GUA!El\IALA.
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ses anciens sujets. L'occasion luí sem–
bla propice pour secouer le joug qu'il
s'était si complaisamment irnposé. Son
prelnier soin
fut
de délivrer Sequechul,
roi de Quiché, prisonnier
a
Guate–
mala depuis l'ann ée 1524. Tous deux
s'occupikent activement d'organiser
une coal tion contl'e les étrangers; les
caciques tle Petapa, de Pínula et un
grand nombre d'autres répo nd irent
a
leur appel; bientélt une armée consi–
déra ble d'insurgés se trouva réunie
sous les bannieres des deux nnciens
maHres du royaume; la lutte était en–
gagée, tout était de nou veau mis en
question pour l'Espagoe.
C'est <lans cet état d'agitation que le
capitaine général trouva le pays
a
son
retour de son voyage
a
Honduras.
Conservant toute sa présence d'esprit
au milieu des périls qui l'entouraient,
il
marcha tlroit
a
l'insurrection avec
la poignée de soldats qui lui servait
d'escorte. Ses lieutenants n'avaient pas
attendu ses ordres pour se mettre en
mesure de faire face aux terribles né–
cessités de la situation; íls avaient di–
visé en plusieurs détaohem r¡ts le peu
de troupes placées sous leu cornman–
dement, et ils étil ient all és au-devant
de l'ennemi. Malgré les succes qu'ils
avaient olJtenus duns fe premiers en–
gagements, ils n'en étaíent pas moins
blor1ués par les hordes insurgées. La
subite apparition d' Alvarado leur ren–
dit la confiance qui semblait les avoir
abandonnés. Sommés par le capitaine
général de rentrer dans l'obéissance,
Sequechul etSinacam répond irent qu'ils
étaienl décidés a périr plutélt que de
reprendre les chatnes de la servitude.
On se battit avec fureur et
a
plusieurs
reprises. Les Indiens ne s'étaieut ja·
mais montrés aussi hardig dans l'at–
taque ni aussi opinifitres dans la rés is–
tance; mais la tactique et la discipline,
jointes
a
l'immense avantage que les
armes
a
feu assuraient aux Espagnols,
l'einporterent Pncore une fois sur la
bra voure inexpérimentée des i11dige–
nes. Le 22 novembre 1526, une bataille
générale décida du sort des rebelles ;
la victoire des Espagnols fut comple–
te, et les deux rois indiens resterent
prisonniers entre leurs mains. Les
malheureux princes expierent par quin–
ze ans d'une dure capth·ité le crime
impardonnable d'avoir voulu recon–
quérir leur indépendance.
Le danger auquel les Espagnols
avaient échappé fut le dernier de cette
natu re; leur autorité, désormais mieux
consolidée, n'eut plus
a
essuyer aucun
échec sérieux de la part des indigenes.
Pendant plus de deux ans, les nou–
veaux maltres de l'Amérique centrale
s'occuperent de l'organisation des pro–
vinoes qui leur étaient soumises, et
ne chercherer¡t pas
a
avgmenter leuri
domaines. Les Indiens semblaient se
fa((Onner au Joug de leurs vainqueurs
et n'entrava1ent pas leurs mesures
d'administration. Cette situation fail-
lit etre funpste aux Espagnols par sa
tranquillité meme: l'ambition eles lieu–
tenants d'Alvarado, excitée par la ri–
éhesse du pays, avait eu le temps de
combiner et de mtlrir des plans auda–
cieux ; peu
a
peu l'anarchie leva la
tete, et un qornmencement de guerre
civile sembla promettre ame jndigenes
une vengeance qu'ils étaient loin d'es–
pérer. Ce qui favorisait la cupidité des
gouverneurs, e'était la mauvaise déli–
mitation des fronti eres des différen–
tes provinces.
Quan~
il ex istait dans ,
Je vo isinage nn district produisam de
l'or' c'était
a
qui l'enclnverait dans
son territoire. De la des contestations
qui allaient quelquefois jusqu'a l'effu–
sion du sang. C'est ainsi que les gou–
verneurs de Honduras et de Nicara–
gua se disputerent avec acharnementla
vallée d'Olanché, dont les mines étaient
célebres dans tout le royaume. Vers la
fin de l'année 1529, un fait d'une plus
haute gravité prouva au capitaine gé–
néral la nécessité de couper court
a
des
abus qui pouvaient compromettre
sérieusement l'au torité de l'empereur: ·
Pedrnrias Davila, gouverneur de Ni–
caragua, désirait depuis longtemps ad–
joindre la province de San Salvador
a
crlle dont l'administration luí avait
été con fi ée. Pour exf\cuter son projet,
il ordonna
a
Martín Esteté d'envahir,
a
la tete de deux oents hommes, le
territoire en litige. Le capitaine fran-