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258

L"UNIVERS.

culture a pris, depuis quelques années,

une extension considérable, le tabac,

le bois d'acajou et d'autres bois re–

cherchés en Europe, le poivre, le julep,

le sang-de-dragon, la vanille, le co–

ton, le sucre, le safran, etc., etc.

Le regne animal n'est pas moins ri–

che. Il offre, suivant les historiens et

les voyageurs, des especes que les na–

turalistes n'ont pas encore décrites.

Les forets de la Vera-Paz sont peu–

plées d'animaux sauvages, parmi les–

quels on remarque Je tapir ou

danta,

dont la peau sert

a

faire des boucliers

impénétrables. On fait un commerce

important en bestiaux et en peaux. Les

ophidiens sont en tres-grand nombre,

surtout dans certaines localités; tou–

t efois nous ne comprenons pas parml

les especes authentiques le serpent

a

deux tetes dont parle le crédule Juar–

ros, animal extraordinaire, qui, selon

le na'if historien, se meut en avant ou

en arriere, suivant le besoin de sa dé–

fense, et se sert avec une égale facilité

des deux gueules que la nature a

pla~

cées aux deu:x extrernités de son .corps.

Quantaua: productions minérales du

Guatemala, elles penYent soutenir la

comparaison avec celles du pays le

mieux partagé sous ce rapport. Outre

•l'alun, le soufre et d'autres substances

qui alimentent les exportations com–

merciales, il y a d'abondantes mines

d'or et d'argent. Il en existe, dans la

province de Chiquimula, notamment

celles d'Alotopeque et de Saint-Panta–

léon, qui ont été autrefois exeloitées

avec grands profits ; la derniere est

malheureusement inondée. Le meme

filon fournit de l'or aux mines de

Santa Rosalia, de Montenita, et de

San Antonio Abad, qui, débarrassées

des terres qui les encombrent, donne–

raient encore de grandes quantités de

métal. Le district de Comayagun pos–

sede aussi des terrains auriferes. Dans

l'État de Costa-Rica, outre des mines

d'argent et d'or, on trouve du cuivre

en abondance. Enfin, le territoire de

Honduras renferme des métaux qui

pourraient

a

eux seuls' s'ils étaient

SÓUilliS

a

Ul"Je

exploitation active, enri–

chir u1¡1 grand Etat.

C'est cette profusion de mineraux

précieux qui séduisit tout d'a bord les

Espagnols dans le Guatemala. Les ma–

gmliques présents que leur firent les

caciques vaincus, et les abondantes

récoltes qui suivirent leurs premieres

explorations da ns les terrains métalli–

feres, leur firent croire que le pays

n'était qu'une vaste mine, et que les

volcaos eux - memes- vomissaient de

l'or fondu (*).La cupidité des conqué·

rants, ainsi éveillée, causa aux peu–

ples soumis tous les maux qu'une ty–

rannie impitoyable peut inlliger

a

des

sujets sans défense.

JONCTJON DI!? DEUX OCÉANS PAR L'AnÉRIQUK

CENTRALE.

Nous avons dit qu'un pays aussi gé–

néreusement doté par la nature devait

nécessairementjouir tot ou tard d'une

grande prospérité. Nous n'hésitons

pas

a

placer au premier rang des

moyens propres

a

assurer cet heureux

avenir,

l'exécution du canal destiné

a

réunir les deux océans. C'est ici le

Iieu de parler de ce grand projet.

Avant !'examen approfondi de

la

question par

1\J.

de Humboldt, on

etait réduit

a

de simples conjectures

sur le lieu le plus favorable

a

l'éta–

blissement d'un r.anal de jonction. Le

~ouvernement

espagnol, da ns la crainte

de voir des étrangers s'impatroniser

(•) Voici ce que Je missionnaire Thomas

Gage <lit au sujet du volean qui avoisine la

ville de Léon :

" JI

y

eut un religieux de la Merci qui

s'imagína a\"oir décou\"ert un grand trésor .

en ce licu-la, capable de l'enrichir lui et

tous ceux du pays, s'élant persuadé que le

mélal qui lmilail dans ce \"Olean élait de

l'or; de sorte qu 'il

lit

faíre un grant! chau–

dron el le

fil

atlacher

it

une chaine de fer,

afin de le descendre au bas de l'ouverture

de la montagne, pensant qu'il le retirerait

plein de cel or fondu, el qu'il aurait assez

de quoi se faire héque el enricbir tousses pa–

renls; mais

la

force du feu

fursi

grande, qu'il

n'eut

¡1as

sitól descent!u le chaudron, qu'il

se dé1acha de la chaineel fut aussitót fondn."

(J\1011velle rclation co111r.na11t les 11orages

de

Thomas

Gage dan

s /a Nouvellc-Espa!flle,

trad. par

BAur.nw

O NuL,

1676.)