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L'UNIVERS.
encombrerent leur lit par des sédiments
successifs. La galerie fut bouchée, et
de nouvelles inondations menacerent
Mexico. Alors ce travail gigantesque
recommen~a
sur nouveaux frais; un e
tran chée
a
ciel ouvert dut remplacer
la ga lerie. Cette fois, la besogne, mal
dirigée, se prolongea durant deux sie–
cles. Dans son état actuel, cet ouvrage
est une des choses les plus prodigieu–
ses qui existent. Si la fosse était rem–
plie d'eau
a
une profondeur de dix
metres' des vaisseaux de guerre pas –
seraient au tra vers de la rangée des
montagnes qui ceignent le bassin de
l\!exico. Quand on a vu le
Desague de
Huélwétoca,
la canalisationde l' isthme
de .Panama n'est µlus un probleme ,
mais seulement une question de temps.
«
En fait d'ouvrages analogues, on
ne peut guere citer, en Europe, que
les canaux d'Amsterdam et Je célebre
canal Calédonien
(*) .
Quoique ces
<l eux travaux n'aient pas la grandeur
du projet qui nous occupe, ils doivent
etre regardés comme une preuve de
ce que peut le génie humnin dans une
telle voie. Par les résu ltats obtenus,
011
a
été
a
m€me de comprencli-e que
des réalisations de ce genrc ne sont
pas seu lement glo_rieuscs, mais encore
souverainement utiles . La
jonction
des deux océans laisserait bien loin
tous les précéden ts, et serait pour l' u–
ni.vers entier un titre de grandeur et
une source de richesse
(**).
La navi-
(') Le canal Calédonicn qui réunil les
deux mers d'Écosse et d'Irlande, a cot\té
24 ,673,ooo francs. Il donne passage
it
des
haliments de r ,ooo tonneaux et
it
des cor-
ettcs de 3, canous. Il a environ ro milles
de plus en longueur que n'aurail la commu·
11ication entre Chagres el Panama.
(*')
D'apres les documents officiels, l'An–
gleterre el les Élals-Unis onl expédié, en
1835, 205,ooo lonneaux de marclrnndises
par le cap Horn; la France, 30,000; la Hol–
lande, 48,000; l'F.spagne, le Danemark el la
Suede, i 7,ooo environ; en tout 300,000
tonneaux. L'allée et le retour se composent
douc, dans l'état actuel, de 600,000
1011-
neaux. Or, le transport par le cap Horn a
dLi occasiouner des frais extraordinaires :
1° un e assurauce exorbitante; 2° un in-
gation périlleuse et souvent fatale du
cap Horn serait
a
l'instant meme sup–
primée, et les républiques naissantes
de
I'
Amérique occidentale entreraient
d'une maniere soudaine et active dans
le giron commercial du monde euro–
péen.
»
Nous avon.s donné quelque étendue
a
l'examen de cette question du per–
cement de l'Amérique centrale, parce
qu'elle a une importance que tout le
monde apprécie; il nous a paru d'ail–
Ieurs plus convenable de nous arreter
sur ce sujet si intéressant et générale–
ment si peu connu, que sur des détails
géographiques, qui auraient surchargé
cette notice saos utilité pour le Iec–
teur.
VILLES l'IUNCIPALES DU GUATEMALA.
Nous n'avons pas encore parlé des
principales villes du Guatemala; ce–
pendant elles méritent d'autant plus
d'etre mentionnées dans ce trav3il,
que la plupart ont un passé historique
plein de faits curieux ou importants.
Guatemala est Ja quatrieme vil le de
ce nom. La premiere, qui s'appelait
Tecpanguatemala,
était la résidence
des rois kacbiquels. Elle fut si
com~
plétement détruite, que les historiens
espagnols n'ont pu
reconna1tre
Ja
place qu'elle occupait.
La seconde fut fondée en 1524, par
Al varado, entre deux volcans, dont
l'un vomissait des flammes, et I'autre
des torrents d'eau. Ce ne fut d'abord
téret de deux mois et demi de traversée sur
la valeur de la cargaison et de la coque du
batimenl; 3° un excédant de dépense en
traitemeut d'ofliciers, gages d'équipages,
etc. , lo11s déboursés forcés qu'éviterait le
passage au travers de l'isthme, qu'on ne
peut pas évaluer
it
moins de 25 francs par
ton nea u, en moyenne' c'est-it-dire' a 15
millions pour les 600,ouo tonneaux. En es–
timaut les droits de peage
a
la moitié, 'c'est·a–
dire
a
7 millions et demi. les trent.e millions
c¡ue coúterait un canal sernient amortis au
bout de quatre années d'exploitation active,
sans compter le dheloppcmen
t
c1ue cette voie
nouvelle imprimerait nécessairemenl
it
la
navigation.