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GUA!El\IALA.

285

ses anciens sujets. L'occasion luí sem–

bla propice pour secouer le joug qu'il

s'était si complaisamment irnposé. Son

prelnier soin

fut

de délivrer Sequechul,

roi de Quiché, prisonnier

a

Guate–

mala depuis l'ann ée 1524. Tous deux

s'occupikent activement d'organiser

une coal tion contl'e les étrangers; les

caciques tle Petapa, de Pínula et un

grand nombre d'autres répo nd irent

a

leur appel; bientélt une armée consi–

déra ble d'insurgés se trouva réunie

sous les bannieres des deux nnciens

maHres du royaume; la lutte était en–

gagée, tout était de nou veau mis en

question pour l'Espagoe.

C'est <lans cet état d'agitation que le

capitaine général trouva le pays

a

son

retour de son voyage

a

Honduras.

Conservant toute sa présence d'esprit

au milieu des périls qui l'entouraient,

il

marcha tlroit

a

l'insurrection avec

la poignée de soldats qui lui servait

d'escorte. Ses lieutenants n'avaient pas

attendu ses ordres pour se mettre en

mesure de faire face aux terribles né–

cessités de la situation; íls avaient di–

visé en plusieurs détaohem r¡ts le peu

de troupes placées sous leu cornman–

dement, et ils étil ient all és au-devant

de l'ennemi. Malgré les succes qu'ils

avaient olJtenus duns fe premiers en–

gagements, ils n'en étaíent pas moins

blor1ués par les hordes insurgées. La

subite apparition d' Alvarado leur ren–

dit la confiance qui semblait les avoir

abandonnés. Sommés par le capitaine

général de rentrer dans l'obéissance,

Sequechul etSinacam répond irent qu'ils

étaienl décidés a périr plutélt que de

reprendre les chatnes de la servitude.

On se battit avec fureur et

a

plusieurs

reprises. Les Indiens ne s'étaieut ja·

mais montrés aussi hardig dans l'at–

taque ni aussi opinifitres dans la rés is–

tance; mais la tactique et la discipline,

jointes

a

l'immense avantage que les

armes

a

feu assuraient aux Espagnols,

l'einporterent Pncore une fois sur la

bra voure inexpérimentée des i11dige–

nes. Le 22 novembre 1526, une bataille

générale décida du sort des rebelles ;

la victoire des Espagnols fut comple–

te, et les deux rois indiens resterent

prisonniers entre leurs mains. Les

malheureux princes expierent par quin–

ze ans d'une dure capth·ité le crime

impardonnable d'avoir voulu recon–

quérir leur indépendance.

Le danger auquel les Espagnols

avaient échappé fut le dernier de cette

natu re; leur autorité, désormais mieux

consolidée, n'eut plus

a

essuyer aucun

échec sérieux de la part des indigenes.

Pendant plus de deux ans, les nou–

veaux maltres de l'Amérique centrale

s'occuperent de l'organisation des pro–

vinoes qui leur étaient soumises, et

ne chercherer¡t pas

a

avgmenter leuri

domaines. Les Indiens semblaient se

fa((Onner au Joug de leurs vainqueurs

et n'entrava1ent pas leurs mesures

d'administration. Cette situation fail-

lit etre funpste aux Espagnols par sa

tranquillité meme: l'ambition eles lieu–

tenants d'Alvarado, excitée par la ri–

éhesse du pays, avait eu le temps de

combiner et de mtlrir des plans auda–

cieux ; peu

a

peu l'anarchie leva la

tete, et un qornmencement de guerre

civile sembla promettre ame jndigenes

une vengeance qu'ils étaient loin d'es–

pérer. Ce qui favorisait la cupidité des

gouverneurs, e'était la mauvaise déli–

mitation des fronti eres des différen–

tes provinces.

Quan~

il ex istait dans ,

Je vo isinage nn district produisam de

l'or' c'était

a

qui l'enclnverait dans

son territoire. De la des contestations

qui allaient quelquefois jusqu'a l'effu–

sion du sang. C'est ainsi que les gou–

verneurs de Honduras et de Nicara–

gua se disputerent avec acharnementla

vallée d'Olanché, dont les mines étaient

célebres dans tout le royaume. Vers la

fin de l'année 1529, un fait d'une plus

haute gravité prouva au capitaine gé–

néral la nécessité de couper court

a

des

abus qui pouvaient compromettre

sérieusement l'au torité de l'empereur: ·

Pedrnrias Davila, gouverneur de Ni–

caragua, désirait depuis longtemps ad–

joindre la province de San Salvador

a

crlle dont l'administration luí avait

été con fi ée. Pour exf\cuter son projet,

il ordonna

a

Martín Esteté d'envahir,

a

la tete de deux oents hommes, le

territoire en litige. Le capitaine fran-