne au sé–
ri eux. L'histo11ie!l castillan, poussé par
le désir de prouver que ses compa–
t riotes avaient , bien longtemps avant
la co nquete, visité le continent améri–
cain, n'a pas reculé devant une mons–
trueuse absurdité. En poursui vant .sa
descrip tion,
il
nou s apprend qu'au
milieu du cirque c¡uelques marches
conduisa ie11t
a
l'autel des sacrifices.
A quelque distanoe, on voit un porti–
que en pierre , sur les piliers duq ue!
sont scul ptés des personnages,
égale–
ment vétus a l'espagnol.e;
apres avoir
fra nchi cette porte , on se trouve en
face el edeux
joli~s
pyrami des en pi erre,
qui soutienn ent t)n hamac co11tenant
deux indi vid us habillés
a
la mode in–
dienne. On est vivement sur pris en
voyant que to 11te cette masse de pi erre
ne fo rme qu'un seul morceau, et que,
malgré son poids énorme, on peut la
mettre en 111ouveme11t en la poussant
du bout du doigt. Non loin de ce cu–
rieux hamac se t rouve la grotte de
Tibulca, qui a l'apparence d'un vaste
temple, creusé au pied d'µ ne monta–
gne, et orné de co lonnes
a
piédestaux,
bases et chapiteaux; sur les cotés, on a
pratiqué un gra nd nombre de fe netres,
garnies de pierres merveill.eusement
travaillées. Tels sont les deta1 Is que
nous ont transmis les historiens du
qui nzieme et du seizieme siecle sur les
antiqui tés de Copan. De nos jours, un
J<:
pagnol , ami de la science , a ex–
ploré ces mines et a donné sur elles
des indications plus précises et plus
satisfa isantes. Le colonel Galindo
J
..