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212

JJUNIVERS.

Mexico, il 'faut en chercher la cause

dans des intéréts politiques, indépen–

dants de l'identité de race.

Acxopil ne tarda pas

a

voir ses do–

maincs s'agrandir Pt le nombre de ses

sujets s'accroitre dans une proportion

inespérée. Son territoire comprenait

les districts qui, plus t:i rd, ont formé

les provinces de Solola, de Chimalte–

nango, de Sacatépeque, et une par–

tie de celles de Quezaltenango et de

Totonicapan. Devenu vieux, le -roi ,

pour alléger le fardeau du gouverne–

ment, qui, jusque-lil, avait pesé sur

lui scul, divisa son empire en trois

seigneuries, si l'on peut se servir

ici

d'un pareil terme : ces trois fractions

furent Quiché, Kachiquel et Zutugil.

L é vieux cacique se réserva la prcmie–

re; il donna la seconde

a

son flls ainé

Jiutemal, et la troisieme

a

on second

_héritier Acxiquat. Les limi tes de ces

territoires

sont

encore marquées par

les idiomes. Partout ou chacune des

trois colonies a rayonne et s'e

t

main–

te,nu.e, la langue vrimiti11e s'est conser–

vee mtacte.

Ce

partag~

P.llt pour premier effet

d'éveiller l'ambition de fils du 1110nar–

que. Acxiquat, cllef des Zutugiles, prit

l'initiative des hostilité .

JI

manifesta

hautement

l'intention de .s'emparer

des possessions de son frere Jiute–

mal, et luí déclara la guerre. Arreté

des ses pre111iers pas par

l'a1 mée

kachiquele,

il

s'enferma dans une

forteresse dont l'enceinte était pres–

que entiercment baignée par les caux

du lac Atitan. Peu s'en fallut qu'ii ne

füt pris dans cette retraite qu'il croyait

inexpugnable. Son adversaire ravagea

ses do111aines et le tint étroitemen t

bloqué dans la citadelle. Des torrents

de sang arroserent le sol du Guate–

'mala, et les combattants ne dépose–

r cnt les armes que lorsq ue le vénéra–

ble cacique de Quiché interposa son

autorité de pere et de suzerain . Bien–

tot apres, Acxopil mourut, et Jiute–

mal , l'aioé de la famille, réunit les

couronnes de Kachiquel et de Quiché.

La paix fut violée par

l'infat1gable

souverain des Zutugiles, et cette nou–

velle lutte se prolongea pendant tout

le regne de Jiutemal et une partie de

celui de son fils Hunahpu. Enfin Acxi–

quat dut céder il la supériorité d'un

adversaire dont

il

avait méconnu la

puissance, et, si l'on en croit les his–

toriens, la paix se maintint pendant

les dernieres années du regne de Hu–

nahpu et toute la durée de celui de son

successeur Balam Kir!Jé.

Ralam Acan, cinquieme roi de Qui–

ché, arriva au pouvoir sous les plus

heureux auspices, et ses qualités pré–

cieuses promettaient

a

ses sujets de

longs jours de prospérité; mais un

orage imprévu vint troubler la tran–

quillité de l'empire. Le roi des Zutugi–

les , abusant de la générosité de Balam

Acan, séduisit sa filie Ixcunsocil, et

l'enl eva du palais d'Utatlan. Pour

cor~ble d'outrage, un favori de Zutugi–

lebpop enleva en méme temps Ja niece

du roi. On dit qu'il la nouvelle de

cette double injure, Balam Acan, dans

un acces de fureur, livra aux bour–

reaux plusieurs des serv iteurs qui l'en–

touraient, et que ce paroxysme de

colere fut suivi d'une grave et longue

mal adie. Quoi qu'il en soit, une guerre

terrible, acharnée, ramena sur les

champs de bataille les populations des

deux royau01es

limitrophes. Balam

Acan rnm·cha en personne

a

la téte de

son armée; il se faisait porter dan¡¡

une espece de pal anquin orné d'or et

éti11celant de pierres précieuses; sur

son front brillait un triple diademe, et

la splendeur de son costume répon–

dait

a

la magnificence de son entou–

rage. Les plus nobles personoages de

sa cour briguaient l'hooneur de por–

ter sa Jiticre sur leurs épaules. Moios

fastueux dans son appareil militaire,

le chef des

Zutu~iles

s'avanca, suivi de

pres de cent mi lle bommes;

a

la ren–

contre de son cousin. Nous n'entre–

rons pas dans les détails de cette lutte

meurtri ere; nous dirons seulementque

des milliers de combattantsfurent mois–

sonnés dans les diverses batailles dont

le territoire des deux royaumes fut

le sanglant théatre. Dans !'une d'elles,

au moment ou l'armée coalisée des

Quiches et des Kachiqueles, cernée de

toutes parts, prenait la fuite en dé-