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GUATEl\JALA.

279

masses indiennes. Le derni e1· de ces

engagements eut lieu dans un défilé

sur la riviere que nous venons de dé–

signer;

il

fut tellement meurtrier que

les eaux de l'Olintepeque se changerent

en llots de sang; aussi ce torrent

re~ut­

il,

des etteépoque, le nom signiücatif

de

Xiqliigel,

ou riviere Sanglante.

Dans une nouvelle action, qui eut lieu

bientot apre , les Quiches étaient tel·

lement exaspérés, qu'audil'e d' un histo–

rien digne de foi, quelques-uns d'entre

eux saisi saient les chevaux des Espa–

gnols par la queue, et cherchaien t

a

renverser la monture avec Je cava lier.

Leur général fut trouvé mort sur le

terrain du combat, et des milliers de

cadavres en marquerent la place.

Trois jours se passeren t sans nou–

velle agression de la part des Indiens.

Les Espagnols prollterent de cet in–

tervalle pour entrer dans la ville de

Xelahuh, qu'ils

trouverent déserte.

Les habi tants avaient

J

r is la

fui

te\

daos la crainte

~ue

les hommes blancs

ne ti,rassent

vengeanc~

de la résistance

q~'on

leur opposait. l\lais ils revin–

rent bientllt, (Jt firent alliancé avec

Alvarado, qui eut lieu de se louer de

Jeur lidélité.

Cependant le bruit se répandit que

les·rwturels, réilnis én mas es formi–

dabl es, se disposaíent

a

faire repentir

les Espagnols de lrurs premirrs suc–

c~s .

Aussitót le clief de l'expéditiou

sortit de la ville, et ·a11a prendre posi–

tion dans une va te plarne. Le pre–

miPr choc

fut

terrible; mais des le

délrnt ele l'action, la supériorité des

troupes réglée fut constatée pat· l'in u–

tilite de efforts dése pél'é

des

Jn–

diens. Au plus fort du carnage, le rni

Tecum Umau1 se porte en personue

a

la rencontre

<l'

Alvarado.

n duel

acharué s'cngage entre les deux chefs.

Le chava l du général espagnol tombe

mol'Lell ement frappé;

lvarado, dé–

sar~otrné,

s'empare de cel ui d'un de

ses ofliciers, et marche de nouveau

contre son adversaire. Le roi l'ntta–

que avec fureur,

e~

les soldats d'Al–

varado craignent un moment pour les

jours de leur capitaine; mais au mo–

"meut ou Tecum Umam va terra ser

.J'Espagnol,

il

est lui-meme renversé

d'un coup ele lance, et

il

expire en

maudissant le Dieu qui a donn é Ja

victoire

a

son ennemi. Furieux de la ·

mort de leur souverain, les Quiches

se précipiteut t8te baissée contre la

cavalerie espagnole

j

la melée devient

terrible; les chevaux se beurtent con–

tre des monceaux de cadavres; mais

bientot le déco uragement s'empare des

indigenes; persuadés qu'ils luttent con–

tre des hommes

invulnérables , ils

jettent lcurs armes et s'enfu ient épou·

vantés.

Cette journée fut décisive. Aussi les

Indi ens, convaincus gue la résistance

il

force ouverte serait désormais su–

perilue, eurent-ils recours

a

la ruse

pour se défaire de

leu rs en nemis.

Dans un conseil tenu

a

Utatlan par

ordre du roí Chignauivcelut, succes–

seur de Tecum Umam, il fut résolu

qu'on chercherait

a

attirer les Espa·

gnols dans un piége, et que, ne pou–

vant les vaincre en bataille rangée ,

on

CJl

viendrait

a

bout par l'assassi–

nat. En

con~équence,

le roi envoya

a

Al varado une ambassade solennelle,

po4t: lui offrir un riche présent en

or, et lui annoncer la soumissi011 du

royAume. Les ambassadeurs engage–

r nt le

~énéral

a

visiter la ville, ou'

disaient-tls, le roi serait charmé de Je

recevoir, et ou il pollrrait se reposer

de ses fatigues. Alvarado, qui désirait

la pa ix, et qui vit dans la démarclre

du roi une occasien de la rétablir,

recut les envoyés avec distinction et

biénveillance; il leur promit de se

rendre

a

Utatlan, et les congédia apres

leur avoir donné quelques menus ob–

jets de fabrique e:.pagnole, fort e ti–

més des Indiens. Le jour suivant,

l'armée se dirigea, en effet, vers la

capitale, remplie de joie, car elle

croyait la guerre terminée. Mais quaud

les soldats eurent remarqué les fo-rti–

ficati ons et 1es fo sés dont elle était

entourée, le peu de largeur des ru es,

l'absence de femmes et d'enfants, et

!'extreme agitation des habitants, ils

coml'nencerent

a

soup1;onner quelqne

trahison . Leurs crainte furent bientót

confirmées par les révélations des In-