GUATEMALA.
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basco; cette dernierc se joint presque,
par son cours supérieur, au Guaza–
coalco, et celui-ci, par le Saint-Jean,
touche
a
Alvarado. Ainsi, s'il surve–
nait une guerre entre l'Angleterre et
le Mexique, ou avec toute autre na–
tion qui tiendrait le golfe du l\lexique
en état de blocus, Balize pourrait ap–
provi sionner Taba co, Oaxaca, ainsi
qu e toute la république mexicai ne,
a
l'aide de la navi gation intérieure et
avec deux ou trois jours seulement de
transport sur terre. Cette perspective
n'est pas, on le pe11se bien, saos at–
trait pour une 1rni, sance qui cherche
des con. ommateurs par tout le globe.
La ville e t située
a
l'embouchure
de la riviere, par les
17°
ll2' de latitude
nord rt
90° 54' 41"
de longitude, méri–
dien de Paris. La population totale de
l'établissement est d'environ
8,000
ha–
bitants, y compris la ga rnison; plus
des deux tiers occupent la ville. Cette
population se compo, e : de blancs an–
glais, un ciaquieme; mulatres et ne–
gres libres, deux cinquiémes ; et es–
claves, deux cinquiemes.
Balize tire un grand profit de sapo–
sition, 9ui luí a permis de deven ir
J'entrepo t d' une grande portie du
l\Iexiq11e et de tout le Guatemala. La
coupe. rl es bois n'est plu · s_on uuique
industrie; depuis plusieurs années,
elle fait un conm1erce actif ave
le
Yucatan, In cllte des fosquitos, et l'in–
térieur des république voisines qu'elle
inonde de produits anglais introduits
en contrebande.
Les importations sont, ann ée com–
mune, de
422,000
l. st.
(10,550,000
f. ).
Les exportations s'élevent
a
494,700
liv.
terl.
(12,367,500
fr.),
non com–
pri
l'or et !'argent qui , <lit· on,
donn rr.t annuell ement le chiffre de
3,000,000
de gourdes
(J
5,900,000
fr .).
Le commerce avec la mere patrie et
avec les Étot -Unís peui etre estimé,
pOUL' ·les importalÍOllS annuelles,
a
10,000,000
de francs, et
a
pareille
sommc pour IPs exportations . Des
bfi–
timent
jaugeant
16,000
tonnraux
sont régulierement employés
a
ce com–
merce.
Malgré la variété drs produits de
cet établissement, la coupe des bois
forme sa princi¡.iale richesse. Nous
trouvons dan
lrs
Archives du com–
rnerce
des détails
intéressants sm
cette importante exploitation. Nos lec–
teurs nous sauront gré, sans doute,
de les leur faire connaitre :
Les bords de la riviere de Baliza
étant dépouillés d'acajou , la coupe
s'en i'ait principalement sur les autres
rivieres au nord et au sud. Depuis
Iongtemps la coupe du bois de tein–
ture a été considérée comme beaucoup
moins importante que celle de l'aca–
jou. En effet , les maltres s'en occu–
pent fort peu et la laissent en général
a leurs esclaves, qui la font pour Ieur
propre compte. Aussi , la plus grande
partie de ce qui en est expédié
a
l'é–
tranger vient de Bacalar, village mexi–
cain au nord de la colonie. Le cam–
peche qu'on y coupe est de meilleure
qualilé, nettoyé avec plus de soin, et
vaut enviran dix pour cent de plus.
J,e bois d'acajou est done le principal
article d'exportation du Yucatan an–
glais.
Ce qu'on appelle
les
Travaux
(
the
Works)
est un peti t hameau compasé
d' une habitation poor les maltres et
de plu ieurs cases pour les 11égres , et
situé snr les bords d'nne ril'iere. De
ce hameau part un chemin ouvert dans
la foret, jusqu'a I'endroit ou se fait
la coupe du bois qui a le plus de prix.
JI devient, par conséquent, de plus en
plus long
a
mesure que les arbres sont
abattns. Les ouvriers sont divisés par
bandes de
20
a
50
individus' qui tra–
vaillent sous la direction d'un com–
mandant, souvent escLwe comme eux.
Un des plus habiles, nommé le
clier–
cheur (the hanier) ,
s'enfonce da us la
foret pour chercher les acajous. A cet
effet, la hache en rnain,
il
se fraie un
chemia jusqu'il ce qu' il rencontre un
terrain un peu élevé; alors il monte
au haut d'un arbre, et a soin de choi–
sir le plus grand , alin que sa vue
puisse planer au loiu. Comme rette re–
cherche a li eu au moi d'aoilt, époque
a
laquelle les feuilles des acajous pren–
nent une teinte rouge-jaunfitre, son
ceil exercé
trouve promptement la