GUATEMALA.
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dans ses possessions amérícaines pour
en exploiter les richesses et
l 'he~reuse
sítuation, avaít toujours ten u secl'etes
les études lopogl'apbíques et hydrocrra–
phiques faites pat· son ordi·e
p~ur
l'exéc_ution éventuelle de ce grand
trava1l.' Il se montra plus traitable
pour M. de Humboldt, a qui il
fit
connaitre les résultats des explora–
tions précédentes. Cet iliuslre savant,
sans avoir besoin d'examiner les lieux,
par la seule connaissance des travaux
antérieurs, éclaira tout
a
coup le pro–
bleme d'uuc lumi ere si vive, que ses
observation furentconsidérées cornme
décisives, et que, méme apres un long
intervalle de temp , ell es font encore
autorité. JI constata que la jonction
des deux océans pouvait s'effectuer
sur cinq points
différ~nts,
tou s pris
dans l'A1nérique centrale : 1° par
l'isthme de Darien; 2º rlnns la pro–
vince colombienne de Choco; 3º par
l'isthme de Tehuantepec, dans le Mexi–
·que; 4° par le lac de Nicaragua; 5° par
l'isthme de Panania.
Visthme de Darien, dans sa partie
la plus étroite, présente une largeur
de soixante milles, premiere dífficu lté.
La riviere de Santa-Maria, qui en
p~l'court le tiers, au!·ait be oin d'étre ca–
nalisée dans presquc toute l'étendue
de son cours;
il
faud rai
L,
en outre,
couper la haute cba1ne de montagnes
qui occupe le centre de l'is thme; enfin
il est douteux que les travailleurs pus–
sent résister
a
l'inlluence délétere du
climat.
La jonction par la provincede Choco
serait faeilitée pa1· la réunion de deux
rivieres, dout !'une, le Rio Atrato, se
jette dans la mer des
A
utilles, tanclis
que l'autre, le Rio Noanama, 1·a se
perdre da ns l'océa n Paci fique; mais
une pareílle voie de communication
ser¡¡it presq ue inutil e, car elle ne pour–
rait livrer passage qu'a des barques de
médiocre grnndeur, et ce qu'il faut,
c'est un canal capable de recevoir,
non-seulenwnt les btltiments du plus
fort
tonna~e,
mais encore les navires
de guerre. ·
Quant
i1
l'isthfne el e Tehuantepec,
M. de Humboldt a cru d'abord qu'il
offrait plus d'avantages et de facilités;
if
pensait que le Rio Guazacoalco,
qui débouche dans le golfe du Mexi–
que, et le Rio Chimalapa qui se rend
dans le golfo de Tehuantepec, sur la
mer du Sud, pourraient etre assez ai–
sément réunis par un canal qui tra–
verserait les for/Jts de Tarifa; mais il
a été prouvé . depuis, et notamment
par les obsrrvations d'un voyageur
nommé Pitmann, que l'e.xécution de
ce projet éprouverait des obstacles im–
menses, tels que l'approfondissement
et la rectification des deux rivieres, la
grande distance qui les sépare, les dif–
ficultés de toute sorte qu'offre le ter–
rain intermédiaire, et par-dessus tout,
le climat, dont l'influenoe es.t mortelle
pendant presque toute l'année.
Restaient .done le lac de Nicaragua
et l'isthme de Panama, seuls points
par Iesquels on píl.t songer raisonna–
blement a effectuer la communication
d'une mer a l'autre. Aussi, est-ce sur
ces deux localités que
s'e~t
concentrée
l'attention des spéculateurs et des
gouverne_ments qui se sont occupés
de cette reuvre grandiose. Nous n'en–
trerons pas dans le détai) des divers
projets de jonction proposés aux con–
gres de Guatemala et de Colombie;
nous allons énumérer seulement ces
projets en indiquant Ieur but princi–
pal ..
Le l.8 septembre 1824, Ja maison
Barciay, de Londres, propose au
gouvernernent de l'Amérique centrale
d'exécuter le projet par le lacde Nica–
ragua.
Le
2
févri er 1825, une compagnie
des États-Unis,
a
la tete de Jaquelle
étaient MM. Bourke et Llanos, font
les mémes propositions.
Le 16 juin 1826, un traité se signe
entre le gonvernement du Guatemala
et la maison Palmer de New-York,
pour Ja canali ation du fleuve Saiot–
Jean et la réunion du lac Nicaragua a
J'océan Pacifique.
Presqoe en meme temps, Je roi de
Hollnnde entre en négociation avec ce
gonvernement pour le meme objet.
En 1829, Bolivar charge des ingé–
nieurs d'étudier le terrain du coté de
17.