Table of Contents Table of Contents
Previous Page  336 / 678 Next Page
Information
Show Menu
Previous Page 336 / 678 Next Page
Page Background

284

L'UNIVERS.

parvenus

a

une espece de plate-forme

ou ils pouvaient se réunir en peloton,

et faire usage de la tactique ordinaire,

les assiégeants attaquerent si vigou–

reusement l'ennemi. que le désordre

commenca

a

se mettre da ns ses rangs.

Quelques minutes a pres, les Espagnols

étaient sur le plateau supérieur; mais

lil les attendait un nouveau danger: ils

furent tout

a

coup entourés par un

corps d'Ind iens tenu jusque-la en ré–

serve. II fallait recomrnencer la lútte;

elle fut sanglante, mais de courte du–

rée. Les enseig11es espagnoles flotte–

r ent enfin sur la citadelle de Mixco.

Les vaincus se préci piterent en

foule, avec leurs femmes et leurs en–

fants, dans le souterrain dont leurs

anciens alliés avaient indiqué les issues

au général espagnol. Parvenue au bout

du passage, la troupe fugitive fut sur–

prise et faite prisonni ere par un déta–

chement aposté tout expres.

L e premier soin des vainqueurs fut

de détruire la citadelle, afin d'óter aux

Indiens

b

possibilité de s'y retrancher

de nouveau. La petite armée regagna

ensuite son qüartier général , répan–

dant partout, sur son ¡¡assage, la nou–

velle de son dern ier exploit.

r Tout le pays était soumis dans un

rayan tres-étendu, et dans toutes les

directions autour de Guatemala . Pedro

Alvarado crut avoir assez fait pour

son pavs, et résolut de retourner en

Espagne, pour raconter lui-meme a

l'empereur Charles-Quint ses rapides

conquetes. Mais comme il se disposait

a

partir, on lui

annon~a

que Fernand

Cortes venait d'arriver dans la pro–

vince de Honduras. C'était pour lui

un devoir d'aller présenter

á

son su–

périeur la nouvelle assurance de son

respect et de son dévouement.

11

par–

tit dans le courant de février

1526 ,

espérant revoir dans quelques jours le

conquérant du Mexique. A son arrivée

ii

Choluteca, il rencontra un détache–

ment de troupes espagnole8 venant

de Honduras, et

il

app1·it que Cortes

était retourné

a

Mexico. II ne pouvait

le suivre aussi loin; il reprit en con–

séquence le chemin de Guatemala.

Pendant son absence, le royaume,

qu 'il ava it laissé dans une tranquillité

parfaite, avait été le théatre des plus

graves événements. Ce pays, qu'il ve–

nait de tra verser si paisiblement, et

dont les habitants lui avaient rendu

les honneurs dus

a

son titre de cap1 -

taine général, il

le

retronvait en proie

a

une

agitati.on

fiévreuse et animé des

sentiments les plus hostiles contre

tout ce qui portait le nom d'Espagnol.

Son étonnement fut extreme;

il

ne lui

fut pas diflicile de voir qu'il s'agissait

d'une insurrection générale; mais com·

ment ces populatio11s, naguere si rés1-

gnées' avaient-elles été poussées

a

la

révolte? C'est ce qu'il tui était h1ipos–

sible de deviner.

Voici, en résumé, ce qui s'était

passé pendant le court intervalle écoulé

depuis son

d~part

de Guatemala :

, Avant de quitter la capitalf' des Ka–

chiquels, Alvarado avait co11fié le gou–

vernement du royaume

a

son frére

Gonzalo. Celui-ci, homme cruel et

d'une avarice insatiable' voulut pro–

fiter de J'absence de Pedro pour s'en–

Fichir aux dépens des habitants. Parmi

les impots dont il les accabla, il en

est un qui mérite d'etre particuliére–

ment cité : il réunit deux cents en–

fants, de dix

a

douze ans, et ordonna

a

chacun d'eux de lui apporter, tous les

jours, 90 grains d'or. Les enfants se

rendaient bien au lien indiqué pour

leur collecte quotidienne, mais ils re–

venaient souvent avec u·ne provision

incomplete du précieux métal; alors

Gonzalo obligeait les parents des dé–

linquants, sous peine du deruier sup–

plice'

a

parfaire ce qui manquait. €e

despotisme cupide et d'autres cxactions ·

non moins barbares produisirent un

vif mécontentement parmi toutes les

classes de la nation. On menaca le

lieutenant

~ouverneur

de signaler ses

extorsions a son frere Pedro; mais

voyant que cette menace ne faisait au–

cune impression sur Gonzalo, on re–

courut au roi Sinacam ,

a

qui l'on

fit

un tablea

ti

lamentable de la · position

du peuple. Le monarque dépossédé,

qui

commen~ait

a

ouvrir les yeux

.s~r

les desseins des Espagnols, accue1lht

a1•ec empressement les doléances de