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GUATEMALA.

283

,et

d'Indiens alliés fut dirigé sur la

forteresse avec ordre de la réduire. A

la yue de ce nid d'aigle, suspendu sur

un

rocher isolé, l'armée fut frappée

de surpri e et sai sie de décou ragement.

Quand elle eut reconnu qu' il n''existait

d'autre communication avec la place

que le sentier dont il a déja été ques–

tion, et 'qu'elle eut éprouvé les effets

meurtrier des pierres roulées du som–

met de

In

montagne par les Jndi ens,

elle songea a abandonner la partie et

a

porter la guerre dans les environs.

l\'lais l'arril•ée de PeJro Alvarado

au camp espagnol changea la face des

chose . Un con eil de guerre, présidé

par l'intrépide général , décida que le

siége S<'rait vigou reusement pous é et

tout fut disposé pour une atlaque. On

essaya d'nbm•cl d'1:n stratageme.: on

simula une escalade sur un point du

rocher dans J'espoir d'attirer de ce

coté toutes les forces de l'ennem i et

de lui faire abandonner la garde du

.sentier. Mais les Indiens, accoutumés

a

ces sortes de ruses, surent éviter le

1piége, et firent bonne

cqntebanc~

par–

tout ou se montrerent le

:i

saillants.

Accablés ¡>ar l'aval1111che des rochers et

par la grele defleches empoi onnées que

les assiégés faisaient tomber sur cu ,

les'Espagnols, a1n·cs les perte

le plus

sensibles, furent contraints de battre

en reLrui te.

Lapo ition était d.evenue singuliere·

ment cl'itique: lever le siége, c'était

s'a •ouer vaincu, c'était détruire le pres–

ti ge qui avait ju qu'ici pro1égé toutes

les e11trcprises des Européens, et en–

courager les naturels a une levée de hou–

clir1:s qui pouvait elre fort dungereuse;

d'un au t re coté, continuei:

a

s'escri–

mer contre ce roe e caripé

1

c'était s'ex–

poscr a un e défa it

encore plu hon–

teu e et

a d

es per les qu'il serait im–

poo ible

t.le

r ' parer. Pour comble

J 'embnrr:•s, les lndi ens Chignautecos,

alliés des l\ lix.quefio

, attoquerent

a

l'improviste la peti'te armée combinre.

JI

'ensuivit une bataille dan

laqpelle

les Espagnols durent· faire des prodiges

de

C0"1'1lge

pOUl' érhnpper a Ulle en·

tiere de truction. Le mon)ent était

done venu de prendre un purli dccisif.

Al varado n'hé ita pas; il ordonna la

continuation du siége.

Par un bonheur inespéré, trois jours

apres la bataille dont nous venoñ

de

parler, le caciques de Chignautá vin–

rent demander la paix au gé'rlérál es–

pagnol, et l' informerent qu'il exi tait

un passage souterrain có'nd uisán't de

la citadell e aú. bord cl'une riviere voi–

sine, et par lequel les l\'Iix9ueños pou–

vaient s'édiap¡>er, si l'on parvenait a

entrer dans la place. Cet avís n'était

pas sans irnportanee; on verra qu e les

Espagnols surent en profiter.

Une attaque généra le

fu~

résolue;

mais comme le sentier en qu estion

était le seu l rhemin pra'ticable pour

arriver au sommet du rocher

1

il fallut

trouver un moyen de suivre cette

unique rnie de communication. Apres

mares réíl exions, voic! ceh1i auquel

on s'anéta : un ho111me coúVert d'un

bouclier, devait

s'avancer en

tete

de la colonne et protége r un arbalé–

trier

au1>r~

duquel se tiendrait un

so)dat qt1i ferait

feu

de son mousquet

sur \es assiegés · apres ce premier

groupe, en viend1·ait un second, et

ainsi de suite' ju qua ce que toute la

troupe des a saillantS edt gravi l'émi–

nenee qui couduisait

a

la fo rteresse.

Bernardlno de

Arte~ga

h

mme d'une

in.sigue va leur et d'un

ang-froid a

toute épreuve, so11 icita l'honneur de

conduire la co lonne dans le redouta–

ble sentier. L'année se mit en marche

sous sa directi9n. A peln'e était-elle

engagée dans l'étroit chemin, que la

garnison lit pleuvoir sur elle une nuée

de pierres et de tl'aits

empoisonnés~

mais, grli'ce aux boucliers qui prote–

geaient les arbalétriers et les fusiliers,

ceux-ci pouvaient, sans péril, faire un

feu meurtrier sur les lndiens. Les

Es–

pagnols :ivaient déja parcouru <le cette

fucon une distance considérable, 1ors–

qu'e,

a

un end roit ou le sentier s'é–

largissait un peu, un énorme bloc de

rocher lancé du haut de la citadell e,

reiwersa Artcaga et lui bris;:i la jambe.

11

fut

immédiatement remplacé pa1·

Diégo Lopez

illanueva, et la colonne,

dont cet inoident avait redoublé l'ar–

cleur, repri t so-n ascepsion. En(in ,