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.216

L'tJNl VERS•

part des nations

a

demi civilisées.

Le roi nornmait des gouverneurs

daos les principales villes de l'empire.

Ces délégués étaient également assistés

d'un conseil composé de nobles. S'il

fallait dél1bérer sur quelque importan–

t e affa ire relati ve

a

l'armée' les guer–

riers les plus expérimentés et les plus

braves étaient consultés.

Depuis le titre de gouverneur et les

fon ctions de conseillerjusqu'á la charge

de concierge du conseil, toutes · les

places étaient exclusivement réservées

iJ

l'aristocratie. Il n'y avait pas un seul

exemple d'un emploi public quelcon–

que donné

a

un individu ne faisant

pas partie de la noblesse ; aussi les

membres de cette aristocratie conser–

vaient-ils avec un soin jaloux la pureté

de leur liguage. La loi meme venait

a

Jeur aide : elle voulait que si un caci–

que, ou seulement un noble, épousait

une femme d'un rang inférieur,

il

füt

dégradé, relégué dans Ja classe des

mazeguals,

ou plébéiens, obligé de

porter le nom de sa femme , et sou–

mis

a

11outes les fonations abjectes qui

étaient le partage des

oturiers ; en

outre, ses biens étaient confisqués au

prolit du roi , et on ne lui laissait que

le st1·ict nécessaire. On reconnait dans..,

cette so llicitude pour la pureté du .

sang noble la ri gueur avec laquelle les

brahmes veillaient

a

ce que leur caste

n'ou vrit ses rangs

a

aucun membre

d' un e classe inférieure.

C'est surtout dans la législation pé–

nale qu e se révéle le degré de civilisa–

tion d'un peuple ; c'est daos les lois

criminel les que se réfugient les der–

ni éres traces de barbarie. Cette partie

du code des Quiches portait daos qu el–

ques- unes de ses dispositions l'em–

preinte de mreurs quelque peu sau–

vages.

C'est ainsi que nous voyons la peine

de mort infiigée aux vo leurs surpris

en récidive. Le rapt étai t également·

puní du dernier supplice. L'esclave qui

avait pris la

fui

te payai t , pour la pre–

miére fois, une anwnde

a

son mai–

tre; mais la récidi ve entn.i'inai t la peine

capitale. Le sacrilége, l' insulte aux

ministres du culte étaient aussi punis

de mort , et, de plus , Ja famille du

coupable était déclarée inffime.

Dans lrs autres lois nous trouvons

plus de raison et de sagesse, st1rtout

dans toutes celles qui concernrnt les

fon ctionnaires publics. Le roi encou–

rait pour ses actes répréhensibl es une

sérieuse responsabilité : on pouvait le

mettre en

ju~ement,

et s'il était con–

vaincu de s'etre montré cruel et des–

pote, il était préalablement déposé par ·

les

ahaguas,

ou nobles, réunis en

conseil secret. L'héritier direct de la

couro11ne était proclamé

il

sa place.

Quant au coupable, on prononQait la

confiscation de ses biens, et quelque–

fois meme on le condamnait

a

etre

décapité

(*).

Daos Je chatiment des

reines adultéres, on retrouve des tra–

ces d'une barbarie que la raison d'État

ne justifie pas complétement : si !'a–

dultere avait été commis avec un in–

dividu de la classe noble, la coupable

et son compli ce étaient étranglés ;

mais si l'épousedu monarque, oubliaot

Sa dignité , s'était donnée

iJ

Ull

plé–

béien , elle était précipitée du haut

d'un rocher.

Si les ahaguas empechaient la per–

ception des tributs , ou conspi raient

contre l'f:tat , on le11r tranchait la

tete , et les membres de leur famille

étaient vendus comme esclaves.

Enfin les crimes contre le roí ou

contre les libertés de la nation, ainsi

que l'homicide, entrainaient la peine

capitale, la confiscation des biens et

l'esclavage de la famille.

Comme

i1

n'y avait pas d'appel

a

une juridiction supérieure, quand l'ac–

cusé avouait son crime, il subissait .

immédiatement sa peine. S'il s'obstinait

a

nier' on le soumettait

a

la torture:

011

le dépouillait de ses vetements, on

le suspendait par les pouces, et, dans

éette situation cruelle, on le fu stigeait

jusqu'au sang, et on bn1lait sous lui

du piment, lJOUr rendre ses plaies plus

douloureuses.

Si l'on s'en rapporte aux renseigne–

ments,

a

coup sílr fort incompl ets, que

les historiens nous ont trans141is sur

(' ) Tol'quemada ,

2•

pal'tie, chap. 8.