Table of Contents Table of Contents
Previous Page  321 / 678 Next Page
Information
Show Menu
Previous Page 321 / 678 Next Page
Page Background

GUATEM:AtA.

278

sordre, les porteurs de Balam

A

can

laisserent tomber la litiere au plus fort

de la _melée. Le roi n'eut pas le temps

de se relever;

il

fut immédiatement

entouré d'ennemis,etimpitoyablement

égorgé sur le liPu meme de sa chute.

Cet te

1

tte opiniatre, motivée par

l'enlevemer

t

de deux femmes de sang

royal , atteste que chez ces nations le

point d'honneur était tout aussi exi–

~eant

qu 'il l'est chez les peuples

1110-

oernes et civilisés. C'est l'épopée grec–

que avec un pere outragé pour Mé–

nélas.

La guerre ne s'éteignit point dans

le sang de Ualam Acan; elle devait se

perpétuer jusqu'a l'arrivée des hom–

mes blancs, et servir ainsi au triom–

phe des Européens par l'affaiblissement

des populations indigenes.

Maucotah hérita du trélne et de la

haine de Balam.

JI

battit complétement

Zutugilebpop, qui mourut de honte et

de douleur. Un jeune homme de dix –

neuf ans, nommé Rumal Ahaus, prit sa

place

a

la tete de ses armées. Sommé

par Maucotah de rendre deux de se.

principales forteresses, il lui envore

une réponse outrageante, et bientot les

deux ennemis en viennent aux mains.

Au milieu de la bataille, il

se li rent

un coinbat singu li er, a la maniere an–

tique. R.umal Ahaus est vaincu et s'en.

fuit blessé du champ de bataille. Mais

Maucotah meurt au seiQ de

la

victoire,

chargé d'années et entouré de l'admi–

ration de son peuple pour ses vertus

guerrieres.

Les hostilités ne s'étaient pas un

seul instaut ralerrties; mais Iquibalam,

Je nouvcau souverai n des Quiches, ne

vécut pas assez

lon~tP.mps

pour déve–

lopper ses rares talents m1litaires et

abattre la puissancedeson antagoniste.

Presque en meme temps qu' il léguait

la couronne

i.1

Kicab , Rumal succom–

bait de son co tó et cédait le trélne a

son li futennnl Chichlahtulu ; ce der–

nier périt suhitement a la veille d'une

altnque

g~nérnle

contre les Quiches; il

mourut

ii

propos, ca r la victoire

écha ppa

ii

son armée, qui fut taillée en

pieces par Kicab.

Depuis cette époque mémorable

18º

J.ivraison.

(GU4.TJlMALA.)

da1{s les fastes de l

1

ancien Guatemala,

on n'a aucun détail sur les opérations

militaires qui enrent lieu dans ce pays.

Silence complet des historiens et ab–

sence de traditions sur les regnes des

sept rois qui monterent sur le trélne

d'Utatlan apres Kicab. On sait seule–

ment que les chefs des populatious

guatemaliennes

étaient encore

en

guerre quand les Espagnols envahirent

leurs f:tats. Quant aux sepl souverains

quiches, leurs noms nous ont été trans–

mis. Ce furent Cacubraxechei11, Ki–

cab IJ, Iximche, Kicab III, Kicab

IV,

Kicab Tanub, et Tecum Umam. Deux

autres princes quiches occuperent le

trélne, mais ils ne furent que les ser–

viteurs obéissants et les tributaires des

Espagnols. L'un, Chignauvcelut, nom–

mé roi par le conquérant Al varado,

fut

pendu , comme un brigand, pour

crime de trahison. Apres lui, Seque–

chul ne régna que deux ans; indi gné

de se voir réduit au role de vassal,

il

se révo lta en

1526;

le sort des armes

11e

lui

fut

pas favorable.

JI

fut fait pri–

sonnier et passa le reste de sa vie dans

les cachots.

Juarros prétend que le Guatemala

n'a jamais été soumis aux rois "du -

1\1

exique.

JI

raconte qu'Ahuitzotl, hui–

tieme roi de Tenochtítlan, en\'oya aux:

Clifférents souverains du Guatemala

une ambassade pour t6cher de les at–

tirer dans une alliance nvec lui, al–

liance dont

il

voulait profiter pour sou–

mettre plus tard ces souverains

a

sa

domination ; notre histori en ajoute

qu e les ambassadeurs reQurent par–

tout un fort mauvais accueil, et que

le roi de Quiché, pour couper court

a

toute négociation, leur dit qu'il ne

comprenait pas la

langue qu'ils par–

laient.

11

n'y a nulle trace dans l'his–

toire d'nne conquete permanente du

Guatemala par le Mexique, nulle preuve

que le premier ait dépendu du sccond .

Si dans les dernieres années du regne

de Ahnitzotl, c'est-a-dire vers

1500,

Tliltototl, sou général, porta la guerre

au dela des frontieres du Guatemala,

il

dut se borner, dans cette campagne,

a

faire des prisonniers et

a

lever eles

contributions, car aucun historien 1w

18