GUATEl\JALA.
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masses indiennes. Le derni e1· de ces
engagements eut lieu dans un défilé
sur la riviere que nous venons de dé–
signer;
il
fut tellement meurtrier que
les eaux de l'Olintepeque se changerent
en llots de sang; aussi ce torrent
re~ut
il,
des etteépoque, le nom signiücatif
de
Xiqliigel,
ou riviere Sanglante.
Dans une nouvelle action, qui eut lieu
bientot apre , les Quiches étaient tel·
lement exaspérés, qu'audil'e d' un histo–
rien digne de foi, quelques-uns d'entre
eux saisi saient les chevaux des Espa–
gnols par la queue, et cherchaien t
a
renverser la monture avec Je cava lier.
Leur général fut trouvé mort sur le
terrain du combat, et des milliers de
cadavres en marquerent la place.
Trois jours se passeren t sans nou–
velle agression de la part des Indiens.
Les Espagnols prollterent de cet in–
tervalle pour entrer dans la ville de
Xelahuh, qu'ils
trouverent déserte.
Les habi tants avaient
J
r is la
fui
te\
daos la crainte
~ue
les hommes blancs
ne ti,rassent
vengeanc~
de la résistance
q~'on
leur opposait. l\lais ils revin–
rent bientllt, (Jt firent alliancé avec
Alvarado, qui eut lieu de se louer de
Jeur lidélité.
Cependant le bruit se répandit que
les·rwturels, réilnis én mas es formi–
dabl es, se disposaíent
a
faire repentir
les Espagnols de lrurs premirrs suc–
c~s .
Aussitót le clief de l'expéditiou
sortit de la ville, et ·a11a prendre posi–
tion dans une va te plarne. Le pre–
miPr choc
fut
terrible; mais des le
délrnt ele l'action, la supériorité des
troupes réglée fut constatée pat· l'in u–
tilite de efforts dése pél'é
des
Jn–
diens. Au plus fort du carnage, le rni
Tecum Umau1 se porte en personue
a
la rencontre
<l'
Alvarado.
n duel
acharué s'cngage entre les deux chefs.
Le chava l du général espagnol tombe
mol'Lell ement frappé;
lvarado, dé–
sar~otrné,
s'empare de cel ui d'un de
ses ofliciers, et marche de nouveau
contre son adversaire. Le roi l'ntta–
que avec fureur,
e~
les soldats d'Al–
varado craignent un moment pour les
jours de leur capitaine; mais au mo–
"meut ou Tecum Umam va terra ser
.J'Espagnol,
il
est lui-meme renversé
d'un coup ele lance, et
il
expire en
maudissant le Dieu qui a donn é Ja
victoire
a
son ennemi. Furieux de la ·
mort de leur souverain, les Quiches
se précipiteut t8te baissée contre la
cavalerie espagnole
j
la melée devient
terrible; les chevaux se beurtent con–
tre des monceaux de cadavres; mais
bientot le déco uragement s'empare des
indigenes; persuadés qu'ils luttent con–
tre des hommes
invulnérables , ils
jettent lcurs armes et s'enfu ient épou·
vantés.
Cette journée fut décisive. Aussi les
Indi ens, convaincus gue la résistance
il
force ouverte serait désormais su–
perilue, eurent-ils recours
a
la ruse
pour se défaire de
leu rs en nemis.
Dans un conseil tenu
a
Utatlan par
ordre du roí Chignauivcelut, succes–
seur de Tecum Umam, il fut résolu
qu'on chercherait
a
attirer les Espa·
gnols dans un piége, et que, ne pou–
vant les vaincre en bataille rangée ,
on
CJl
viendrait
a
bout par l'assassi–
nat. En
con~équence,
le roi envoya
a
Al varado une ambassade solennelle,
po4t: lui offrir un riche présent en
or, et lui annoncer la soumissi011 du
royAume. Les ambassadeurs engage–
r nt le
~énéral
a
visiter la ville, ou'
disaient-tls, le roi serait charmé de Je
recevoir, et ou il pollrrait se reposer
de ses fatigues. Alvarado, qui désirait
la pa ix, et qui vit dans la démarclre
du roi une occasien de la rétablir,
recut les envoyés avec distinction et
biénveillance; il leur promit de se
rendre
a
Utatlan, et les congédia apres
leur avoir donné quelques menus ob–
jets de fabrique e:.pagnole, fort e ti–
més des Indiens. Le jour suivant,
l'armée se dirigea, en effet, vers la
capitale, remplie de joie, car elle
croyait la guerre terminée. Mais quaud
les soldats eurent remarqué les fo-rti–
ficati ons et 1es fo sés dont elle était
entourée, le peu de largeur des ru es,
l'absence de femmes et d'enfants, et
!'extreme agitation des habitants, ils
coml'nencerent
a
soup1;onner quelqne
trahison . Leurs crainte furent bientót
confirmées par les révélations des In-