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L'UNIVERS.
que , puisque la guerre était de l1ou–
veau diri geecontrc les vieux principes,
le parti clominant étant unanime dans
toutes les traditions de l'ancien ys–
teme espagnol. anta-Anna se rappe–
Iait sans doute l'ancien adage : Qui
frappe le premier frappe deux foi ,
Iorsqu'i l sortit de la Vera-Crux le
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février , avec ces fameux Ran–
cheros , pour attaquer un convoi de
munitions et d'argent, dont
il
s'em–
para, apres avoir fait prisonaiers les
trois cents hommes qui escortaient le
convoi ¡ premier succes, que les jour·
naux ministériels attribuerent
a
la dé–
fection payée de quelques officiers et
a
la sympathie des ;\Utres pour la ré–
volte. Ce qui est certain, c'est que
l'infanterie avait passé tout entiere du
céi.tédes insurgés. La cavalerie, apres
avoir laissé quelques hommes sur le
carreau, en avait fait autant, et il n'a·
v¡¡i t fallu qu' une harangue de Santa–
Anna pour opérer cette défection. Le
ministere ne s'abusa pa
or-
la portée
d'un tel é\•énement. Convaincu du peu
d'attachement de l'armée au gouver–
nement , il crut cle\•oir- l'épurer
il
la
suite d'une enquete sur !'esprit de
officiers. Cette mesure extreme
~endit
sa po ition lus critique encore· en lui
créant de nouveaux ennemis. Ses
journaux jeterent un cri unanime
contre Santa-Anna, qu'ils accusaienr
de verser le sang de ses compatriotes
pour s'emparer de la présidence; ce
n.'était cependant pas chose nouvelle.
Si l'on exce.pte la premiere élection,
les autres s'étaient faites
a
main ar·
mée, et la magistrature supreme avait
été le prix du vainqueur.
Toutefois, le début brillantde Santa–
Anna ne se soutint pas. Ce général,trop
confiant dans l'i nOu ence de son nom,
crut qu'il lui suffisait de se montrer
a
la tete de toute ses forces pour voir
pa er de son coté les troupes enne–
mies.
11
alta au·devant du vieux Calde–
ron, qu'ilcroyait rencontrer a Puente–
Nacional, et qui lui épargna la moitié
du chemin en
avan~nt
ju qu'a Tolo–
mé. L'armée mini tériell e était ran–
gée en bataille devaot cette bourgade.
L'armée de Santa·Aona, épuiséede
fa.
tigue, accablée de chaleur, ne se sou–
tenant qu'avec d liqueurs piritueu–
se-, fit la faute d'attaqut.'r san llrtille–
rie un ennemi plus nombrt>u , t qui
avait su choi ir une excellente posi–
tion. La victoire ne fut
~a
indccise:
Landero,
a
la téte de
1
a\'anl·f.\::trde,
fut écrasé, et mourut en l>rave (•).Les
Rancheros, qu'on n'avait jnmais pu
soumettre
a
aucune disciphne , s'en·
fuirent aux premieres charges; la ré–
serve de Santa-Anna, enveloppée par
des forces supérieores, mit bas les
armes. En deux heures , le héros de
Tampico se trouva presque seul. La
nuit protégea sa fuite. La victoire de
Tolomé fut complete, et les consé–
quences en eussent été décisives, si
Calderon cilt marché rapidement sur
la Vera-Crux, qu'il eOt probnblement
emportée d'as aut; mais il employa le
temps d'agir
a
rédige.r un pompenx
bulletin ¡ puis il
fil
halte
a
Santa·Fe¡
et quand il se préscnta
a
Bergara,
a
une lieue de la ville , vers la fin de
mars, ce n' tait plus cette cité aux
fortification incompletes , et sous
l'i nfluence de irnpre sions d'une dé–
route récente, c'était une place véri·
tablement forte, par les travaux ex–
térieurs ajouté , el par l'emploi qu'on
avait su fair des terrasse des mai–
sons, CQnvertie en citadelle . Sa gar–
nison s'étaít augmentée de tous les
cito) ens en état de porter les armes,
des habitants de la cote' accourus
a
a
défense, d' un centaine d'étrangers
de toutes les nations, de soldats échap·
pés
a
l'affaire de Tolomé, et de pri·
sonniers détenus pour dettes ou pour
des ca u es légere , a•Jxquels on avait
rendu la liberté. Mais ce qui acllC\•ait
de donner
a
l'insurrcction un carac–
tere beaucoup plus gral'e, c'est qu'elle
s'étendait alor sur une plus grande
échelle, et que le Éta ts de Tamaulipas
et de Tampico .venaient au i de pren–
dre part au mouvement.
(") On lroul'e
dans
/e Censeurdc
la
Vera–
Crux que Landero fut a sassiné apri!s s'ctre
rendu.
C'était
un
excclltnl
officier,
ami
incere
de son pay .
Son
frcre,
égalcment
hon militaire, combattait
da.nsles rang
de
Bustamenl •