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GUATEMALA.

265

qu'un établissement provisoire; mais

les habitants ne trouvant pas dans le

v01s111age un emp lacement plus con–

venable, réso lurent de se fixer sur le

terrain primitivement choisi; seule–

ment ils appuyere11t un peu plus

a

l'est, t se rapprocherent du volean

de

Agua,

situat10n rnvissante, ou l'on

trouvait' un sol fertile, une tempéra–

ture douce, un air salubre, et une

terre arrosée pat· des eaux !impides. Ce

fut

lil

que, le 22 novembre

1527,

Al–

varadofonda définitivement la capitale,

qui bientot apres fut peuplée par les

dorninicains, les franciscains, les fré–

res de la l\'Ierci, les errnites mendiants,

ceux de la vraie croix , et toute leur

innombrable famille. Avec une tell e

population, la vi lle ne s'étendit que

fort lentement. Cependant elle com–

men~a it

a

acquérir une certaine im–

portauce, lorsque, le

11

septembre

1541 ,

elle fut détruite de fond en

comble par une catastrophe effroya–

ble. JI avait plu continuelleme11t pen–

dant trois jour . Durant la nuit du

10

au

11 ,

une trombe d'eaµ , accompa–

gnée de tonnene et de secou es de

tremblement de terre , tomba sur la

ville

á

deux heures du matin . Les ha–

bitants, réveill és par les bruits .

oat~r­

rains et la vio lence da vent, craren t

que leur derniere heure était arrivée.

Bientut apres, un immens<', torrent ,

échappé du

so mmc~

de la montagne

voi ine , se préci pi ta al'ec fureur sur

la ville, entrninant des arbres giga n–

tesq ues et d'énormes rochers. La plu–

part des maisons furent renversées,

et un gl'and nombre de malheureux

trou·verent la mort sous leurs débris,

ou se noyerent dans les · flots qui les

couvraient.

La

Ciudad

Vieja

, nom <le la

deuxiemP. Guatemala, n'existant plus,

il

fo llut songer

a

batir une nouvelle

capitnle. Cette troisíeme Guatemala

(Guatemala antigua)

s'éleva

a

en vi ron

un e lieue nor<l-est de la premiere,

dans une vallée agréable, eutourée de

bois, de prairies, de collines toujours

vertes, etjoaissant d'une température

délicieuse. Ses premiers habitants

fu–

rent des religieux de tous les ordres,

qui bfitirent de belles églises et de

vastes coavents. Le monastére des Ja–

cohins passait pour le plus riche ; en–

tre autres choses précieuses, on y

voyait, au di re d'un missionnaire an–

glais, un e monstrueuse lampe d'ar–

gent qu e trois hommes vigoureux pou–

vaient

a

peine soulever, et une statue

de la Vierge en argent massif, de

gra ndeur nat(trelle, autour de laquelle

brt11aient constamment douze lampes

de mllme métal. La ville ,

plar.ée

trop

pres des deux volcans dont nous avons

parlé, eut souvent

it

souffrir de ce

dangereux voisinage; les années

15fi5,

1577, 1586' 1607, 1651, 1663' 1689,

1717, 1751

et

1773,

marquent les

tremblements de terre et les éruptions

les plus mémornbl es qui menacerent ou

endommageren t cette capitale; la ca–

tastrophe de

t

773

la détruisit en par–

tie. Néanmoins, plusieurs milliers

<l'habitants s'obstinerent

il

y résider.

Lesautres résolurent, ai nsi que le gou–

vernem nt,

pe

s'éloigner assez des vol–

cans pot¡r n'avoir plus

a

craindre leurs

ravages. lis firent choix de la vallée

ou , en

1776 ,

s't\Jeva la

Nouvelte

Guatemala

(

Guatemala la nueva ).

A

ujourd'hui rneme, Guatemala l'anti–

que compte dix-huit mi lle habitants ,

qui, nrnlgré les

péril ~ ~ont

ils sont

ince samment menacés, ne paraissent

pa disposés

iJ

quitter ce li eu de des–

truction; aus i les appelle-t-on dans le

pays

les incorrigibles.

Parmi les éd i–

fices les plu s remarquables qu e l'é–

ruption de

1773

ait épa rgnés, on cite

la cathedrale qui renferme les restes

mor teIs d'Al varado, et qui passe pour

un des temples les plus grands de

toute I' Amérique.

La nouvelle Guatemala est la capi–

tale de la république; elle est biltie

dans une plaine de cinq lieues de dia–

metre, arrosée par plusieurs cours

d'eau et pat· des lacs d' une assez

grande étendu e. Le ciel y est pur, et

le climat si tempéré, que, pendant

toute l'année, on peut., dit-on, y por–

ter inclifféremment des vetements

d~

laine ou de soie. Les maisons sont

basses'

a

cause des tremblements de

terre' mais jolies

a

l'extérieur et en-