GUATEM:AtA.
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sordre, les porteurs de Balam
A
can
laisserent tomber la litiere au plus fort
de la _melée. Le roi n'eut pas le temps
de se relever;
il
fut immédiatement
entouré d'ennemis,etimpitoyablement
égorgé sur le liPu meme de sa chute.
Cet te
1
tte opiniatre, motivée par
l'enlevemer
t
de deux femmes de sang
royal , atteste que chez ces nations le
point d'honneur était tout aussi exi–
~eant
qu 'il l'est chez les peuples
1110-
oernes et civilisés. C'est l'épopée grec–
que avec un pere outragé pour Mé–
nélas.
La guerre ne s'éteignit point dans
le sang de Ualam Acan; elle devait se
perpétuer jusqu'a l'arrivée des hom–
mes blancs, et servir ainsi au triom–
phe des Européens par l'affaiblissement
des populations indigenes.
Maucotah hérita du trélne et de la
haine de Balam.
JI
battit complétement
Zutugilebpop, qui mourut de honte et
de douleur. Un jeune homme de dix –
neuf ans, nommé Rumal Ahaus, prit sa
place
a
la tete de ses armées. Sommé
par Maucotah de rendre deux de se.
principales forteresses, il lui envore
une réponse outrageante, et bientot les
deux ennemis en viennent aux mains.
Au milieu de la bataille, il
se li rent
un coinbat singu li er, a la maniere an–
tique. R.umal Ahaus est vaincu et s'en.
fuit blessé du champ de bataille. Mais
Maucotah meurt au seiQ de
la
victoire,
chargé d'années et entouré de l'admi–
ration de son peuple pour ses vertus
guerrieres.
Les hostilités ne s'étaient pas un
seul instaut ralerrties; mais Iquibalam,
Je nouvcau souverai n des Quiches, ne
vécut pas assez
lon~tP.mps
pour déve–
lopper ses rares talents m1litaires et
abattre la puissancedeson antagoniste.
Presque en meme temps qu' il léguait
la couronne
i.1
Kicab , Rumal succom–
bait de son co tó et cédait le trélne a
son li futennnl Chichlahtulu ; ce der–
nier périt suhitement a la veille d'une
altnque
g~nérnle
contre les Quiches; il
mourut
ii
propos, ca r la victoire
écha ppa
ii
son armée, qui fut taillée en
pieces par Kicab.
Depuis cette époque mémorable
18º
J.ivraison.
(GU4.TJlMALA.)
da1{s les fastes de l
1
ancien Guatemala,
on n'a aucun détail sur les opérations
militaires qui enrent lieu dans ce pays.
Silence complet des historiens et ab–
sence de traditions sur les regnes des
sept rois qui monterent sur le trélne
d'Utatlan apres Kicab. On sait seule–
ment que les chefs des populatious
guatemaliennes
étaient encore
en
guerre quand les Espagnols envahirent
leurs f:tats. Quant aux sepl souverains
quiches, leurs noms nous ont été trans–
mis. Ce furent Cacubraxechei11, Ki–
cab IJ, Iximche, Kicab III, Kicab
IV,
Kicab Tanub, et Tecum Umam. Deux
autres princes quiches occuperent le
trélne, mais ils ne furent que les ser–
viteurs obéissants et les tributaires des
Espagnols. L'un, Chignauvcelut, nom–
mé roi par le conquérant Al varado,
fut
pendu , comme un brigand, pour
crime de trahison. Apres lui, Seque–
chul ne régna que deux ans; indi gné
de se voir réduit au role de vassal,
il
se révo lta en
1526;
le sort des armes
11e
lui
fut
pas favorable.
JI
fut fait pri–
sonnier et passa le reste de sa vie dans
les cachots.
Juarros prétend que le Guatemala
n'a jamais été soumis aux rois "du -
1\1
exique.
JI
raconte qu'Ahuitzotl, hui–
tieme roi de Tenochtítlan, en\'oya aux:
Clifférents souverains du Guatemala
une ambassade pour t6cher de les at–
tirer dans une alliance nvec lui, al–
liance dont
il
voulait profiter pour sou–
mettre plus tard ces souverains
a
sa
domination ; notre histori en ajoute
qu e les ambassadeurs reQurent par–
tout un fort mauvais accueil, et que
le roi de Quiché, pour couper court
a
toute négociation, leur dit qu'il ne
comprenait pas la
langue qu'ils par–
laient.
11
n'y a nulle trace dans l'his–
toire d'nne conquete permanente du
Guatemala par le Mexique, nulle preuve
que le premier ait dépendu du sccond .
Si dans les dernieres années du regne
de Ahnitzotl, c'est-a-dire vers
1500,
Tliltototl, sou général, porta la guerre
au dela des frontieres du Guatemala,
il
dut se borner, dans cette campagne,
a
faire des prisonniers et
a
lever eles
contributions, car aucun historien 1w
18