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27G

L'UNIVERS.

place ou ces arbres sont Je plus abon–

dants. ll redescend, marche de nou–

veau dans la foret, dans des lieux ou

probablement le pied de l'homme n'a–

vai t pas laissé d'empreinte,et découvre,

avec un e sagacité surprenante, l'objet

de ses recherches. II va de suite en

instruire ses compagnons, qui se ren–

dent

3

l'endroit indiqué, pour

y'

nou–

per les arbres qu'ils jugent convena–

bles. Ordinairement on les saie

a

huit

Oll dix pieds au -dessus du SOi;

a

cet

effet, les·ouvriers se placent sur une

estrade qu'ils ont d'abord commencé

par élever. Une fois les arbres abatt11s,

ils sont sciés de nouvea11 d'apres leur

longueur, en deux, trois, quatre mor–

cea ux, pou r e.n fac iliter le tran sport.

Dans cette opération on cherche

a

égaliser les charges autant que possi–

ble , en donnant plus ou moins de

longueur aux blocs, suivant qu'ils

so11t plus ou moinsgros . Le. plus lourd

qui ait jamais été en1•ové

á

Balize avait

17

pieds de long, 57 ¡iouces de )arge,

et 64 pouce d'épais eur,

füi~ant

en–

semble une s,uyerlicie de 5,

168

pieds

d'un pouce d'epaisseur, et pesant

15

tonneaux

(30,000

livres).

Les blocs- sont,

en

out re, dégarnis

de leur écorce et des ¡iarties externes,

et' coupés plus ou moin ca1irément,

autant pour en diminuer le poirls que

pour aider

a

les charge1· plus facile–

lt~ent

sur les chariots desti nés au

transport.

Apri~s

la coupe, en décem–

bre, on s'occupe de former un che–

min propre au charriage; cela cons–

titue

a

peu pres les deux tiers du tra–

vail. En février, la saison des pluies

ces e, et vers avril le sol est assPz

forme pour supporter le poids des

chariots; c'est alors que le transport

commeuce.

La distance de l'endroit ou la coupe

a li eu jusqu'aux

Tmvaux

est rare–

ment .de plus d'une

a

deux lieues;

mais on conqoit aisrment qu'on n'a–

vance qu'avec lenteur. Chaque cha–

riot est attelé de

12

a

14

breufs. Le

charriage se fait Je plus souvent la

nuit et aux flambeaux; on évite, de

cette maniere, la chaleur dujour et l'on

épargne les hommes et les animaux.

Arrivé aux

Travaux,

le bois est

marqué des lettres initiales du ¡1ro–

priétaire et jeté dans l'eau, ou il reste

jusqu'au retour de la soison des pluies.

Elles commencent en mai; et en juin

les rivi eres ont assez d'eau pour per–

mettre

a

l'acajou de descendl'e avec le

courant ; les negres le suivent dans de

peti tes chaloupes , afin de débarrasser

les blocs des branQhes d'arbres qui

souvent encombrent le passage. Al'em·

bouchure des rivi eres est pl acé un ar–

bre qui empeche d'aller outre, et la,

les negres séparent les différentes mar–

ques. lis construisent alors des ra–

deaux de ces bois et les conduisent

aux chantiers des propriétaires res–

pectifs.

D'apres tout ce que nous venons de

dire de la colonie de Balize , on doit

trouver tout Jiaturel que les Améri·

cains du Guatemala et du Mexique se

montrent fort jaloux de cet étab)isse–

ment formé

a

Ja porte de leurs Etats,

et qu'ils conqoivent méme

quelqu~s

alarmes sur l'usage que les Angla1s

feront un jour de la concession de ce

petit territoire. lis savent l'histoire

des empiétements de la puissance an –

glais.e dans l'Inde, et ils craignent,

avec raison , que leurs ambitieux voi–

sins ne fassent dans l'Amérique cen–

trale ce qu'ils on t fai t en Asie, ou la

possession de quelques villes mari–

times leur a sen•i de point de départ

pour Ja conquete d'une contrée aussi

vaste qu'opulente.

ÁPER<:O BlSTORlQOE SOR Ll! GOATl!MAf,A,

Avant de raconter Ja conquete du

Guatemala par les Espagnols,

il

im·

porte de donner un aperqu de l'his–

toire de ce royaume dans les temps

antérieurs, et de jeter un coup d'reil

sur les populations qui l'habitaie1it.

Ce tableau est !'indispensable intro–

duction au Guatemala moderne.

En suivant Juarros dans notre ré·

cit, nOUS puiserons

a

la SOUrceJa 1110ÍllS

suspecte; car cet écrivain a réuni les

témoignagesdes hi stori ens les plus res–

pectables, et s'est iJ1spiré de la vue des

localités les plus célebres de sa patrie,