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L'UNJVERS.
lages vo1sms firent leur soumission,
et
grossi~ent,
par leurs présents, ie
trésor d'Alvarado.
Les Espagnols se remirent en cam–
pagne, et, apres quelques escarmou–
ches, qui coGterent la vie
a
un certain
nombre de leurs auxiliaires, ils s'em–
parerent d'Atiquipaque et de Taxisco.
Goazacapan tombá aussi en leur pol}–
''oir, mais les fndiens de cette localité
ne se soumirent complétement que
uans le courant de <l'anoée suivante. ·A
pr0pos de cette tribu, 1Juarros nous
fait connaít're un usage qui parait lui
-avoir été particulier et qu'il est bon de
consigner ioi .: l'es guerriers combat–
taient avec des sonnettes attachées
a
leur poignets. On ne peut expliquer
cetté singuliere coutume qu'en su.p–
posant qu·e le bru·it des sonnettes exci–
tait l'ardeur des combattants; encoré
cette explication n'est-e11e pas complé–
tement satisfaisante·. La })rise de Pa–
zaco offrit des -diffietilté plus sérieu–
ses. L'ennemi, entre autres obstacles
destinés
a
arreter la marche des assail–
lants, avait couvert la \·o ute de chausse·
trapes armées de pointes empoison–
nées.
'IJous les hommes blessés par
ces pointes moururent dans des tour–
ments affr
eux. Arriv-és dans le voisi–
nage de la
vi.Heles Espagnols trouve–
rent
les Indiens prets
a
défendre
·vigoureuseruent Jeurs foyers menacés.
11
fáilut leul' livrer bataille et avoit re–
·cotlrs
a
toutes les ressources de la
tactique pour triompher de leur
h~roique resisttt'nce. Les habüants de
Texutla, vrne située
a
16 kifometl'es
de Guazacapan) <effrayés 1rnr le sort
de Pazaco, q11·i avait été
sacc~gée,
im–
plorerent
fo
bienveillance d'Alvarado,
•et lui jurerent obéissance.
A la fin de décembre la
campa~ne
était ei\tterernent termiMe; le géneral
retourna, couvert de gloire
et
chat'g-é
<l'or,
a
la capitale des Kachiquels. Dans .
cette expédition, aussi surprenante pa·r
la rapidité des opérat!ons que pat la
facilité avec laquelle Alvaracío vain<;¡11it
des populations formidabl es, la petite
armée
a~ait
paréot!l'u un espace de
plus de cent soixante myrian\etres, et
subjugué les importantes provinces de
Zonzonate, de Cuscatlan (aujou1·d'hui
San Salndor), et de Chaparrastique
ou Saint-.Michel. Désormais la majeure
partie du littoral du grand Océan re–
connaissait l'autorité de la couronne
d'Espagne. C'était un magnilique ré–
sultat et Alvarado avait bien mérité de
ses patrons.
Pendant que le général etait au plus
fort de sa guerre contre les Pi pi
Is,
son
frcre Go1azalo battait les IndiensMams
dans plusieurs rencontres, s'emparait,
apres qn siége meurtrier, de !'impor–
tante forteresse. de Socoleo, prenait
possession de Güégüeténango, et
por~
tait ses armes victorieuses dans tout\l
la province
de
Tot-onicapan. Anton'io
de Salazar, officier plein de
bravour~
et d'habileté, anéantissait et dispersait
une coaiition
mena~ante,
formee dans
la vallé'e de Sacatépéques, voisine
de
Guatemala.
JHalgré la négligence des bistoriens,
qui ont 'Oublié de déterminer la date
de la p1·ise de l\1ixco, nous croyons que
cette vi etoii-e des E pagnols eut lieu
durant l'année dont nous venons de
rappeler les événement
les plus mé–
morables. Cet épisode de la guerre de
t.525 mérite d'etre raconté avec quel–
ques détails.
La forteresse de Mixco occupait le
sommet
,d'un
rocher extren\ement
élevé et dont le3 flanes abrupts ren–
daient l'escalacl'e impossible. On n'.v
.parvenait que par un sentier rapide et
tellement étroit, qu'un seul homllle
pouvait y passer. Unfüi ble détachement
placé sur les remparts suffisait
pO\l~
défendre ce poste mil itaire contre toute
une armée, rien qu'en jetant des quar–
tiers de rochers sur les assaillants.
Aussi
l\lixco passait·il dans tout le
pays pour imprenable.
Ce
fut
la précisément le motif qui
détermii1a les Espagnols
a
se
rendr~
maltres de cette place; ils jugei-entqu'il
ne fallaü pas
~labituer
\es
indigenes
a
l'idée qu'ils étaient en sureté dans ces
· retraites fortifiées, et ils voulurentiwr
prouver, des
les premicrs .ten1ps
1
qu 'aucun obstacle n'arretait
)a
valeur
des hommes blancs.
Un corps de troupes européennes