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GUATEMALA.

281

reta et considéra avec un étonnemmt

mel é d'admiration ' la beauté du si te

q~i.

se dé:oulait sous ses regards.

~

aspect p1ttoresque de ce li eu, les

r1cbes prairies qui

s'étendaient au

loin , arrosées par mille ruisseaux

d'eau vhe, les hautes montagnes qui

s'élevaient des deux cotés du pavsage,

et dont !'une laissait échapper 'ele ses

flan es d'innombrables

torrents écu-

01eux, tandis que l'autre était couron–

née d'une auréole de ílammes et de

fumée, toul Cl'la charma .i bien les

yeux et l' imagination des Espagnols,

qu'ils résolurcnt de s'établir

a

l'endroit

meme de leur halte. Aidés par les

Mexicains et les Tlascalteques qui les

accompagnairnt, ils commencerent les

premieres construclions. Le 25 juillet,

Jour de la fete de saint. Jacques, patron

de l'Espagne, les troupes assisterent

au service divin dans l'humble église

qu'elles avaimt élevée

a

la hate. La

fondation de la ville espa¡;nole fut cé–

Jébrée par des réjouissances qui dure–

rent trois jours consécutifs. Le 29,

les alcades et les régidors furent ins–

tallés; le

12

aout' les fooctionnaires

publics et d'autres personnes, au nom–

bre de quatre-vingt-dix- ept, furent

enregistrés comme citoyens. C'est

ainsi que

fut

fondér. la ville de

San

Jago de los Caballeros de Guati–

mala.

L'

Espagne était maitresse de

1'

Amé–

rique centrale ; qúelques centaines

d'hommes, aidés par de confiants

auxiliaires ,

la

lui avaient donnée.

Installée au creur du Guatemala ,

elle allait commencer

l'ex ploitation

de ce riche pays , qui promettait de

Jui payet· largement ses frais de con–

quete.

Dafls la seu le année 1524, Alvarado

avait soumis les trois principales nll–

tions du royaume, les Quicbes, les

Kachiqu els et les Zutugiles. Lepas le

plus difficile étai t fuit; il ne s'agissait

plus que de s'arrondir aux dépens

des voisins, comme un propriétaire

avide qui empiete frauduleusement sur

le domaine limitrophe.

L'année suivante ne fut pas moins

fructueuse; les indigenes eux-memes

s'empresserent de favoriser l'insatiáble

ambition des conquérants : au mo–

ment ou Alvarado révait de nouvenux:

succes et de nouvelles richesses, plu–

sieurs caciques de la nation des Pi pi Is

vinrent faire

leur soumission entre

ses mains. lis l'engagerent en meme

temps

a

punir quelques tribus de leur

nalion, notamment les Jndiens d'Es–

cuintla, de leurs intentions malveil–

lantes. Les Espagnols ne pouvaient

pas etre servis plus

a

souhait; l'é–

tr:rnge aveuglement des naturels allait

au-devant de leurs désirs. Une expédi–

tion fut aussitot organisée; elle se

composait d'une poignée de soldats

européens et <l'un corps nombreux

d'auxiliaires kachiquels. Cette partici–

pation des Indiens

a

toutes les entre–

prises qui avaient pour but de sub–

juguer lears compatriotes doit etre

remarquée. N'est-ce pas un spectacle

aussi si ngulier qu'affligeant de voir les

populations du nouveau monde aicler

les Européens

a

conquérir leur propre

pays, et verser leur sang au profit de

quelques aventuriers qui ne devaient

leur offrir, en compensation de leurs

sacrifices, que la servitude et la mi–

sere? On voit que les Espagnols ont

joint l'ingratitude

a

la cruauté et

a

l'avarice. C'est uq trait caractéristique

du tableau que nous esquissons.

La province d'Escuintla s'étend sur

l'océa n Pacifique dans une longueur

de trente-deux mvriametres sur douze

environ de largetÍr . La proie était di–

gne d'etre convoitée. Alvarado surprit

les habitants pendant la nuit et dans

leur propre vi llage. Néanmoins ils sou–

tinrent un combat de cinq heures qui

forr,a les troupes espagnoles

iJ

se reti–

rer:Le général eut alors la barbarie de

mettre le feu

a

la bourgade et de me–

nacer les lndiens de la tribu de rava–

ger leurs plantations de cacao et de

mais, s'i ls ne se renclaient pas

a

dis–

crétion. lntimidés par ces menaces, les

malheureux habitants d'Escuintla ac–

coururent se prostemer aux pieds des

agresseurs, qui prirent possession de

leurs demeures

a

moitié détruites. Pen–

dant les huit jours qui suivirent ce

fa–

cile triomphe, les populations des vil-