GUATEMALA.
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ainsi que des traditiorts nationales
échappées au nau fra ge de la ci vilisa–
tion guatémalienne.
Sans cherchrr par qu el peuple l'A–
mérique centrale était habitée avant
l'inva io11t de ces bordes du Nord dont
les premieres migrations, sous le nom
de Tolteques, remontent
a
la fin du
sixieme siecle ou au commencement
du septieme, et dont la seconde in–
vasion se rattache
a
la peste et
a
la
grande famine qui déso lerent quatre
siecles plus tard le plateau mexicain,
gu
ils
s'étaient également établis ,
constatons que
lors de la premiere
arrivée de ces barbares dans l' Amé–
rique centrale, ils trouverent cette ri–
che contrée occupée par <Jifférentes
nations, comme ils ava ient déjil trouvé
le J\lf'xique colonisé par de nombreu–
ses tribus. Si les Tolteques étaient la
souche primitive des peuplades qui
existent actuellement dans toute cette
partie de
I'
Amérique,
il
y
aurait parmi
elles
unit~
de langage. Qr,
il
n'en est
pas ainsi ; et., pour ne parler que du
Guatemal a, tous les voyageurs ont été
frappés de la variété des idiomes gu i
y subsistent encore. On n'en compte
pas moins de vingt-cinq.
o
ne
chercherons pas
d'autre m•gamen t
pour prOU\'er que
l' hypotbe~e
d'une
origine commune
est
inarlm1ssible.
Le
restes des tribus aborígenes
fu–
rent sans doute relégués vers le sud,
OLI ils existent peut-étre encore.
Laissons de ccité la fable absurde
d'unc émigration de juifs égyptiens
dans le l\lexique. Ce con te puéril, qui
place le berceau des Jexicain
ur les
bords de la mer Rouge, ne mérite
pas cJ'éLre discuté. Coutentons nous de
din-, d'apre des documen ts dont nuus
sommes loin, du reste, de cerlifier
l'authenticité, que le premier chef des
Tolteq1rn
fut un certain Tanub , et
qu'·il eut pour succcsseurs Capichoch,
Calel Ahus, Ahpop et Ni111aquiclié. Ce
dernier, cédant aux con ei ls d'un ora–
cle , ou plu lot aux in pirations d'une
sage poli tique, abandonna Tu la, et se
dirigea'
a
la
té
te de son peu ple' vers
le pays de Guatemala. Sans guide et
presque sans ressource au milieu des
plaines et des montagnes qui acciden–
tent le so l du l\Iexique, cette multi–
tude erra pendant plusieurs années
avant d'atteindre le but de son pénible
voyage. Enfin, elle découvrit le tac
d'Atitan, sit
ué dans la province de
Solola, et y
fi.xasa demeure. Le lieu
choisi par les émigran ts pour la cons·
truction d'une vil le fut nommé par eux
Quiché,
en mémoire de leur souverain
Ni
maquiché, mort pendant ce long et
doul oureux pelerinage.
I1 avait été convenu entre Nimaqui–
ché et ses trois freres qui l'accompa–
gnaient , qu' ils se partagerai ent le pays :
a
l'un le gouvernemetit des Quelenes
et des Chapaneques; a l'autre Tezu–
lutlan ou Verapaz ; au troisi eme, la
souveraineté su r les Mames et les Po–
comanes ; c¡uant au roi,
il
s'était ré–
servé le gouverneinent des Quiches, des
Kachiquels
et
des Zutugiles. Acxopil
succéda
a
son pere défu11t , et il se
trouvait
a
la téte de la natíon' lors–
qu'elle s'établit
a
Qu iché.
JI
fut ainsi
le premier souverain d'
tatlan.
Juarros croit qu e cette famill e de
rois était de la
m~me
1ace que les rois
du Meúque, et Juan1os a rai son. II
est prouvé que les mis de Quiché et
de l\Iexico
1
rois de race tolteque et
azteque, appé111tenaient dans l'origi ne
a ces hord es du Nord , qui parlaient
la ml!me langue, sortaient de la méme
contrée, et envahirent
a
des époqu es
différentes, comme nous l'avons déja
dit, le plateau mexicain et les provin–
ces de l'Amérique centrale. Mais le
souvenir de cette commune origine
ayait da s'effacer d'autant plus vite,
que les Tolteques du Guatemala, en
beaucoup plus petit nombre que les
anciens possesseurs du sol, se fondi –
rent promptement avec ces derniers,
bien plus civilisés, dont
i1
~dopterent
les idiomes, tandis que les Azteques
conservérent le lear avec d'autant plus
de facilité qu'il était parlé sur le pla–
teau d'Anahuac par
le~
Chichimeques,
les Acolhues, et les autres tribus qui
s'y étaient précédemment établies ou
qui s'y rendirent dans le méme temps.
S'il y eut quelques relations d'amitié
entre les races royales d'Utatlan et de