GUATEMALA.
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rogé la propriété. La chute fut lourde;
et on n'aurait fait qu'en rire, si des
gen,s trop contiants n'avaien t englouti
íeur fortune dans cette ridicule et cbi–
mériqne entreprise. Aujourd'hui
le
roy¡¡um~
des Poyais ne tigure plus sur
les
cart~s
que comme une curiosité
historique et géographique. On le si–
gnale
a
l'endroit ou le Tinto, ou ri–
viere noire , se décharge dans l'At-
lantique, pres du cap Camaron , car
c'est la que Mac-Grégor avait placé
le théiitre de sa puissance.
Nous ne quitterons pas le chapitre
de la pop11lation sans consigner un fait
de statistique assez singulier : le fTua–
temala est le pays le plus peuplé, re–
lativement, de toute l'Amérique espa–
gnole. Cette vérité ressort du tableau
suivant :
LIEUES
POPULA.TION
UABITANTS
géot;rnphiques
par
c:urées.
ribsolue.
Jieue carréc.
Mexique .....••.....••
75,830
6,800,000
89
Guatemala •.•..•• • ..•..
16,740
2,000,000
119
Venezuela .•..........•
33,700
900,000
29
ouvelle-Greaade .•...•.
58,250
r,800
1
000
1
-
Péro11.••....•••. . ..•. .
12,150
L
1
l,00
1
000
II5
Chili ..••..•... .• ,, ..•
rr,,240
1,100,000
??
Buenos-Ayres .•.•. , ..•.
126,770
2,000,000
x5
Ces chiffres ont été re1evés
il
y
a
une· dizaine d'annér,s; mai des- docu–
ments plus récents nous ont promé
qu e si les populutions ont augrnenté,
le rapporL est resté le meme.
La difference en faveur du Guate–
mala est d'autant plus remarquable,
qu e ce pays offre de vastas espaces
a
peu pres inhnbiLé , que son climat est,
en moy<'nnc, moins salubre que celui
des contrées voisines, et que ses nom–
breux volcans éloignent de certai ns en–
droits toutepopulntionsédentaire. ' ous
ne trouvons
a
ce fait qu'une seule ex–
plication : par suite de sa situation
géographique, le Guatemala, comme
fes pl'ovinces mexicaines bai gnées par
l'ocean Atlantique, fut longtemps la
point le plus frequenté par les Espa–
gnol qui venaient courir les aven tu res
da ns le nouveau monde. Les é111 igrants
qui débarquaient sur la cóLe de Hon–
duras s'arr8taient de
préfér~nce
dans
le territoire environnant, dont les ri-
17"
Livraison.
(GUATEMALA.)
chesses rninérales tentaient leur cupi–
dité. iLe Guatemala étant le chemin du
J\lexique et de la Colombie, on s'y
fix ait plutót que d'aller chcrcher for–
tune au loin . Ainsi se forma ce noyau
de population, qui devai t toujours con–
server sa supériorité relati1
1
e
sur lapo–
pulation des autres possessions espa–
gnoles.
Les productions végétales du Gua–
temala sont remarquables par leur va–
riété. Les fruits d'Europe se trouvent
ici
a cóté de ceux des tropiqucs ; la
végétation empruntc aux deux mondes
toutes Jeurs riche ses et leurs magni–
ficences. P.armi les produits qu i ont
un objet de commerce, on peut citer
le blé, le mals qui rend jusqu'a
300
pour
l,
l'indigo dont la qualité passe
pour elre supérienre,
le rocou' Ja
vigne qui , naturalisée depuis peu de
temps, donne déja d'excellent vin, la
salsepareille, le cacao, plusieurs bau–
mes et rr.sines , la cochenille dont la
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