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L'UNIVEB.S ,

montraient tout a la fois la Jassítude

des partís' la craínte des exces de la

populace, et le peu de foi de tous les

chefs dans un resultat prompt et dé–

císif. Ils s'empresserent de trouver

un moyen terme d'arrangement. On

stípula la confirmation de tous les actes

législatífs, de toutes les nominatíons

depuis

1828;

on reconnut Pedraza

comme président jusqu'au

ter

avril

1833.

Daos cet intervalle, on devalt

procéder a la nomination de son succes–

seur et au renouvellement du congres.

Si le général Santa-Anna nes'opposa

poínt

a

ce replAtrage, c'est qu'il servaít

· son ambítíon en luí donnant le temps

de se rendre plus populaire encore,

de gagner de nouveaux suffrages, et

d.e s'assurer de plus en plus cette prési–

dence tant désírée. II fut enfin nommé.

tes trois généraux firent leur

entr~e

a

Mexico au commencement de jan–

vier, a la t.ete de leurs armées réunies.

Aucun acte de vengeance ne souilla

cet interregne des partís, pendant le–

quel le gouvernement se tralna sans

agír jusqu'au jouT de l'installation du

nouveau président.

Le triomphe de Santa-Anna était

en apparencc ce.luí du libéralisme dé–

mocr_atique. A la merne opiníon appar–

tenait la majorité du congres nouvel–

!ement -élu. Les premieres proposi–

tions faites a la tribune IJ! prouvent

;¡ssez. 11 fut question de l'abolition des ·

dimes et des privi!éges du clergé. On

demanda que les corporations ecclé–

siastiques ne pussent ni acquérir

a

l'a–

venir, ni recevoir de legs; on demanda

la liberté des cultes et l'entiere liberté

de la presse, c'est-a-dire, la presse dans

tout son dévcrgondagc, la presse sans

répression, et cela, savez-vous pour–

quoi? En vue, disait-on, de propager

les lumieres. Belles lumieres, vrai–

ment, que celles qui n'avaient d'autre

emploi que d'allumer toutes les pas–

sions, de rendre tout gouvernernent

impossible

!

On

fit

cependant quelques

autres propositions plus raisonnables:

on s'éleva contre le fardeau d'une ar–

mée permanente, plu.s coóteuse qu'u–

tile , Iargement payée pour troubler

péripdiquement la république par ses

révoltes, ou pour parader sur les pla–

ces pub_liques. Tandis que ces questions

occupa1ent le congres, le parti aris–

tocratique, toujours actif dans l'om–

bre , conspirait contre un état de

paix qui avait duré tout juste assez

de temps pour donner aux vaincus le

loisir de se reconna1tre. aux mécon–

tents les moyens de sé rallier. Ces

menées ne resterent pas sans succes.

Au momeot ou l'oo s'y attendait le

moins, sur la fin de mai, un cri d'in·

surrection fut poussé dans l'État de

Valladolid. Ce n'était plus un chan–

gement de personnes, c'était un cban–

gement de systeme dont

il

s'agissait.

Un certain colonel Escalda proclama

le président chef supréme de la cause

natiunale, et demanda la dictature au

nom de la religion. D'autres officiers,

a

Cuernavaca et

a

Queretaro, au nom–

bre desquels on remarquait le général

Duran, en firent autant , et quelques

garnisons ·séduites jurerent de faire

triompber ce pronunciamiento.

Quclles que

fu

sent les dispositions

intérieures de Santa-Anna,

il

était trup

habile pour les laisner entrevoir. 11

avait a ménager une ombrageuse dé–

mocratie qui le surveillait de pres.

JI

n'hésita pas a demander au con–

gres la permission de marcher con–

tre les révoltés, et le congres la Jui

accorda saos se faire prier, en louant

méme son patriotisme, qui le por–

tait

a

combattre ses plus anciens

amis.

II

partit avec sa cavalerie, em–

menant avec lui ·le général Arista, un

allié de nuran, un des coryphécs du

parti d'

A

laman; celui-ci ne tarda pas

a se montrer tel qu'il était·: bon ab–

solutiste, il propasa au président de.

se laisser nomrner dictateur, et, sur

son refus,

il

passa avec toute sa divi–

sion daos les rangs de Duran. Ces

deux chefs, voyant Santa-Anna iné–

branlable, le retiurent prisonnier, mais

le garderent si mal qu'il parvint a s'é–

chapper et a se rendre sain et sauf'a

Mexico, ou il fut

re~u

avec des de–

monstrations de joie d'_autant plns vi–

ves que les dispositions de Ja garnisdn

étaient douteuses, et que bon nombre

d'hommes politiques n'avaient pas